Un étudiant chinois a plaidé coupable de deux délits au titre de la loi sur l’espionnage au motif de l’utilisation d’un drone pour prendre des photos de chantiers navals en Virginie.
Shi Fengyun, né en Chine en 1998, a plaidé coupable, de deux des six délits prévus par la loi sur l’espionnage, devant le tribunal fédéral du district oriental de Virginie le 8 juillet, selon des documents judiciaires. Le département de la Justice, qui a inculpé Shi Fengyun en juin, a rejeté les quatre autres délits.
Les deux délits relèvent d’un article de la loi sur l’espionnage, qui interdit de photographier sans autorisation des installations militaires à l’aide d’aéronefs tels que des drones.
Un document du tribunal indique que Shi Fengyun a acheté un drone le 3 janvier, alors qu’il était étudiant en ingénierie agricole à l’université du Minnesota, avec un visa d’étudiant.
Il a atterri, le lendemain, à l’aéroport international de Norfolk, en Virginie, en provenance de San Francisco, en Californie. À son arrivée, il a loué une voiture à l’aéroport.
« Shi Fengyun a fait voler le drone pour la première fois un peu avant minuit dans la nuit du 5 janvier, autour de BAE Systems Shipbuilding et de General Dynamics NASSCO à Norfolk, en Virginie, et a pris des photos de navires de guerre américains en cale sèche », peut-on lire dans le document du tribunal.
Le 6 janvier, Shi Fengyun s’est rendu en voiture à Newport News, en Virginie, où il a fait voler le drone « autour et au-dessus » du chantier naval Newport News Shipbuilding (NNSB), connu pour la construction de sous-marins nucléaires et de porte-avions de nouvelle génération de classe Gerald R. Ford.
« Shi Fengyun a pris plusieurs autres photos, avec son drone, de navires de la marine américaine en cale sèche et en construction au NNSB », peut-on lire dans le document du tribunal.
Le document judiciaire précise que le NNSB « fabrique activement des porte-avions de la classe Ford ainsi que des sous-marins nucléaires de la classe Virginia ».
Son drone s’est coincé dans l’arbre d’un résident en raison du mauvais temps. Le résident a appelé la police locale parce qu’il soupçonnait l’activité de l’étudiant.
La police locale a dit à Shi Fengyun qu’il devait contacter les pompiers locaux pour récupérer son drone, indique le document de la cour. Shi Fengyun a quitté les lieux sans le récupérer.
Le 8 janvier, le résident a remis le drone de Shi Fengyun au Naval Criminal Investigative Service, un organisme civil chargé de l’application de la loi fédérale au sein du département de la marine des États-Unis.
Après l’incident, Shi Fengyun n’est pas retourné à l’université du Minnesota, selon le document du tribunal. « Il a été appréhendé par les forces de l’ordre le 18 janvier, en Californie, avant d’embarquer pour un vol aller simple à destination de la Chine », peut-on lire dans le document.
Selon le département de Justice, chaque délit peut entraîner jusqu’à un an de prison, une amende de 100.000 dollars et une période de liberté surveillée pouvant aller jusqu’à un an en cas de condamnation.
Sur sa page LinkedIn, Shi Fengyun se présente comme un « directeur de startup ». Il est titulaire d’une licence de l’université chinoise de Jilin et d’une maîtrise de l’université du Minnesota. Entre août 2020 et janvier 2021, il a travaillé à la State Grid Corporation of China, une entreprise publique chinoise.
Epoch Times a contacté l’avocat de Shi Fengyun et le département de la Justice pour obtenir des commentaires.
Au Congrès, les parlementaires se sont inquiétés des efforts déployés par le régime chinois pour infiltrer les bases militaires américaines.
En juin 2020, trois ressortissants chinois ont été condamnés à des peines de prison pour avoir pénétré dans la base aéronavale de Key West, en Floride, et y avoir pris des photos.
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