Selon une étude menée par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et publiée ce mercredi 10 janvier, 19% des étudiants ne mangent pas à leur faim en France métropolitaine.
Ils seraient contraints de sauter plus de trois repas par semaine en moyenne. « Quand on paye son loyer, qui est une dépense contrainte, il faut bien trouver une variable d’ajustement pour arriver à faire des économies et souvent, cela va être l’alimentation », explique Sarah Biche, vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage sur France Inter. « Les étudiants sautent en moyenne 3,5 repas par semaine ».
7531 étudiants ont participé à cette enquête intitulée « Bouge ton Crous », réalisée en ligne du 23 septembre au 10 décembre 2023.
Un repas à 1 euro pour tous les étudiants
Les résultats de cette étude concernent tant les étudiants boursiers (28%) que les étudiants non boursiers (16%). Outre les repas sautés, la qualité des repas est aussi impactée, 49% des sondés ne pouvant se permettre d’acheter des fruits et légumes frais chaque semaine.
Si les étudiants boursiers bénéficient du repas à 1 euro dans les restaurants universitaires, le tarif de 3,30 euros pour les non-boursiers demeure encore très élevé pour des petits budgets.
« C’est très inquiétant, on banalise la précarité étudiante. Pour beaucoup, c’est normal de manger seulement des pâtes quand on est étudiant, et d’avoir un logement indécent, ça n’a rien de normal », souligne ainsi Sarah Biche sur TFI Infos.
Dans un communiqué, la Fage demande donc que le tarif de un euro soit généralisé à tous les étudiants, « les boursiers qui bénéficient de cette tarification à un euro sont sept fois moins freinés par le prix du repas », précise Sarah Biche.
85% des restaurants universitaires fermés le week-end
En outre, la Fédération réclame également une extension des jours d’ouverture des restaurants universitaires. En effet, plus de 72% des restaurants universitaires ne sont pas ouverts le soir et 85% le week-end. Or, « faire des repas aussi complets que ce que l’on pourrait avoir dans une restauration collective, c’est compliqué ou c’est hors de prix pour un étudiant », indique également la vice-présidente à la Fage.
La Fage demande donc que ces restaurants soient ouverts midi et soir ainsi que pendant les week-ends.
Se pose aussi le problème de la localisation géographique de ces restaurants, généralement présents sur les campus universitaires, excluant de fait toutes le filières non universitaires.
C’est le cas notamment pour les étudiants des filières sanitaires et sociales. « On se retrouve avec des étudiants qui ont 45 minutes voire une heure pour accéder au restaurant universitaire le plus proche », explique Louise, représentante des étudiants en kiné à Nantes, sur France Inter.
37% des étudiantEs qui n’ont pas accès à un logement CROUS souhaiteraient pouvoir s’y loger.
En effet, ce sont des jeunes qui doivent se loger dans le parc privé, plus cher et parfois moins proche des campus ❌#BougeTonCrous
— FAGE (@La_FAGE) January 10, 2024
Des logements CROUS insalubres
Outre l’aspect nourriture, la Fage aborde aussi la question des logements universitaires, l’enquête révélant qu’un tiers des étudiants (37%) ne bénéficiant pas de logement Crous, aimeraient en avoir un. En Ile-de-France, ce chiffre atteint même 58%.
Mais l’étude indique également que l’état d’insalubrité de nombre des logements constituent un frein pour nombre d’étudiants : « Bien que la précarité oblige les jeunes à s’y loger, ce sont 32% qui ne souhaiteraient pas rejoindre un logement CROUS à cause de l’état du bâti », précise ainsi la Fage, causée par des « invasions de cafards », des moisissures et des problèmes d’isolation des logements.
Avec 41% d’étudiants contraints de trouver un travail afin de foncer leurs études, la Fédération d’étudiants lance un appel au gouvernement afin qu’il tienne « ses promesses » et « transforme structurellement notre système d’aides sociales étudiantes, pour garantir à toutes et tous des conditions de vie et d’études à la hauteur ».
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