Votre téléphone portable peut être un véritable espion dans votre poche, envoyant des informations personnelles au gouvernement chinois. Ce dernier vous désinforme ensuite par l’intermédiaire de TikTok et d’autres applications de médias sociaux, selon le général de brigade de l’armée de l’air à la retraite Robert Spalding.
M. Spalding, ancien chef de la division Chine, Mongolie, Taïwan au Pentagone et attaché de défense principal en Chine, a été directeur principal de la planification stratégique au Conseil de sécurité nationale aux États-Unis de 2017 à 2018. C’est un expert de la menace militaire posée par la Chine.
« Les informations recueillies à votre sujet, en particulier par des applications comme TikTok, représentent à peu près tout ce que chaque capteur de cet appareil recueille », a-t-il déclaré lors d’une interview accordée le 10 mars à Jan Jekielek, rédacteur en chef d‘ Epoch Times et animateur de l’émission « American Thought Leaders » ( « Les leaders d’opinion américains » ).
Les données sont principalement utilisées pour déterminer les publicités à placer sous vos yeux, mais elles peuvent être utilisées à d’autres fins, en particulier si elles sont collectées par le Parti communiste chinois (PCC), selon M. Spalding.
Cela rend les individus, les entreprises, et même le pays vulnérables à la surveillance des données, à la perte de productivité et aux campagnes d’influence chinoises.
Surveillance des données
Selon M. Spalding, les entreprises et les fonctionnaires américains pourraient être particulièrement vulnérables à la surveillance des données.
« Supposons que vous soyez un cadre de J.P. Morgan. ‘ Quelqu’un peut vous suivre à la trace et savoir à qui vous parlez. Il suffit de fournir ces données à un analyste du renseignement pour obtenir une image assez précise de ce que fait cette personne. Il s’agit donc d’un problème de veille concurrentielle pour les entreprises ‘. »
Selon M. Spalding, la menace est encore plus grande lorsque les données sont collectées sur des élus ou des membres du personnel gouvernemental.
« Qui va à la Maison Blanche aujourd’hui ? Qui rencontrent-ils ? De quoi parlent-ils ? Ce sont des choses que l’on peut tirer de ces données », a-t-il déclaré. « C’est ce qui se passe tous les jours, car je le vois dans mon entreprise. »
Ce problème illustre le dilemme que pose une société ouverte. D’une part, nous bénéficions d’un grand nombre d’applications et de services informatiques gratuits, mais il y a un hic, selon M. Spalding.
« Ce n’est pas gratuit, et le coût pour le pays réside dans la possibilité d’exploiter vos données pour presque n’importe quoi », a-t-il expliqué.
Grâce à la surveillance des données, quiconque collecte les données de nos téléphones portables nous connaît mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes, a résumé M. Jekielek.
Perte de productivité
Selon Statista, un portail de statistiques, l’utilisation quotidienne des médias sociaux représente en moyenne 147 minutes par personne et par jour.
Selon une étude de Common Sense Media, les adolescents américains ont passé beaucoup plus de temps à utiliser des applications sociales en 2021. Pour les adolescents, le temps moyen de divertissement sur écran était de plus de 8 heures et demie. Pour les préadolescents, il était de 5 heures et demie.
Selon M. Spalding, tout cela se traduit par une perte de productivité importante pour les adultes et un énorme détournement de l’attention pour les jeunes. Il ajoute que ce résultat est voulu par le gouvernement chinois, qui détient une part de la société mère de TikTok. Enfants et adultes regardent des vidéos sur l’application pendant des heures, attirés par des algorithmes qui prédisent le contenu qui plaira à chaque utilisateur.
En revanche, l’utilisation de l’application Douyin, l’équivalent chinois de TikTok pour la Chine, est limitée à 40 minutes par jour par le PCC.
Si vous demandez à un enfant chinois : « ‘ Que veux-tu faire quand tu seras grand ? ‘, il vous répondra : ‘ Je veux être astronaute ‘ », a expliqué M. Spalding, soulignant que le contenu de Douyin est axé sur l’éducation.
Mais si vous posez la même question à un enfant occidental, il vous répondra qu’il veut devenir un influenceur des médias sociaux.
« Il ne s’agit donc pas seulement de collecter des données », a déclaré M. Spalding. « Il s’agit également de réduire la productivité.»
Désinformation
Selon M. Spalding, la troisième stratégie du PCC dans sa guerre de l’information est l’influence. La position officielle du parti est que la démocratie libérale est une fiction créée par le peuple américain pour détruire le parti communiste.
« C’est ce qu’ils disent dans le document n° 9 », a-t-il déclaré, faisant référence au communiqué du parti qui met en garde contre les valeurs occidentales telles que la liberté de la presse et l’indépendance de la justice dans le but de renforcer le régime du parti unique.
Selon M. Spalding, le PCC utilise les médias sociaux pour faire passer ses messages dans l’esprit des Américains.
« La Chine essaie de convaincre le monde qu’elle a un meilleur système », a-t-il affirmé.
« Cela ne s’arrête pas à TikTok. Ils sont sur Twitter. Ils sont sur Facebook. Ils sont sur toutes leurs plateformes et sur toutes les nôtres. »
Si la Chine est devenue un partenaire commercial important et offre beaucoup au monde, la relation de son gouvernement avec les États-Unis n’est pas anodine, selon M. Spalding.
« Plutôt que d’avoir ce débat aux États-Unis sur ce que nous appelons la Chine, pourquoi ne pas regarder ce que le Parti communiste chinois appelle l’Amérique ? »
« Ils nous considèrent comme un ennemi. Donc, quoi que nous pensions, nous devons comprendre le fait qu’ils en sont convaincus. »
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