Un membre du GIGN a été tué par balle samedi lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, où forces armées et gendarmes mènent des missions régulières contre ce fléau, source de pollution et de violences dans ce territoire ultramarin.
Le militaire, âgé de 35 ans et père de deux enfants, était engagé sur le site clandestin de Dorlin, au cœur de la Guyane, a détaillé à l’AFP une source proche du dossier. Le gendarme, sous-officier de gendarmerie de l’antenne GIGN de Cayenne, était en mission conjointe avec l’armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane, a précisé l’Élysée dans un communiqué.
Emmanuel Macron y exprime « sa grande émotion » et « salue le courage et la mémoire de ce sous-officier, tombé sous le feu, engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale et qui servait à l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019 ». La Première ministre Élisabeth Borne a quant elle fait part de sa « tristesse » et a adressé ses « condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie ».
Un démantèlement qui reste difficile à réaliser
L’armée et la gendarmerie mènent régulièrement de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage illégal dans le cadre de la mission Harpie, lancée en 2008 par Nicolas Sarkozy, alors chef de l’État. De fin octobre à début décembre 2022, jusqu’à 500 militaires avaient ainsi été mobilisés pendant sept semaines afin de « neutraliser » les principaux sites clandestins d’extraction d’or.
La Guyane est recouverte « à 95 % d’une forêt dense, une partie de la forêt amazonienne, qui rend les opérations de maintien de l’ordre et d’éradication du fléau de l’orpaillage illégal complexes », déplorait le rapport. En 2022, les autorités françaises ont mené plus de 1000 patrouilles en forêt contre l’orpaillage illégal, saisissant 59 kilos de mercure et 5 kilos d’or, selon un bilan de la préfecture.
Utilisation du mercure, métal toxique
D’après les opérateurs miniers locaux, 10 tonnes d’or seraient extraites illégalement de Guyane chaque année par les garimpeiros. Pour séparer l’or du minerai, les mineurs clandestins utilisent par ailleurs une grande quantité de mercure, métal toxique qui pollue les sols et les cours d’eau, et favorise la déforestation.
La lutte contre ce phénomène est également compliquée par son caractère transfrontalier, les orpailleurs agissant de part et d’autre des fleuves Oyapock et Maroni, frontières entre le département français et, respectivement, le Brésil et le Suriname.
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