Les carnets méticuleusement dessinés à la main de José Naranja rappellent les écrits et illustrations de Léonard de Vinci. Des croquis détaillés, des diagrammes et une écriture cursive manuscrite remplissent les journaux de M. Naranja, qui est également ingénieur aéronautique, un peu comme l’inventeur‑artiste de la Renaissance. Consciemment, ou pas, M. Naranja suit les traces de ce maître du dessin.
Ou alors, c’est une coïncidence.
En réalité, M. Naranja est un amateur de Salvador Dali, dont le surréalisme semble imprégner ces fastidieuses pages de carnet. « J’ai écrit dans des journaux toute ma vie, mais je ne considérais pas cela comme de l’art ou même une pratique artistique », explique‑t‑il à Epoch Times. « Les choses ont changé en 2005 lorsque j’ai découvert les carnets Moleskine. » Délaissant son emploi de bureau, M. Naranja, 43 ans, né à Madrid, passe désormais beaucoup de temps à voyager. Il aime particulièrement l’Asie. Des marques vives au stylo à plume et des aquarelles se répandent sur le papier texturé, détaillant ses exploits de globe‑trotter. Ce stylo plume (et le marqueur Micron occasionnel) dessine des pagodes de Thaïlande, des cartes de ses destinations à l’aspect rustique et à la précision soignée, des cargos industriels, d’anciens temples bouddhistes, ainsi que des lieux touristiques plus modernes. Au lieu de prendre des selfies et de photographier sa nourriture – ce qui fait fureur sur Instagram – M. Naranja lave à l’aquarelle des bols à ramen.
« Le carnet était un excellent moyen de documenter ce voyage », dit‑il. « Il absorbe l’essence de nombreux endroits et des heures de dévouement. En définitive, ils montrent à quel point sont remplis de vie de manière naturelle. C’est quelque chose qui ne peut pas être simulé… Comme je veux que mes pages soient réelles et authentiques, j’ai utilisé de l’eau de la mer d’Arabie pour mélanger les aquarelles. Maintenant, cette mer est en quelque sorte dans le dessin ! »
Il aime la sensation que procure un cahier dans la main. Même l’odeur du papier fait partie de l’art.
L’intérieur tactile est également meublé de découpages curieux et de timbres postaux de différents pays. Il y a la texture de toutes sortes de polices et de caractères asiatiques, ainsi que des bandes dessinées, des jeux dessinés à la main et des puzzles de toutes sortes. S’inspirant de Léonard de Vinci, M. Naranja crée des illustrations botaniques – fruits et champignons vénéneux – ainsi que des inventions modernes qui dépassent les rêves les plus fous du vieux maître. S’inspirant de Picasso, les carnets de M. Naranja constituent un ensemble d’œuvres d’art presque cubistes.
Il a réalisé 16 carnets jusqu’à présent. Ils « dorment tous ensemble dans une boîte », chacun étant une œuvre d’art à part entière, tout en formant une « famille ».
« Chaque carnet me prend un peu plus d’un an en moyenne », explique M. Naranja. « J’ai créé des carnets assez gros. J’aime l’idée de sentir autant d’informations réunies au même endroit. » Mais transporter autant de dur labeur lié en un seul bloc est périlleux – en particulier autour de l’eau, de la pluie ou d’autres dangers. Les cafés locaux à Da Nang, les huttes de nouilles à Bangkok ou un bureau à la maison feront très bien l’affaire.
Les voyages sont une source d’inspiration inépuisable pour M. Naranja, qui trouve à chaque détour de nouvelles idées pour remplir la prochaine page. Consigner le voyage apporte également des avantages. « J’encourage tout le monde à tenir un journal et à le laisser se développer en toute liberté. Vous serez surpris de la joie et des idées qu’il vous apportera. C’est une sorte de thérapie où l’on est très présent pendant un certain temps. »
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