Un haut responsable de la sécurité publique chinoise fait actuellement l’objet d’une enquête interne, mais on ignore s’il est lié aux mesures prises par Pékin pour lutter contre l’épidémie du virus du PCC*.
Sun Lijun, 51 ans, vice-ministre chinois de la Sécurité publique, est suspecté d’avoir commis « de graves infractions à la discipline du Parti et à la loi », selon une annonce en ligne le 19 avril.
Il fait actuellement l’objet d’une enquête de la Commission centrale d’inspection disciplinaire (CCDI) et de la Commission nationale de surveillance, les chiens de garde internes du Parti communiste chinois (PCC) pour la lutte contre la corruption.
Le ministère de la Sécurité publique est responsable du maintien de l’ordre en Chine.
Les deux agences n’ont pas fourni plus de détails sur les méfaits présumés de Sun Lijun, mais la tournure de la phrase utilisée dans l’annonce constitue un euphémisme souvent utilisé pour désigner un acte de corruption.
CORONAVIRUS : CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR
Sun Lijun a joué un rôle important dans la lutte contre le virus du PCC, communément appelé le nouveau coronavirus, menée par Pékin.
En janvier, Pékin a mis en place un groupe de coordination pour la prévention et le contrôle du virus, sous l’égide du Comité permanent du Politburo – l’organe décisionnel suprême du Parti.
Sun Lijun était membre de ce groupe, dirigé par le Premier ministre chinois Li Keqiang, selon les médias d’État chinois.
Le 20 février, la Commission municipale de la santé de Wuhan a fait savoir sur son site web que Sun Lijun faisait partie d’un groupe de fonctionnaires chinois venus accompagner Yin Yong, ancien maire de Shanghai devenu secrétaire du Parti de la province de Hubei le 13 février, pour entendre les rapports de prévention locaux au Bureau de la sécurité publique de Wuhan un jour plus tôt. Wuhan, l’épicentre de l’épidémie chinoise, est la capitale de la province de Hubei.
Le 9 mars, Sun Lijun a également participé à Xianwen Lianbo, une émission d’information quotidienne sur la chaîne publique CCTV. L’émission a révélé que Sun Lijun avait assisté à une cérémonie de prestation de serment dans un poste de police local de Wuhan, pour deux policiers qui ont rejoint le Parti après avoir participé aux opérations de lutte contre le virus.
Dimanche soir, lorsque Zhao Kezhi, le ministre chinois de la Sécurité publique, a tenu une réunion destinée aux responsables de la police. Selon les médias publics chinois, la réunion a permis de discuter des raisons qui ont poussé Sun Lijun à « ignorer la discipline et les règles politiques du Parti » pendant longtemps.
Ces dernières années, de nombreux fonctionnaires du Parti ont été accusés d’infractions disciplinaires et ont ensuite été condamnés dans le cadre de procédures judiciaires formelles.
Persécution d’un groupe de croyants
Sun Lijun, originaire de la ville de Qingdao, dans la province du Shandong en Chine orientale, est devenu vice-ministre en mars 2018.
Avant d’occuper ce poste, Sun Lijun a été directeur adjoint du bureau des affaires étrangères de la municipalité de Shanghai, directeur du bureau du ministère de la Sécurité publique chargé des affaires de Macao, de Hong Kong et de Taïwan, ainsi que directeur adjoint du bureau central 610.
Le Bureau 610 est une force de police secrète semblable à la Gestapo qui a été créée expressément pour persécuter les pratiquants de Falun Gong.
Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une pratique spirituelle qui comporte des exercices de méditation et des enseignements spirituels basés sur le principe : Authenticité, Compassion et Tolérance.
Depuis juillet 1999, le régime chinois a sévèrement persécuté les pratiquants de Falun Gong, des centaines de milliers d’entre eux ont été détenus dans des prisons, des camps de travail et des centres de lavage de cerveau, selon le Centre d’information de Falun Dafa, souvent sous la torture. Des milliers d’entre eux sont morts.
La pandémie n’a pas ralenti la campagne de persécution du régime. Selon Minghui.org, un site web qui surveille la persécution du Falun Gong en Chine, 384 pratiquants de Falun Gong ont été arrêtés et 363 harcelés – dont 313 ont vu leurs maisons saccagées – au cours du seul mois de mars.
La province de Hebei a connu le plus grand nombre d’arrestations en enregistrant 48 cas, suivie de la province de Liaoning avec 45 cas et de la province de Shandong avec 44 cas.
Au cours du même mois, quinze pratiquants ont été condamnés par un tribunal en raison de leur foi. Trois pratiquants ont été persécutés à mort, selon Minghui.org.
Luttes politiques internes
Une source familière des affaires internes du Parti et qui ne souhaite pas être nommée a déclaré à l’édition chinoise du journal Epoch Times que la chute de Sun Lijun est liée aux luttes intestines internes du Parti, car Sun Lijun fait partie d’une faction politique loyale à l’ancien leader chinois Jiang Zemin.
Depuis que l’actuel leader chinois Xi Jinping a pris le pouvoir en 2012, il a mis en place une campagne de lutte contre la corruption afin de purger les fonctionnaires du Parti appartenant à la faction de Jiang Zemin.
Selon la source, Sun Lijun représente une menace pour Xi Jinping parce qu’il est un haut fonctionnaire de la faction de Jiang Zemin.
Sun Lijun était l’ancien directeur du premier et du 26e département du ministère de la Sécurité publique, qui, selon la source, est chargé de la sécurité des membres de la famille des hauts fonctionnaires du Parti.
L’actuel dirigeant Xi Jinping a décidé d’éliminer une telle menace au plus haut niveau, puisque des rumeurs récentes font état d’un coup d’État politique contre Xi Jinping, a ajouté la source. La chute de Sun implique désormais le contrôle politique total exercé par Xi Jinping.
Auparavant, Xi Jinping avait éliminé de hauts fonctionnaires du clan de Jiang Zemin, l’ancien tsar de la sécurité chinoise Zhou Yongkang et Meng Hongwei, l’ancien vice-ministre de la Sécurité publique et président d’Interpol.
Avant d’être condamné à la prison à vie en 2015, Zhou Yongkang, qui a gravi tous les échelons politiques en menant la campagne de persécution contre le Falun Gong, avait comploté avec l’ancien patron du Parti de Chongqing Bo Xilai pour monter un coup d’État contre Xi Jinping.
* Epoch Times qualifie le nouveau coronavirus, à l’origine de la maladie covid-19, de « virus du PCC », car la dissimulation et la gestion déplorable du Parti communiste chinois ont permis au virus de se propager dans toute la Chine avant d’être transmis dans le monde entier.
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