Faute d’avoir été pris en charge à temps, un homme est décédé d’une hémorragie digestive alors qu’il se trouvait aux urgences du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg (Bas-Rhin), mi-mars. La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a demandé l’ouverture d’une enquête interne. Le médecin urgentiste Sébastien Harscoat dénonce un manque de moyens croissant.
Sébastien Harscoat, médecin urgentiste au Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg, dénonce les conditions de travail dramatiques au sein de l’établissement, faute de moyens. À tel point qu’un homme atteint d’hémorragie digestive est décédé aux urgences, ainsi que le relayent nos confrères de France 3 Grand-Est.
Le décès classé parmi les « événements indésirables graves »
Le patient a dû attendre plus de 12 heures dans une zone des urgences où aucun soin n’est prodigué, avant d’être enfin pris en charge par le personnel hospitalier. Comme son état nécessitait une transfusion et un traitement médicamenteux rapide, l’homme s’est retrouvé en arrêt cardiaque.
La Direction de l’hôpital a indiqué que « le décès a été déclaré à l’Agence régionale de santé sur le portail national des événements indésirables graves ». L’ouverture d’une enquête, « diligentée par le Directeur général », a donc été exigée. « On était au-delà de nos capacités », et « tout était réuni pour que cela se passe mal », explique Sébastien Harscoat qui travaillait ce jour-là. Il ajoute « qu’il y avait quelques lits disponibles », mais leur nombre était insuffisant, et « même le lendemain matin c’était encore compliqué d’admettre des patients ».
« Ils n’assument rien »
« On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe », a encore martelé le médecin urgentiste. « Cela fait trois ans que nous travaillons dans ces conditions », déplore également auprès de France 3 Grand-Est Christian Prudhomme, le secrétaire général FO aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Lui aussi tire la sonnette d’alarme. « Nous avons déposé deux nouveaux droits d’alerte », indique-t-il encore, mais en vain, car la direction ne réagit pas. « Nos professionnels de santé rattrapent pleins de cas sans que cela se sache », poursuit-il.
Le personnel soignant est à bout, d’autant plus que des solutions ont été proposées à la direction, notamment une réorganisation des services, avec un service tampon et une réserve de soignants volontaires, mais la direction fait la sourde oreille. « Ils n’assument rien », déplore le médecin urgentiste qui s’est fait le porte-parole des soignants.
Pour le moment, la famille du patient n’a pas porté plainte, indique encore France 3.
Chers lecteurs,
Abonnez-vous à nos newsletters pour recevoir notre sélection d’articles sur l’actualité.
https://www.epochtimes.fr/newsletter
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.