Un homme qui se dit rwandais a été condamné vendredi à Rouen à la réclusion criminelle à perpétuité pour un double meurtre et un viol en 2015, alors que l’accusé aurait dû être expulsé un mois plus tôt.
Conformément aux réquisitions de l’avocat général, la cour d’assises de Seine-maritime a assorti cette peine de 22 ans de sûreté et d’une interdiction définitive de séjour en France.
« Il a tué deux personnes pour violer », a résumé l’avocat général Patrice Lemonnier, dénonçant un « schéma de violence extraordinaire ».
L’accusé, qui a dit ne pas se souvenir des faits et s’en remettre à la justice, s’est présenté devant la cour comme Jean-Claude Nsengumukiza, Rwandais né en Ouganda, 38 ans. Il était jugé depuis lundi pour le meurtre par strangulation de Julien, 31 ans, et Élise, 24 ans, ainsi que pour le viol de la jeune femme dans la nuit du 19 au 20 décembre 2015.
Ce lundi s’ouvre le procès de Jean-Claude Nsengumukiza, clandestin ougandais, jugé pour le meurtre de Julien Tesquet et Elise Fauvel en 2015 à Rouen.
Déjà condamné pour viol, il n’avait jamais été expulsé. pic.twitter.com/eXHwPy7fro— French Lives Matter (@FrenchLivesM) 1 avril 2019
« L’accusé est un menteur. Il habite dans le temple du mensonge. Pour le reste, son nom, je ne le connais pas, sa date de naissance, connais pas », a martelé M. Lemonnier.
L’avocate de la défense, Julia Massardier, a elle estimé que « les peines définitives sont inhumaines » et que l’accusé n’est « pas incurable ».
« Des troubles psychotiques ont été relevés chez lui en 2009 », a-t-elle plaidé. « Il a vécu le génocide », a-t-elle poursuivi. « Je ne sais pas ce qu’il a vécu au Rwanda (…) Il a utilisé une technique pour tuer. Peu de gens sont capables d’agir de la sorte à mains nues », a de son côté relevé l’avocat général.
Dans la nuit du 19 /12/2015, Élise & Julien étaient sortis d’un bar de nuit & avaient été suivis par le suspect, Nsengumukiza dans l’appartement d’Elise. Lanuit avait viré à l’horreur. Élise, 24 ans, avait été violée puis étranglée. Julien 31 ans avait été tué par strangulation pic.twitter.com/V48Fd3UzXm
— Dan Konig (@giletjohn6) 6 avril 2019
Le drame avait fait polémique car l’accusé était sorti de prison, grâce à une remise de peine, un mois avant le drame alors qu’il était expulsable. La ministre de la Justice avait ordonné une enquête administrative.
Un des avocats de la partie civile, Dominique Lemiegre, a dénoncé vendredi des « fautes lourdes de l’État » et s’est dit « écœuré » que l’accusé ait bénéficié d’une remise de peine de 23 mois. Pour l’avocat, l’accusé est « un homme rusé, sans scrupule, qui n’hésite pas à instrumentaliser le génocide du Rwanda ».
D’après l’enquête, Jean-Claude Nsengumukiza avait rencontré les deux victimes à la sortie d’un établissement de nuit de Rouen. Prétextant vouloir aider à soutenir le jeune homme éméché, il a accompagné les deux amis jusqu’au studio de la jeune femme, où s’est produit le drame.
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