Un incident à la centrale nucléaire de Golfech (sud-ouest de la France) s’est produit mardi lors d’« opérations de vidange » d’un réacteur, a annoncé la direction du site, dont la « dégradation » de l’exploitation a été récemment pointée dans un rapport de l’Autorité de sûreté nucléaire.
La direction admet « un non-respect des règles générales d’exploitation lors d’opérations de vidange du circuit primaire de l’unité de production n°2 », dû à une erreur humaine.
Le salarié ne manœuvre pas une vanne selon la conformité
« Pour mener à bien la vidange du circuit primaire, un salarié de la centrale doit manœuvrer une vanne située sur un évent (matériel permettant une entrée ou sortie d’air, NDLR) du pressuriseur. Cependant, peu avant la réalisation de son activité, le salarié est interrompu et il ne manœuvre pas la vanne. Les opérations de vidange du pressuriseur ont été engagées sans l’ouverture de l’évent, et donc dans une phase inappropriée de l’arrêt », explique-t-elle dans un communiqué.
Selon la direction de la centrale, cet incident, classé 1 sur une échelle de 7, « n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l’environnement ». Il a tout de même dû être déclaré jeudi à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui doit mener à partir de lundi une inspection renforcée sur le site mobilisant une vingtaine de ses inspecteurs et prévue de longue date.
Le réseau « Sortir du nucléaire », qui regroupe des associations françaises antinucléaires, déplore pour sa part « un silence assourdissant et une communication tardive et lénifiante ».
Il est indécent que l’entreprise rejette la faute sur un salarié
« Les éléments qui nous ont été transmis et la communication lacunaire d’EDF (l’électricien public français, NDLR) nous inquiètent d’autant plus au regard de la situation très dégradée sur le site. Il est indécent que l’entreprise rejette la faute sur un salarié pour détourner l’attention d’un problème plus global qui génère déjà des risques », souligne-t-il dans un communiqué.
Fin septembre, l’Autorité de sûreté nucléaire française avait affirmé que la qualité de l’exploitation de la centrale de Golfech s’était « dégradée » en 2018. Cette « détérioration », qui porte surtout « sur la surveillance en salle de commande », s’est traduite par la déclaration « de nombreux incidents », selon les délégués pour cette région de l’ASN.
Cela fait notamment suite au renouvellement « en cinq ans de la moitié des effectifs » de la centrale, qui compte deux réacteurs d’une puissance de 1.300 mégawatts chacun, d’après la même source.
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