Un article de Libération colporte négligemment désinformation, propagande et intolérance pour marginaliser un groupe spirituel pacifique afin de nuire à un média concurrent.
Dans son article du 2 juin dernier, Jérôme Lefilliâtre, journaliste de Libération décrit en quelques lignes réductrices et mensongères les croyances et la situation de la pratique spirituelle du Falun Gong et des dizaines de millions de personnes qui le pratiquent en Chine et dans le reste du monde.
Plusieurs problèmes nous semblent particulièrement saillants.
L’article détourne l’attention du véritable sujet d’actualité : les atrocités commises à grande échelle en matière de droits de l’homme en Chine, en se focalisant sur la nature du mouvement spirituel, justifiant implicitement la répression des autorités communistes chinoises tout en discréditant un média rival.
Depuis 20 ans, les principales organisations de défense des droits de l’homme, des universitaires, des gouvernements de nombreux pays ont qualifié à maintes reprises la détention, la torture et le meurtre systématiques de pratiquants de Falun Gong en Chine par le Parti communiste chinois (PCC), d’attaque illégale et injustifiée par un régime paranoïaque contre des croyants innocents pratiquant une foi pacifique.
Le New York Times, parmi d’autres grands médias, a clairement rapporté qu’au moins 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong lorsque la persécution violente a commencé en 1999.
Un journaliste du Wall Street Journal a reçu le prix Pulitzer pour avoir dénoncé ces atrocités et révélé comment elles sont organisées par le régime chinois. Selon Freedom House, des centaines de milliers de pratiquants de Falun Gong ont été condamnés à des camps de travail et à des peines de prison.
En outre, il est largement prouvé que les pratiquants de Falun Gong sont systématiquement détenus et tués à grande échelle pour que le régime chinois puisse vendre leurs organes à profit. La BBC a couvert cette question à plusieurs reprises. Tout comme Le Figaro, Mediapart, Forbes, The Guardian, Newsweek, The Telegraph, The Wall Street Journal, entre autres, et même Libération.
Plus récemment le China tribunal, un tribunal indépendant présidé par Sir Geoffrey Nice QC, procureur au tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie a conclu que « Selon de nombreuses sources d’information, des prisonniers d’opinion auraient été tués » sur » commande » dans le but d’extraire et d’utiliser leurs organes pour de lucratives opérations de greffes » et qu’il était « certain que le Falun Gong était une source – probablement la source principale – pour le prélèvement forcé d’organes ».
Depuis 21 ans, des articles ont été publiés sur le sujet, démontrant l’ampleur et la violence de répression à l’encontre du Falun Gong par le régime communiste chinois.
Pourtant, cet article de Libération réduit la portée et l’ampleur de ces atrocités à quelques mots, mentionnant « une répression qui n’a jamais cessé » pour se concentrer sur des opinions, non basées sur des faits, dont l’effet n’est pas d’informer mais d’inciter à la méfiance, au doute, voire à la haine envers le Falun Gong.
Vingt ans de résistance pacifique des pratiquants du Falun Gong, restés fidèles à leurs valeurs face à la cruauté de leurs oppresseurs sont qualifiés de « mouvement d’opposition à Pékin » ou d’ »hostiles » au Parti communiste chinois, suggérant que l’agresseur serait le Falun Gong.
Le journaliste de Libération suggérerait-il aussi que le mouvement de Gandhi était hostile aux colons anglais ? Que Martin Luther King menait un mouvement d’opposition au gouvernement américain ? Et que Nelson Mandela était hostile au gouvernement d’Apartheid ? Que les moines tibétains sont « hostiles » à Pékin aussi ?
Mais les véritables distorsions formulées par l’article résident dans la manière dont les croyances du Falun Gong sont dépeintes.
Dans sa caractérisation du Falun Gong – une pratique spirituelle traditionnelle dont les racines remontent à des milliers d’années et qui compte des dizaines de millions de pratiquants en Chine et dans le monde – l’article suit de près la propagande officielle du Parti communiste chinois, qui sont des mensonges purs et simples ou du moins de fausses déclarations intentionnelles faites par le régime chinois dans le but calculé de détourner l’attention de leurs violations massives des droits humains. C’est vraiment troublant.
Il n’y a pas eu de véritables discussions avec les pratiquants eux-mêmes sur la façon dont ils interprètent réellement les enseignements, ni d’examen de la façon dont ces enseignements prennent effet dans leur vie quotidienne.
Réfléchissez, on pourrait, par exemple, dépeindre le Dalaï Lama comme un gourou ou les bouddhistes tibétains comme des monstres si l’on disséquait Le Livre tibétain des morts (un texte clé du bouddhisme tibétain) dans une perspective biaisée, niant complètement que le message dominant et le mode de vie des bouddhistes tibétains sont centrés sur la compassion.
C’est précisément ce que cet article fait avec le Falun Gong. Il a complètement omis, ou plus exactement rejeté, les principes qui guident la vie des pratiquants de Falun Gong. Nous cherchons à développer des qualités humaines telles que l’honnêteté, la compassion et la tolérance, par la méditation et ce, de manière consciente. Il ne s’agit pas seulement de dogmes, d’opinions ou de sujets de discussion : ces principes nous guident et nous motivent. La pratique a effectivement apporté bonheur et équilibre dans la vie de millions de personnes. Mais l’article a choisi d’ignorer cela.
Soyons clairs sur ce que cela signifie
Ce journaliste considère que le Parti communiste chinois (PCC), qui a tué des dizaines de millions de personnes pendant son règne et continue de persécuter des millions de personnes, des Ouïghours aux Chrétiens, en passant par les pratiquants de Falun Gong, est une source crédible.
Entre-temps, le Centre d’Information du Falun Dafa – dont le site Web contient une abondance de références à des rapports de tiers (p. ex. Amnesty International, Freedom House, le Congrès américain, CECC, etc.), n’est pas référencé ni même mentionné.
Depuis 20 ans, le PCC tente de déshumaniser les pratiquants du Falun Gong dans une vaine tentative pour « justifier » sa torture brutale et le meurtre de citoyens pacifiques. En répétant leurs mensonges de façon irresponsable, l’article fait plus pour aider l’effort de persécution que beaucoup ne le pensent.
Il s’agit d’un terrible abus, et en fait, d’une dégradation du quatrième pouvoir.
Alain Tong, Président de l’Association Falun Dafa France
Sources :
Prix Pulitzer pour Ian Johnson du Wall Street Journal, pour avoir révélé le récit de victimes en Chine de la persécution par le gouvernement contre le mouvement Falun Gong et les conséquences de cette campagne pour l’avenir.
Le Figaro : En Chine, 90 000 greffes clandestines font tourner des hôpitaux entiers
Mediapart : Les musulmans sont «abattus à la demande» pour leurs organes en Chine
Contrepoints : Chine : prélèvements forcés d’organes, un crime ignoré par le monde entier
Libération : La France doit s’engager contre le prélèvement forcé d’organes
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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