Un expert a appelé la communauté internationale à prendre des mesures contre le Parti communiste chinois (PCC) pour l’une des violations des droits de l’homme les plus flagrantes qui lui soit reproché à ce jour : le prélèvement forcé d’organes.
Selon Doctors Against Forced Organ Harvesting (DAFOH), un groupe de défense basé à Washington qui promeut l’éthique médicale, le prélèvement forcé d’organes sur des prisonniers vivants — y compris ceux qui sont détenus uniquement en raison de leur foi — et leur utilisation pour alimenter l’industrie tentaculaire et opaque de la transplantation, sont pratiqués secrètement depuis plus d’un quart de siècle en Chine. Le dernier appel lancé par le directeur général de DAFOH, le Dr Torsten Trey, pour mettre fin à cette atrocité, a été lancé avant la Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre.
« Lorsque nous parlons de prélèvement forcé d’organes, il faut comprendre qu’il ne s’agit pas de trafic d’organes, mais de l’assassinat de personnes pour prélever leurs organes. Et c’est un phénomène que nous n’avons vu qu’en Chine », a déclaré le Dr Trey dans une interview accordée à NTD, média partenaire d’Epoch Times.
« Cela a probablement commencé en 1984, lorsque le gouvernement chinois a adopté des dispositions autorisant le prélèvement d’organes sur les prisonniers exécutés. Puis en 1999, nous avons assisté à une augmentation des transplantations d’organes, une augmentation exponentielle … [au] moment où la persécution du Falun Gong a commencé. »
« Ce n’est qu’en 2006 que des lanceurs d’alerte nous ont appris que les prisonniers de conscience, les pratiquants de Falun Gong, étaient la principale source de prélèvement forcé d’organes. »
Le Falun Gong est une pratique spirituelle consistant en des exercices de méditation et des enseignements moraux fondés sur la vérité, la bonté et la tolérance, qui, selon le Dr Trey, « a trouvé un écho très favorable auprès du public en Chine ». À la fin des années 1990, les autorités chinoises estimaient que 70 à 100 millions de personnes avaient adopté la pratique. « Il s’agit d’un mouvement pacifique, totalement pacifique », a-t-il ajouté.
Toutefois, pour le dirigeant du PCC de l’époque, Jiang Zemin, la popularité croissante de la pratique et de ses enseignements moraux constituaient une menace pour la domination du PCC sur la vie quotidienne en Chine. Le chef du Parti a personnellement donné l’ordre « d’éradiquer » le Falun Gong en juillet 1999. Depuis, des millions de pratiquants ont été jetés dans les prisons, dans des centres de lavage de cerveau et d’autres lieux de détention à travers le pays, où ils ont été torturés dans le but de les forcer à renoncer à leur foi.
Il a été confirmé que des milliers de pratiquants de Falun Gong ont été torturés à mort — bien que le nombre réel soit soupçonné d’être beaucoup plus élevé — et des enquêtes ont révélé qu’un grand nombre de pratiquants ont subi le prélèvement forcé d’organes dans des hôpitaux gérés par l’État et l’armée dans toute la Chine.
En 2006, une ancienne employée d’un hôpital du nord de la Chine a tenté de dénoncer cette horreur. Sous le pseudonyme d’Annie, elle a révélé que son ex-mari, un neurochirurgien du même hôpital, avait participé entre 2001 et 2003 au prélèvement forcé de cornées sur environ 2000 pratiquants de Falun Gong emprisonnés. Ils respiraient encore tous lors de l’extraction.
« Il était vivant », témoigne un médecin
En 2019, un tribunal populaire indépendant de Londres a conclu que le prélèvement forcé d’organes avait lieu en Chine depuis des années « à une échelle significative » et que les meurtres à la demande pour alimenter l’industrie de la transplantation continuaient encore aujourd’hui. Les principales victimes, selon le tribunal, sont les pratiquants de Falun Gong détenus.
Bien que Jiang soit décédé l’année dernière à l’âge de 96 ans, aucun de ses successeurs n’a modifié la position du Parti sur le Falun Gong. « Le prélèvement forcé d’organes est presque devenu la solution ultime pour réduire le groupe au silence », a déclaré le Dr Trey.
Briser le silence
Malgré les preuves de plus en plus nombreuses du recours généralisé de prélèvement forcé d’organes en Chine, le Dr Trey a déclaré que le PCC avait mis en place un « réseau d’influence sophistiqué » afin d’étouffer l’affaire et d’empêcher que de telles informations ne parviennent au public.
La communauté internationale, selon le Dr Trey, n’a pas traité ce dossier le plus atroce du régime avec le sérieux approprié, soulignant les « pressions économiques flagrantes et les menaces politiques » du régime chinois — qu’il qualifie de « chantage politique ». Le Dr Trey dénonce également « l’utilisation sophistiquée de la propagande [qui] a juste créé une idée fausse et une représentation erronée de ce qu’est le Falun Gong ».
« En fait, pour le gouvernement chinois, le motif derrière le prélèvement forcé d’organes est de réduire au silence et d’éradiquer […] le Falun Gong », a-t-il ajouté.
Le Dr Trey a déclaré que la meilleure façon de mettre fin à cette pratique macabre est de « vaincre son objectif » et de « briser le silence ».
« Si tout le monde prend le temps de comprendre ce qu’est le Falun Gong… puis d’en parler, de comprendre également la question du prélèvement forcé d’organes et d’en parler, nous ferons en sorte que l’éradication cachée soit révélée au grand jour et que l’objectif de la [persécution] soit vaincu », a-t-il déclaré.
Une conférence en ligne visant à faire la lumière sur le prélèvement forcé d’organes a été organisée par DAFOH le 10 décembre. Des intervenants internationaux, notamment des politiciens, des experts, des avocats, des journalistes et des militants des droits de l’homme ont partagé des informations sur les violations des droits de l’homme en Chine.
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