Alors que l’Italie continue de lutter contre l’épidémie la plus dévastatrice du virus du PCC dans toute l’Europe, un médecin italien s’est exprimé sur les conséquences psychologiques du travail en première ligne des soins intensifs.
Dans une interview accordée au journal italien La Repubblica, le médecin Federica Pezzetti, 37 ans, qui travaille à l’hôpital de Crémone, dans la région la plus touchée d’Italie, la Lombardie, a révélé que l’isolement est parfois trop lourd à porter. « Nous, les mères médecins, ne pouvons plus accueillir nos enfants », a expliqué Mme Pezzetti. « Beaucoup d’entre nous ont commencé à céder ; maintenant, nous avons besoin d’un psychologue. »
« À la maison, je mange seule, je dors seule », poursuit le médecin. « J’ai dit la vérité à mon enfant, mais parfois je cède et je pleure, sans me laisser voir. Pendant un moment, puis je me reprends. »
Mme Pezzetti a expliqué que depuis que l’afflux de nouveaux patients atteints du virus est devenu « si difficile et incessant », elle et d’autres médecins et infirmières du même hôpital ont dû renforcer les mesures de précaution. Le 16 mars 2020, voilà deux semaines que Mme Pezzetti ne tient plus son fils dans ses bras et ne dort plus dans le même lit que son mari.
« Il m’est arrivé de finir à 3 h 30 du matin, de rentrer chez moi pour dormir, puis de retourner à l’hôpital à 8 h 00« , a expliqué Mme Pezzetti, selon La Repubblica. « Il y a des médecins qui ont transféré leur famille chez leur belle-famille pour éviter le risque de contagion ; il y a un neurochirurgien qui n’a pas vu ses enfants depuis trois semaines. Tout a changé. »
Selon Statista, la région de Lombardie a connu le plus grand nombre de décès dus au virus du PCC de toute l’Italie. Le 18 mars, la région a enregistré 1 959 décès au total, contre 458 dans la deuxième région la plus durement touchée, l’Émilie-Romagne.
Le nombre total de cas signalés dans l’ensemble du pays, depuis que le virus s’est déclaré, est de près de 36 000.
Tout en admettant que « l’adrénaline, la colère et les larmes » sont parfois écrasantes, Mme Pezzetti a également reconnu une formidable fraternité au sein du personnel médical surchargé de l’hôpital de Crémone. « Il est également vrai que tout l’hôpital, je parle au nom de Crémone, a fait naître une solidarité sans précédent », a expliqué le médecin.
« Tout le monde fait tout », a-t-elle ajouté, « nous nous aidons tous, les rôles hiérarchiques n’existent plus. » Cependant, la présence de psychologues du travail sur place, pense Mme Pezzetti, devient de plus en plus impérative.
Le CDC affirme que la gestion du stress en temps de crise permettra de renforcer les communautés et d’aider les gens à maintenir leur énergie et leurs efforts dans la lutte contre les maladies.
Il est important que les premiers intervenants, en particulier, puissent mettre en œuvre des mesures visant à réduire les réactions de « stress traumatique secondaire » (STS), déclare le CDC. Les méthodes pour y parvenir peuvent consister à prendre du temps pour s’occuper de soi-même, à s’éloigner par périodes des nouvelles sur l’épidémie dans les médias pour prendre des pauses et à demander de l’aide lorsque la pression devient trop forte.
Pour l’instant, Mme Pezzetti avoue qu’elle prévoit de poursuivre la distanciation sociale partout où c’est possible et d’embrasser son fils « dans ses pensées ».
En décrivant la dimension humaine de la vie du personnel médical qui travaille en première ligne aux soins intensifs, Mme Pezzetti espère convaincre les gens de prendre au sérieux les mesures de précaution : lavage des mains, distanciation sociale et soins personnels. Les conséquences des mesures de précaution peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la communauté.
Quant à la fin de la crise, l’ambition singulière du médecin est modeste. « Je vais embrasser mon fils et mon mari pendant toute une journée », dit-elle. « Un jour ! »
« Et puis je vais m’asseoir sur le canapé », a-t-elle ajouté, « libre, détendue, comme en ces jours qui semblent si lointains aujourd’hui, mais qui reviendront. »
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