Un adolescent français d’origine tchétchène, né en 2008, a été mis en examen et placé en détention provisoire la semaine dernière pour un projet d’attentat terroriste en France d’inspiration jihadiste.
Une source proche du dossier a notamment confirmé mardi l’interpellation et la garde à vue la semaine passée de ce mineur originaire de l’ouest de la France pour un projet d’action violente sur le territoire. Sollicité par l’AFP, le Parquet national antiterroriste (Pnat) a confirmé l’ouverture d’une information judiciaire vendredi pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d’atteintes aux personnes ».
Le mis en cause « a été mis en examen de ce chef et placé en détention provisoire », a ajouté le Pnat, refusant de communiquer plus de détails sur les motivations de ce projet d’action, ni sur son avancée au moment de l’interpellation.
Le Figaro a indiqué mardi soir que le suspect était Français d’origine tchetchène et que son projet était d’inspiration jihadiste, ce qu’a confirmé la source proche du dossier. Le quotidien a également indiqué que le suspect avait été interpellé en périphérie du Mans et qu’il avait effectué des recherches sur différents lieux qui pourraient être considérés comme des cibles, parmi lesquelles une synagogue du Mans. La source proche du dossier n’a pas souhaité commenter.
« 14 mineurs mis en examen » depuis début 2024
Jeudi, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait évoqué un attentat déjoué « il y a quelques temps » qu’aurait tenté de commettre « un individu très dangereux sur le point de passer à l’acte ».
Les différents acteurs de la lutte antiterroriste en France alertent régulièrement sur l’accroissement du nombre de mineurs mis en cause en 2023 et 2024 en France dans les affaires de terrorisme à caractère islamiste radical.
C’est « un phénomène relativement nouveau » et en « très forte augmentation », affirmait ainsi mi-juillet le procureur antiterroriste Olivier Christen. « Nous avons 14 mineurs qui ont été mis en examen depuis le début de l’année quand il y en a eu 15 sur toute l’année 2023 » et « deux à trois par an » auparavant, observait-il à ce moment-là. Ces mineurs mis en cause « se sont inscrits dans des projets qui commencent à être très construits de passage à l’acte soit tout seuls, soit en lien avec d’autres » personnes, avait-il assuré.
La « menace jihadiste représente 80% des procédures »
Depuis 2018, plusieurs affaires de terrorisme, dont trois attentats, ont par ailleurs impliqué en France des jihadistes originaires de républiques russes du Nord-Caucase, essentiellement de Tchétchénie.
L’attaque au couteau dans le quartier de l’Opéra de la capitale en mai 2018 par Khamzat Azimov, l’assassinat dans les Yvelines de Samuel Paty en octobre 2020 par Abdoullakh Anzorov, actuellement jugé par la cour d’assises spéciale à Paris, et, le 13 octobre 2023, celui de Dominique Bernard à Arras (Nord) par Mohammed Mogouchkov ont pour point commun d’avoir été commis par des jeunes radicalisés originaires de cette région. Les dernières interpellations pour un projet d’action violente en France remontaient quant à elles à mi-octobre.
Un Afghan de 22 ans, acquis à l’idéologie de l’Etat islamique selon le parquet antiterroriste, avait été mis en examen puis écroué, soupçonné d’avoir « fomenté » un « projet d’action violente » dans un stade de football ou un centre commercial.
Pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024, trois attentats avaient été déjoués, selon les autorités. Deux jeunes hommes, âgés de 18 ans et originaires de Gironde, avaient été mis en examen le 27 juillet, soupçonnés d’avoir créé un groupe sur les réseaux sociaux « destiné à recruter » des personnes « motivées (pour) perpétrer une action violente » pendant les JO.
Un autre projet visait des établissements, notamment des bars, autour du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne, tandis qu’un troisième émanait d’un groupe qui avait planifié des attaques contre des institutions et des représentants d’Israël à Paris. Cinq personnes ont été mises en examen, dont un adolescent mineur, dans ces affaires.
La « menace jihadiste représente 80% des procédures » diligentées par le Pnat, a rappelé mi-septembre le procureur Christen.
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