« Un pays sans frontières n’est pas un pays » : l’ancien député André Gerin explique pourquoi il quitte le PCF

Dans une longue lettre datant du 15 mai dernier, l’ancien député-maire André Gerin explique pourquoi il quitte le Parti communiste français (PCF). Ce courrier a été adressé au secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, ainsi qu’au secrétaire du groupe communiste de l’Assemblée nationale, André Chassaigne.

L’ancien député de la 14e circonscription du Rhône et ancien maire de Vénissieux indique les raisons qui l’ont amené à quitter le PCF, dans une missive adressée à Fabien Roussel et André Chassaigne, et rendue publique ce mardi 17 mai. Il y dénonce plusieurs points, notamment l’accord passé avec la France insoumise dans la perspective des élections législatives, mais aussi « la coloration communautaire de Jean-Luc Mélenchon » qui « contribue à la victimisation des musulmans », ainsi que la nécessité pour le pays de garder ses frontières, tout en intégrant les musulmans.

« Jean-Luc Mélenchon échafaude un scénario diabolique »

« Aujourd’hui, j’ai décidé de quitter le PCF. Je vais néanmoins continuer mon combat communiste », indique au début de sa lettre celui qui a passé 58 ans au PCF. « Cela fait 22 ans déjà que je suis en dissidence avec le Parti communiste », rappelle-t-il.

Pointant un « accord de circonstance » signé entre la France Insoumise et le PCF, il confirme sa « totale opposition à cet accommodement ». Cet accord ayant obligé Michèle Picard, maire communiste à Vénissieux, à retirer sa candidature.

Selon l’ancien député-maire de Vénissieux, « à travers cet accord, Jean-Luc Mélenchon échafaude un scénario diabolique, un coup d’État médiatique qui va fonctionner et occuper l’espace ». Soulignant que « la coloration communautaire de Jean-Luc Mélenchon est connue publiquement », il affirme que le leader de LFI « assure l’ambiguïté ethnico-religieuse avec sa nouvelle démarche politique », ce qui « contribue à la victimisation des musulmans, une façon de les infantiliser et de les rendre passifs », analyse-t-il encore.

Une France « défigurée », « ghettoïsé »

Il estime par ailleurs que « notre France est défigurée ». Mettant en cause les « trafiquants de drogue » et les « intégristes », « il est de plus en plus difficile d’exercer son activité professionnelle tout à fait normalement, que l’on soit médecin, artisan, ou travailleur de première ligne », déplore-t-il, citant en exemple le marché de Vénissieux qui a été « ghettoïsé » et où « les boucheries traditionnelles ont disparu ».

Il a beaucoup insisté sur les frontières de l’Hexagone, affirmant qu’« un pays sans frontières n’est pas un pays ». « Défendons l’existence de frontières et refusons le piège du multiculturalisme sans frémir », a-t-il osé, indiquant que « le plus grand défi à relever, c’est l’intégration des communautés musulmanes en extrême difficulté à cause des pressions de l’islamisme radical et de l’islam politique », et ajoutant que ces éléments « nourrissent des germes de guerre civile ».

« J’ai la conviction profonde, sans un aggiornamento, que le PCF n’a pas d’avenir »

Dans sa missive, il a également rappelé qu’« au XXe siècle, dans notre combat contre le fascisme, nous avons payé cash nos errements face au génocide stalinien et au génocide maoïste », et a invité ses destinataires à ne pas commettre « les mêmes erreurs » et à sortir « de cet aveuglement à propos de l’islamisme ».

Il a au passage incité à refuser « l’idéologie dominante du politiquement correct » qui met en péril « le devoir de vérité et la libre expression ».

« L’heure est au courage civique et à la résistance républicaine » car « il n’est jamais trop tard pour bien faire », a enfin conclu André Gerin, qui a la conviction que « sans un aggiornamento », le PCF n’aura pas d’avenir.

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