Un photographe français passionné par l’océan a pris une photo époustouflante de vagues tumultueuses en pleine tempête. Le visage de Poséidon, coiffé de sa couronne, semble surgir des profondeurs.
Ancien ingénieur, Mathieu Rivrin, 34 ans, est photographe à plein temps à Landerneau, dans le département du Finistère, en Bretagne, dans le nord-ouest de la France. En janvier, le Finistère a été placé en alerte pluie en raison d’une tempête qui a duré plusieurs jours. Le photographe a attendu le moment propice, puis est sorti pour prendre des photos de l’océan.
Il a fini par immortaliser le dieu de la mer lors d’une collision époustouflante entre des vagues déferlantes.
« Je suis arrivé vers midi, la marée était basse, et les vagues étaient certes énormes, mais la houle allait s’intensifier dans l’après-midi, » a raconté M. Rivrin à Epoch Times. « Vers 18 heures, la nuit était sur le point de tomber et les vagues devenaient impressionnantes. Il y a eu toute une série de lames pendant 10 à 15 minutes qui ont pris des formes particulières. Elles étaient immenses. »
Alors que les vagues s’écrasaient contre le brise-lames de Lesconil, qui protège le port et ses bateaux, l’une d’entre elles, plus grosse que les autres, s’est distinguée.
« Ce n’est qu’une fois rentré chez moi que j’ai découvert cette image et ce visage dans les vagues, » a confié M. Rivrin, qui n’a pas l’habitude de nommer ses images. « Mon objectif est que les gens s’approprient l’image, qu’ils y voient ce qu’ils ont envie d’y voir. »
Cependant, en voyant l’image, certains ont insisté pour la nommer « Poséidon ».
« Je ne sais pas si je l’aurais moi-même appelé ‘Poséidon’, mais comme les gens se la sont appropriés, il était naturel de lui donner ce nom, » a-t-il expliqué.
Le parcours de M. Rivrin, qui est passé de l’ingénierie à la photographie, a commencé il y a dix ans, après avoir pris une photo d’un insecte avec un appareil compact dans le jardin de ses grands-parents en Bretagne. Il a été frappé par « ce sentiment d’avoir immortalisé un moment éphémère, » et vivant à Grenoble à l’époque, il s’est senti forcé de prendre des photos du patrimoine naturel breton à chaque fois qu’il revenait dans la région.
Aujourd’hui, il décline ses photographies de paysages selon trois grands thèmes : l’hiver, les vagues et les tempêtes. M. Rivrin fait souvent la distinction entre tempêtes et vagues, car il y a des tempêtes sans vagues et vice versa.
Cela « semble assez paradoxal, » a-t-il ajouté, mais, avec la houle venant de l’Atlantique, une tempête de vent n’est pas toujours synonyme de grosses vagues, et il aime donc faire la distinction entre les deux.
« Une tempête procure vraiment des sensations particulières. Il y a l’aspect brutal, avec les averses de grêle, le vent, le froid, puisque c’est l’hiver, et toutes les perceptions auditives dues au bruit du vent, aux vagues qui s’abattent sur les rochers ou les digues. »
« Tout cela est vraiment quelque chose que j’aime, la dimension aventure que donne la tempête, au-delà de l’aspect photographique et du sujet que représentent les vagues. »
La mer l’a toujours attiré, a-t-il confié en évoquant son désir de photographier les vagues en Bretagne.
« J’ai grandi avec mon père, qui était marin, la photo d’un phare au milieu de la tempête au-dessus de mon lit. Un jour, j’ai voulu le voir de mes propres yeux en allant prendre des photos avec d’autres photographes. »
« Au large du Finistère se trouve la plus grande concentration de phares d’Europe. … Chaque phare a une histoire, rattachée à un ou plusieurs gardiens. Ce sont des histoires que j’ai lues quand j’étais enfant. »
En 2016, lors de la tempête Ruzica, M. Rivrin a photographié les phares de Jument et de Tévennec depuis un hélicoptère.
« Je m’adapte aux conditions météorologiques. Je ne planifie pas d’endroit précis ; seules les caractéristiques de la tempête déterminent l’endroit où je vais me rendre. »
Lors de ses prises de vue, M. Rivirin s’efforce de veiller à sa sécurité, mais il aime tout de même capturer des images depuis le bord de l’eau, ce qui lui permet de montrer la hauteur totale des vagues.
« Grâce à une bonne connaissance du terrain, je parviens à me rendre dans des endroits où il serait impossible d’aller autrement. Les vagues m’ont déjà trempé, mais elles ne m’ont jamais emporté. »
En ce qui concerne son matériel photographique, M. Rivrin utilise des appareils photo Sony sans miroir plein format, avec des focales allant de 16 à 100 mm pour couvrir tous les types d’images, notamment le grand angle et le gros plan. Ses sujets se trouvent parfois à plus de 2 kilomètres de la côte. S’il choisit le bon moment pour prendre la photo et réalise une bonne composition, il n’est que rarement nécessaire de retoucher l’image.
« Je n’utilise jamais de flash ; dès qu’il fait gris, je ne suis pas intéressé. Mais cette photo de Poséidon m’a fait changer d’avis, car on peut toujours prendre de belles images sans lumière. »
Fasciné par les couleurs de la Bretagne, en particulier les teintes des levers et couchers de soleil et les eaux turquoise, M. Rivrin a eu la chance de saisir une aurore boréale au Mont Saint-Michel. Il a voyagé et donné des cours de photographie avec l’agence française Photographes du Monde, et ses photos des grandes marées de Saint-Malo en mars 2022, prises par drone là où la mer rencontre la cité, ont fait l’objet d’un article dans le magazine Paris Match.
L’engouement des médias internationaux pour la photographie des océans a changé la donne pour M. Rivrin et ses pairs.
« Il y a quelques années, sur la côte, nous étions deux ou trois photographes tout au plus à prendre des photos des tempêtes et des vagues. Aujourd’hui, cette activité s’est considérablement démocratisée. Je trouve formidable de voir des gens qui, au lieu de rester chez eux lorsqu’il y a une tempête et du vent, sortent pour voir ce spectacle sur la côte. »
« Partager mes images, donner envie aux gens de venir voir à leur tour ces paysages, qu’il s’agisse de la tempête ou des eaux turquoise, c’est une fierté pour moi. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.