Un policier orléanais est visé par une information judiciaire après avoir tiré le 5 décembre avec un lanceur de balle de défense (LBD) sur un lycéen, le blessant gravement à la tête, a indiqué jeudi le procureur de la République d’Orléans.
Une information judiciaire a été ouverte mardi du chef de blessures involontaires ayant entraîné une interruption totale de travail de moins de 3 mois, a déclaré le procureur de la République d’Orléans, Nicolas Bessone, confirmant une information de La République du Centre. L’infraction est passible d’une contravention de 5e classe (1 500 euros d’amende).
L’enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), ordonnée par le procureur, a conclu fin mars à un usage « légitime et proportionné » du LBD, face à un attroupement de manifestants. Le policier n’a fait l’objet d’aucune mesure administrative et en l’état des investigations, il ne lui est pas reproché un usage abusif de cette arme.
Mais le juge d’instruction devra « déterminer si une faute peut être caractérisée concernant l’exécution du tir et les conditions dans lesquelles il a été réalisé », a précisé M. Bessone. Distance de tir, zone visée, respect du protocole seront ainsi évalués par les enquêteurs.
Oumar, lycéen de 16 ans, manifestait avec 150 élèves devant le lycée Jacques Monod, à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans, pour demander l’abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, instituant la plateforme controversée Parcoursup. Touché en plein front, il est tombé à la renverse, inanimé, avant d’être conduit à l’hôpital.
Le soir même, le procureur avait expliqué que les policiers étaient venus disperser les manifestants après des feux de poubelles. Ils avaient d’abord fait usage de grenades lacrymogènes, avant qu’un policier ne tire au LBD.
Souffrant d’un enfoncement de l’os du front, l’adolescent a subi plusieurs interventions chirurgicales. Il n’a repris normalement ses cours au lycée que depuis quelques jours. Ses parents, qui ont été entendus par l’IGPN, ont porté plainte.
Plusieurs associations tentent depuis des mois de faire interdire le LBD 40, utilisé plus de 13 000 fois depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » mi-novembre, lors de manifestations où plus de 2 200 blessés ont été recensés parmi les manifestants, selon le ministère de l’Intérieur.
Il y a un mois, le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez avait reconnu que 83 enquêtes étaient en cours à propos de tirs avec cette arme controversée.
D. S avec AFP
Cet article vous a intéressé ? Partagez-le avec vos amis et laissez-nous vos commentaires.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.