Son fils aîné devenu sans-abri et son second fils en détention, telle a été la dernière scène de la vie de Li Cai’e avant que cette dame de 75 ans, originaire d’un village de la province du Shaanxi, dans le nord-ouest de la Chine, ne s’éteigne prématurément en novembre 2020.
En décembre, son fils cadet a été condamné à une peine de trois ans de prison. Puis, cette année, sa bru est décédée au milieu de multiples déplacements forcés et de sans-abrisme forcé.
Tout cela est arrivé à cause de la persécution par le régime chinois du Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, un système de cultivation du corps et de l’esprit qui consiste en des exercices de méditation et des enseignements moraux.
Li, ses deux fils et ses brus vivaient en paix et heureux dans leur famille tout en observant le principe fondamental d’Authenticité, Bienveillance, Tolérance du Falun Dafa, jusqu’à ce que le Parti communiste chinois (PCC), craignant la popularité croissante de la pratique spirituelle, lance une persécution brutale contre cette pratique le 20 juillet 1999.
Depuis lors, des millions de pratiquants du Falun Gong ont été détenus dans des prisons, des camps de travail et d’autres établissements, et des centaines de milliers d’entre eux ont été torturés pendant leur incarcération, selon le Centre d’information sur le Falun Dafa.
Pourtant, déjà en 1999, le Falun Gong avait bénéficié à près de 100 millions de pratiquants en Chine, ce qui avait valu à la pratique de nombreux prix et reconnaissances.
Les rapports de bienfaits pour la santé avaient été innombrables, dont des baisses du taux de suicides et des frais de santé pour la population chinoise. Le fils aîné de Li, Yuan Guangwu, avait guéri de migraines, d’ulcères d’estomac, d’une maladie du foie et d’un problème au niveau du nerf trijumeau en quelques jours après avoir pratiqué le Falun Gong, selon un compte rendu publié le 22 mars sur Minghui.org, un site Internet américain consacré à la persécution du Falun Gong en Chine.
La famille de Li, composée de trois générations et originaire du village de Mingqiao, dans la ville de Jianling, dans le comté de Liquan, a subi une persécution constante pendant plus de vingt ans. Les deux fils de Li ont été condamnés deux fois à des camps de travail pour y être « rééduqués ».
Guangwu, le fils aîné de Li, a vu sa vie mise en danger lorsqu’il était dans le camp de travail de Zaozihe, dans la province de Shaanxi, et s’est systématiquement retrouvé sans-abri chaque fois qu’il a été libéré. Une de ses oreilles a été frappée au point d’en devenir sourde.
Torture dans le camp de travail
Le 22 mai 2000, neuf personnes de la famille de Li, dont les frères, ont été enlevés par la police locale et des agents de la municipalité. Après avoir été détenu pendant 40 jours, Guangwu a été condamné à deux ans et demi de travaux forcés et son jeune frère Huiwu, à deux ans.
Refusant de renoncer à sa foi, Guangwu a été enchaîné à un cadre de lit dans une cellule de prison et empêché de dormir 24 heures sur 24 sous la surveillance de deux gardes.
L’urine de Guangwu a été recueillie et versée sur son pantalon.
En septembre 2001, Guangwu avait été contraint pendant six mois de dormir sur le sol en béton sous le lit, la gale recouvrant son corps. Les gardiens de prison l’ont humilié en le forçant à se tenir nu dans la cour, sous les regards de la foule des prisonniers présente durant l’heure du midi, sous prétexte que cela lui permettrait de se débarrasser des acariens qui causaient sa gale grâce à la lumière du soleil.
Dans la nuit du 30 juin 2008, plus de 30 personnes de l’équipe locale de sécurité intérieure, du commissariat de police et de l’administration municipale ont escaladé le mur de la maison familiale pour enlever de nouveau Guangwu ainsi que sa jeune fille, son frère, sa belle-sœur et trois autres pratiquants de Falun Gong septuagénaires.
Quinze jours plus tard, les frères ont été emmenés au camp de travail de Zaozihe, où ils ont été détenus pendant un an.
Devant le refus de Guangwu d’abandonner sa pratique du Falun Dafa, les gardiens de prison ont incité les détenus à le frapper sévèrement à la tête, à l’abdomen et à la taille, avant de le suspendre à la fenêtre avec des menottes.
Après deux mois de torture, Guangwu a été ramené chez lui par sa famille ; il avait des yeux larmoyants.
Le sans-abrisme forcé
En 2010, plus de 15 personnes des autorités locales, dont le Bureau 610 du régime chinois, ont fait irruption dans la maison de Guangwu pour tenter de l’arrêter.
Le Bureau 610 a été créé le 10 juin 1999 par Jiang Zemin, alors chef du PCC, pour persécuter et éradiquer le Falun Gong. Le fonctionnement de ce bureau est similaire à celui de la Gestapo de l’Allemagne nazie.
Guangwu et sa femme, Zhang Cuicui, ont été contraints de sous-traiter leurs 5 hectares de vergers de pommes à d’autres personnes et de trouver un autre moyen de subsistance.
Le matin du 26 mars 2013, Wang Liming, le chef du poste de police de la ville de Jianling, a fait irruption dans la maison de Yuan Huiwu avec ses partisans et a fait main basse sur leur argent et leurs effets personnels. Le couple a été déplacé de force et a dû laisser sa fille de 8 ans sans surveillance à la maison.
Le 17 juillet 2014, alors qu’ils avaient tenté de gagner leur vie à Xi’an, Guangwu et sa femme ont de nouveau été enlevés.
La nuit suivante, un policier a frappé Guangwu au visage alors qu’il se trouvait à l’entrée du centre de détention, ce qui l’a rendu jusqu’à présent sourd de l’oreille gauche. Pendant sa détention, il a été forcé de supporter des instruments de torture jour et nuit pendant trois mois consécutifs.
Le 5 février 2015, Guangwu avait été torturé au point de frôler la mort. Il est rentré chez lui sous caution le 19 juin.
Son jeune frère, Huiwu, a partagé les mêmes souffrances. Le matin du 18 décembre 2020, Huiwu a été condamné à 3 ans d’emprisonnement et à une amende de 5 000 yuans (770 dollars).
Huiwu a fait appel du jugement. Cependant, le juge du tribunal de Xi’an Yanta a nié avoir reçu le dossier lorsque les familles l’ont demandé.
Une mère et une épouse meurent d’injustice
Les impacts de cette persécution prolongée des frères s’est fait ressentir dans la vie des personnes âgées de la famille.
Lorsque les agents du Bureau 610 ont surgi dans la résidence familiale en 2010, la mère de Guangwu, Li, s’est évanouie de frayeur. Quant à son père, il a été hospitalisé pendant plus de vingt jours en raison d’une élévation de sa pression artérielle systolique supérieure à 240 mm Hg.
En octobre 2020, six à sept policiers en civil ont à nouveau soudainement fait irruption dans leur résidence louée à Xi’an, ont plaqué Guangwu au sol et ont fouillé leur maison. La mère de Guangwu et l’épouse de ce dernier, Zhang, ont perdu connaissance et ont été emmenées à l’hôpital pour être soignées.
Guangwu et Zhang ont été déplacés de force à plusieurs reprises. Li a dû déménager chez sa fille, mais a été à nouveau harcelée après avoir été retrouvée par la police.
Le 29 novembre 2020, Li, la mère de Guangwu, est morte à cause de ces injustices. Plus tard, le 3 février 2021, sa femme Zhang est décédée au milieu de déplacements forcés constants.
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