La justice américaine a condamné mardi pour espionnage un professeur américain d’origine chinoise de 75 ans qui se faisait passer pour un militant pro-démocratie alors qu’il était un agent de Pékin.
« Les preuves sont, de manière choquante, bien réelles : l’accusé menait une double vie, prétendant depuis des années être un militant de la démocratie alors qu’il transmettait en secret des renseignements au gouvernement chinois », a tonné le procureur fédéral de Brooklyn, à New York, Breon Peace.
Shujun Wang, professeur de 75 ans né en Chine et naturalisé américain, était poursuivi depuis 2022 pour avoir fourni à Pékin, via quatre agents du ministère chinois de la Sécurité de l’État (MSS) également inculpés en leur absence, des informations sur des opposants et défenseurs de la démocratie et des droits humains à Hong Kong, Taïwan, pour les Ouïghours et pour le Tibet.
Jusqu’à 25 ans de prison
Au terme d’une semaine de procès à New York, un jury populaire l’a condamné pour espionnage et il connaîtra sa peine en janvier. Le septuagénaire encourt jusqu’à 25 ans de prison pour avoir « agi et comploté en tant qu’agent d’un gouvernement étranger sans s’être fait connaître auprès des autorités américaines ». « L’accusé était un parfait laquais de la RPC (République populaire de Chine), un professeur renommé et le fondateur d’une organisation pro-démocratie qui ne cherchait qu’à trahir ceux qui le respectaient et lui faisaient confiance », a tempêté le procureur Peace dans un communiqué.
Co-fondateur d’une organisation de l’arrondissement new-yorkais du Queens, fort d’une importante communauté chinoise (la fondation du mémorial Hu Yaobang et Zhao Ziyan) réputée critique du régime chinois, M. Wang s’est servi de son statut pour recueillir des informations sur des militants pro-démocratie aux États-Unis. Il les livrait ensuite par messageries cryptées à ses quatre correspondants de Pékin – Feng He, Jie Ji, Ming Li et Keqing Lu – qui demeurent introuvables, selon la justice.
M. Wang aurait agi de la sorte depuis 2006, selon le ministre adjoint de la Justice Matthew Olsen. « Cette condamnation souligne l’engagement du FBI pour le contre-espionnage de ceux qui collectent des informations sur des militants aux États-Unis au profit de la Chine », s’est félicité un directeur de la police fédérale qui a interrogé M. Wang entre 2017 et 2021.
Il y a deux ans, le ministre Olsen avait prévenu que Washington « ne tolèrerait aucune tentative de la RPC ou de quelque régime autoritaire que ce soit d’exporter (aux États-Unis) la moindre pratique répressive » après plusieurs affaires d’espionnage visant Pékin et révélées par la justice américaine.
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