La Réserve Fédérale, la banque centrale des États-Unis qui gère le système financier et bancaire du pays, est dans le collimateur d’un Républicain bien décidé à ce qu’elle soit purement et simplement abolie.
Thomas Massie est l’auteur d’un projet de loi nommé « End the Fed » (mettre fin à la Fed). Il reproche notamment aux politiques monétaires de l’institution américaine d’être à l’origine de l’inflation record que connaît le pays.
« Pendant la pandémie de Covid, la Réserve Fédérale a créé des milliers de milliards de dollars à partir de rien et les a prêtés au Département du Trésor pour l’autoriser à faire des dépenses déficitaires sans précédent. En monétisant la dette, la Réserve Fédérale a dévalué notre monnaie et a permis des politiques d’argent libre qui ont provoqué la forte inflation que nous connaissons aujourd’hui. »
Le système de Réserve Fédérale, également baptisé Fed, a été fondé en 1913 en réponse aux paniques bancaires de l’époque. Au cours du siècle suivant, ses pouvoirs se sont élargis et incluent désormais la régulation et la supervision des banques et le maintien de la stabilité du système financier. La principale fonction de la Fed est de mettre en œuvre la politique monétaire des États-Unis. Selon la Fed, ses principaux objectifs sont la maximisation de l’emploi, la stabilisation des prix et la modération des taux d’intérêt à long terme.
M. Massie lui reproche également d’être de connivence avec les pouvoirs exécutif et législatif, ainsi qu’avec Wall Street.
« La monétisation de la dette est le résultat d’un effort étroitement coordonné entre la Maison-Blanche, la Réserve Fédérale, le Département du Trésor, le Congrès, les grandes banques et Wall Street », a souligné M. Massie. « Grâce à ce processus, les retraités voient leurs économies s’évaporer sous l’effet des actions d’une banque centrale qui poursuit des politiques inflationnistes profitant aux riches et aux nantis. Si nous voulons vraiment réduire l’inflation, la politique la plus efficace est de mettre fin à la Réserve Fédérale. »
S’il est adopté, le projet de loi prévoit un délai d’un an pour mettre fin à ses activités, et ses actifs et passifs seront liquidés.
La proposition d’abolir la Réserve Fédérale a été introduite pour la première fois en 1999 par Ron Paul, un Républicain du Texas, qui, face à son rejet systématique, l’a réintroduite chaque année jusqu’à sa retraite en 2013.
M. Massie est un « libertaire » favorable à un gouvernement limité, à la baisse des impôts et opposé à toutes dépenses publiques élevées.
La Fed sous le feu des critiques
Depuis sa création, la Fed fait l’objet de critiques croissantes quant à son rôle controversé dans l’économie américaine.
Le plus fervent de ses critiques, et aussi le plus connu, est l’économiste Milton Friedman, lauréat du prix Nobel. Il a appelé à son abolition à plusieurs reprises, et lui reprochait ses politiques inefficaces. Selon lui, « elle a fait plus de mal que de bien ».
Lors d’une interview, il a déclaré : « Il n’existe aucune institution aux États-Unis qui jouisse d’une telle réputation auprès du public mais d’un bilan aussi médiocre en termes de performances. »
Le président argentin Javier Milei, lui aussi économiste, a fait la une des journaux l’année dernière en promettant, lors de sa campagne présidentielle, d’abolir la banque centrale du pays, la qualifiant de « pire poubelle qui existe sur cette Terre » et de « l’un des plus grands voleurs de l’histoire de l’humanité ».
« Les banques centrales se divisent en quatre catégories », a-t-il expliqué lors d’une interview accordée à Bloomberg l’année dernière. « Les mauvaises, comme la Réserve Fédérale ; les très mauvaises, comme celles d’Amérique Latine ; les horriblement mauvaises ; et puis il y a la Banque Centrale d’Argentine. »
L’année dernière, Mohamed A. El-Erian, économiste et ancien PDG du fonds de gestion d’investissements PIMCO, a lui aussi critiqué les échecs de la Fed.
« La liste croissante des échecs de la Réserve fédérale américaine en matière de politique, de supervision et de communication est de plus en plus lourde de conséquences, non seulement pour les Américains, mais aussi pour le reste du monde », a-t-il écrit dans un article pour Project Syndicate. « L’institution la plus importante de l’économie mondiale s’est égarée. »
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