Le chacal présent historiquement sur une vaste aire depuis l’Asie jusqu’en Europe du Sud-Est a entamé une phase de colonisation progressive vers le nord et l’ouest, depuis les Balkans.
Un chacal doré, carnivore moyen à mi-chemin entre renard et loup, présent historiquement d’Asie à l’Europe mais pas en France, a été observé fin 2020 dans les Deux-Sèvres, troisième localisation de ce canidé dans le pays, confirmant une colonisation vers l’Occident, ont annoncé le 2 février les autorités.
Le 31 décembre, « un piège photo a enregistré une vidéo attestant de la présence d’un chacal doré sur la commune de Clussais-la-Pommeraie », dans le sud du département limitrophe de la Charente, ont indiqué la préfecture des Deux-Sèvres et l’Office français de la biodiversité (OFB).
Un #chacal doré a été observé le 31 décembre dans les #DeuxSevres. L’animal, entre renard et loup, est présent historiquement entre l’Asie et l’Europe. C’est la 3e fois qu’il est observé en #France depuis 2017, ce qui vient confirmer un début de colonisation du pays pic.twitter.com/QPL4pzdtfF
— Christophe Grébert (@grebert) February 2, 2021
Entre renard et loup
Des experts internationaux de l’espèce du chacal doré (Canis aureus), dont ceux de l’OFB, ont été sollicités pour authentifier l’animal, à partir des images de la fédération des chasseurs des Deux-Sèvres.
Le chacal doré, explique l’OFB, présente une morphologie intermédiaire entre le renard roux et le loup gris (taille, silhouette, couleurs, empreintes, fèces…). Il peut peser de 7 à 17 kg avec une hauteur au garrot de 45-50 cm, plus grand qu’un renard, mais avec une queue plus courte et moins touffue. « Son apparence, son pelage, est un peu plus proche du loup, mais son comportement, son alimentation, le rapprochent plutôt du renard », expliqué Yoan Bressan, spécialiste « Petits et moyens carnivores » à l’OFB.
? Un chacal doré (Canis aureus) observé en Deux-Sèvres
En 2017, une première observation avait été faite en France dans les Alpes du Nord. Cette espèce n’est ni chassable ni piégeable.
? + d’infos : https://t.co/f1he8t9Wsq#biodiversité #nature #environnement pic.twitter.com/UPmzte4q9F
— Office français de la biodiversité (@OFBiodiversite) February 3, 2021
« C’est un charognard et un prédateur opportuniste comme le renard, qui peut chasser des petites proies », vit plutôt isolé ou en couple qu’en meute comme le loup, avec « un comportement de discrétion similaire au renard roux », ajoute-t-il. Privilégiant petites proies et charognes, il ne peut « représenter qu’exceptionnellement une menace pour des troupeaux, une brebis c’est déjà gros pour lui ».
Colonisation progressive depuis les Balkans
Présent historiquement sur une vaste aire depuis l’Asie jusqu’en Europe du Sud-Est, le chacal a depuis une cinquantaine d’années entamé une phase de colonisation progressive vers le nord et l’ouest, depuis les Balkans.
En France, des observations d’individus isolés ont été authentifiées en Haute-Savoie à trois reprises, en 2017, 2018 et 2019, et une autre confirmée fin 2020 dans les Bouches-du-Rhône. Avec l’animal des Deux-Sèvres, ce sont « les indices de présence les plus occidentaux connus à ce jour », selon l’OFB.
Au termes de la directive européenne Faune-Habitat de 1992, le chacal doré fait « partie du patrimoine naturel européen », s’il n’est pas menacé, les États ont obligation de « maintenir sa population en bon état de conservation ». En France, où il est considéré comme « espèce nouvelle », mais « pas exotique introduite par l’homme », il n’est « ni chassable ni piégeable ».
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