Des dizaines d’agriculteurs ont manifesté vendredi 17 février 2023 à Toulouse. Ils dénoncent des conditions de travail insupportables selon eux. Plusieurs tracteurs ont convergé vers le centre-ville et du fumier a été déposé devant une association de défense de l’environnement.
Les manifestations se succèdent en Occitanie: après celle sur les retraites qui a rassemblé près de 65.000 personnes à Toulouse jeudi 16 février 2023, c’était au tour des agriculteurs d’exprimer leur colère vendredi 17 février après un appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Plusieurs cortèges se sont dirigés vers le Monument aux morts près de François Verdier à Toulouse, rapporte France 3 Régions.
La raison: « un ras-le-bol général » lance le directeur de la FDSEA Haute-Garonne, Jean-François Lamassé. Le syndicaliste liste une multitude de facteurs qui dégradent les conditions de travail des agriculteurs. « Le prix du gazole et des engrais ont explosé, on nous enlève nos moyens de production, on ne dispose pas de produits de substitution après l’interdiction de pesticides » s’agace-t-il. Les agriculteurs se sont réunis devant les locaux de l’association France Nature Environnement, déposant du fumier et lançant des œufs.
« On va aller chercher du sucre traité au Brésil ? »
La récente décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne, qui proscrit l’utilisation de néonicotinoïdes en France, n’est toujours pas passée. L’usage de ces insecticides, toxiques pour les abeilles, était permis à titre dérogatoire pour protéger les semences de betteraves sucrières. « On va aller chercher du sucre traité au Brésil ? En payant et polluant encore plus ? » raille le directeur de la FDSEA Haute-Garonne.
Particulièrement en colère, Jean-François Lamassé cible le gouvernement qui ne réagit pas d’après lui. « Il essaie d’acheter une paix sociale mais ça ne fonctionne pas. Il a réussi à mettre la profession dehors » fulmine-t-il.
Entre 150 et 200 agriculteurs de plusieurs départements d’Occitanie sont partis de Capens et Grenade (Haute-Garonne) en tracteur pour rejoindre le Monument aux morts de Toulouse autour de 10 heures. « On va monter gentiment, on ne bloquera pas les routes » déclarait Jean-François Lamassé, à la veille de ce mouvement tout en menaçant de le faire, plus tard, si sa profession n’est pas écouté.
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