« On le ressentira sûrement sur les pourboires. En plein mois d’août c’est déjà pas très animé », regrette Mirela Mihalca, serveuse depuis un an au café du Temple, au premier jour de l’extension du controversé passe sanitaire lundi.
Derrière le comptoir, son collègue Hugo Lambron tient le même discours. « Les clients qui s’en vont une fois ne reviennent pas », constate le jeune barman.
Les gens « prennent des cafés à emporter »
« A part quelques-uns, les gens comprennent. S’ils n’ont pas le passe, ils prennent des cafés à emporter », confie Stéphane Latour, patron de la Brasserie du passage Saint-Michel de Bordeaux, en accueillant les commerçants du marché préparant leurs étals sur la place voisine, des habitués pour la plupart.
Pour être valide, le passe sanitaire anti-Covid, déjà en vigueur dans plusieurs pays européens, doit témoigner soit d’un schéma vaccinal complet, soit du rétablissement du malade à travers un certificat de test positif d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois, soit enfin d’un test négatif datant de « moins de 72 heures ».
Les cafetiers restent inquiets de l’impact de la mesure, notamment sur la fréquentation des établissements.
A Versailles, l’ambiance est un peu plus détendue. Avec ou sans masque, pas encore besoin de montrer patte blanche pour un café noir.
« C’est la vie privée des gens »
« Je suis tout seul, comment voulez-vous que je serve tout le monde et que je contrôle en même temps ? », demande José, qui dégaine les expressos pour un comptoir rempli d’habitués. « Ce n’est pas son rôle, c’est la vie privée des gens », soupire l’un d’eux.
Dans un autre café près de la gare des Chantiers, la télévision allumée sur une chaîne d’informations en continue rappelle les nouvelles mesures.
De lourdes sanctions administratives
Christina, la gérante, n’a pas le temps d’y jeter un œil. « On contrôlera après le rush, quand les gens seront assis et qu’ils prendront vraiment le temps ». Les sanctions administratives – jusqu’à 9.000 euros d’amende et un an d’emprisonnement pour trois manquements constatés en 45 jours – lui font peur, mais aussi tôt le matin, elle ne craint pas trop les contrôles de police.
Le passe peut aussi être exigé sur décision préfectorale dans les commerces de plus de 20.000 m2.
Il ne sera pas demandé pour une visite chez un médecin généraliste. Dans les hôpitaux, il est nécessaire, sauf pour accéder à des soins.
Le pass sanitaire l’est aussi dans les transports longue distance : les contrôles « seront massifs, ils ne seront pas systématiques » pour les 400.000 voyageurs par jour dans les trains, a déclaré lundi le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari sur France Inter.
Il était déjà exigible depuis le 21 juillet à l’entrée des lieux de culture et de loisirs (musées, cinémas, parcs à thème, festivals, foires, stades, salles de gym…) accueillant plus de 50 personnes.
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