Flashpoint, une entreprise spécialisée dans le recueil de renseignements et employée par le FBI, a infiltré les groupes de discussions de deux collectifs de personnel navigant opposés à l’obligation de vaccination contre le Covid-19 dans le but d’obtenir des informations relatives à leurs actions de sensibilisation, rapporte le journaliste américain Lee Fang dans un article publié sur Substack le 12 mai. Auparavant, cette société, créée par l’ancien chroniqueur de la chaîne NBC News Evan Kohlmann, orientait son activité sur des groupes islamiques terroristes, comme Al Qaeda ou Daech.
« Contrecarrer les campagnes » d’information
Dans une présentation à destination de leurs clients organisée l’année dernière et relatée par M. Fang, la plateforme experte en « threat intelligence » a fait état des méthodes utilisées pour identifier et intégrer des espaces de discussion sur l’application de messagerie Telegram, en prenant l’exemple d’une mission d’infiltration des collectif « US Freedom Flyers » (Les navigants libres des États-Unis) et « Airline Professionals For Justice » (Les professionnels de l’aviation pour la justice). Lors de cette conférence en ligne, Vlad Cuiujuclu, analyste de Flashpoint, montre notamment comment intégrer des groupes de discussion privées en prenant attache auprès de leur administrateur ou en obtenant une invitation par le biais de forums publics.
Cet entrisme, Joshua Yoder, président des US Freedom Flyers, en est conscient. « Les techniques de renseignement et autres stratégies sont souvent utilisées pour obtenir des connaissances internes sur les organisations conservatrices dans le but de perturber, tromper et contrecarrer les campagnes efficaces », confie-t-il à The Defender, média de l’association Children’s Health Defense fondée par Robert Kennedy Jr. Et de poursuivre : « L’infiltration est une tactique utilisée par l’État profond pour empêcher que la vérité ne soit révélée. Cela passe par des tentatives visant à bloquer la progression de la diffusion d’un message. L’équipe de US Freedom Flyers est parvenue à identifier ces attaques et nous avons pris des mesures décisives pour protéger l’organisation et nos membres. »
« Cela n’a rien à voir avec la sécurité nationale »
Pour Lee Fang, cette affaire de mise sous surveillance de citoyens américains n’est pas nouvelle : elle s’inscrit dans la continuité d’une longue histoire de contrôle de la population. « Il existe une longue et sordide histoire d’informateurs et d’entreprises chargées de mener des missions de surveillance en sous-traitance qui travaillent pour entraver l’engagement démocratique dans ce pays. La lutte contre les citoyens ordinaires opposés aux mesures de vaccination contre le Covid-19 a pris de nombreuses formes : la censure, la diabolisation et, dans ce cas, la surveillance », déplore-t-il auprès de The Defender. Ce dernier souligne que Flashpoint a signé une série de contrats avec plusieurs organismes gouvernementaux, qui incluent le FBI, le Département de la défense, le Département du trésor et le Département de la sécurité intérieure, entre autres.
Selon le Dr Jay Bhattacharya, professeur de médecine à l’université de Stanford et l’un des auteurs de la déclaration de Great Barrington, « ces activités d’espionnage à l’intérieur du pays violent la protection implicite dont bénéficient les Américains dans ce genre de cadre ». Il le martèle : « Il ne s’agit pas de terrorisme, cela n’a rien à voir avec la sécurité nationale. Il s’agit d’un groupe de travailleurs privés qui essaient de maintenir leur emploi face à des mesures non-scientifiques de vaccination contre le Covid. »
La surveillance des réseaux sociaux en passe de s’intensifier
À la suite de l’arrestation de Jack Teixeira, jeune militaire de la Garde nationale à l’origine de la fuite de documents classifiés du Pentagone sur la guerre en Ukraine, le gouvernement américain a appelé à accroître la surveillance des réseaux sociaux comme Discord, plateforme sur laquelle l’homme de 21 ans est soupçonné d’avoir publié pendant des mois les rapports confidentiels issus de la base militaire. L’administration du président Joe Biden est actuellement « en train d’examiner les moyens qui permettraient d’étendre la surveillance des sites de médias sociaux et des groupes de discussion après que les agences de renseignement américaines n’ont pas repéré pendant des semaines des documents classifiés du Pentagone qui circulaient en ligne », a rapporté NBC News le mois dernier.
En dehors de Flashpoint, d’autres entreprises privées actives dans le même secteur entretiennent des liens étroits avec le gouvernement et ont signé des contrats avec le FBI. Dernièrement, c’est la collaboration entre ZeroFox et le service de renseignement qui a été révélée dans des documents exhumés dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire sur les évènements du 6 janvier. Dans un échange d’emails en date du 3 janvier 2021, un employé du FBI note ainsi que l’équipe en charge de surveiller les manifestants ayant décidé de se rassembler devant le Capitole venait de s’associer quelques jours plus tôt avec cette société. Il n’est donc pas impossible que ces sociétés privées se voient à nouveau confier par le gouvernement fédéral ces missions de surveillance des réseaux sociaux.
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