Un survivant de l’Holocauste âgé de 93 ans a déclaré que la députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez (qui représente le 14e district de New York) devrait être démise de ses fonctions. Elle a comparé les installations de détention des immigrants situées près de la frontière du Mexique avec les camps de concentration, un terme généralement lié à la tentative des nazis de procéder à l’extermination des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale.
« Elle devrait être révoquée du Congrès. Elle répand l’antisémitisme, la haine et la stupidité », a déclaré Edward Mosberg au New York Post. « Les gens qui sont à la frontière ne sont pas obligés d’être là – ils y vont de leur propre gré. Si quelqu’un ne fait pas la différence, soit il fait l’idiot, soit il s’en fiche. »
M. Mosberg est le président de From the Depths, un groupe juif qui a invité Mme Ocasio-Cortez à aller visiter le camp de concentration d’Auschwitz, invitation qu’elle a déclinée.
Le groupe de M. Mosberg a déclaré dans une lettre ouverte que la comparaison fortement critiquée de Mme Ocasio-Cortez « n’a pas été faite par rancune ni par mauvaise foi, mais plutôt par malentendu, en raison d’un manque d’éducation appropriée sur l’Holocauste, un problème important pour notre génération ».
« L’occasion que vous aurez de visiter les camps de concentration nazis allemands en compagnie de M. Mosberg, un survivant âgé de 93 ans du régime génocidaire le plus brutal de l’histoire, vous permettra de devenir un témoin d’un témoin, ce que notre génération sera malheureusement la dernière à pouvoir faire, en raison du fait que les survivants s’éteignent à un rythme toujours croissant », affirme la lettre.
Le groupe se décrit comme étant « la seule fondation qui s’occupe de la mémoire, du mémorial et de l’éducation sur l’Holocauste, entièrement gérée par des gens de la génération Y ».
Mme Ocasio-Cortez a déclaré le 23 juin qu’elle ne donnerait pas de réponse à la lettre du 19 juin, accusant l’ « extrême droite » de vouloir utiliser l’Holocauste pour marquer des points politiques.
Edward Mosberg a déclaré au New York Post que Mme Ocasio-Cortez qualifiait de camps de concentration « démoniaques » les installations frontalières américaines.
The last time you went on this trip it was reported that you also met w/ fringe Austrian neo-Nazi groups to talk shop.
So I’m going to have to decline your invite. But thank you for revealing to all how transparently the far-right manipulates these moments for political gain. https://t.co/TQkaPEESoD
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) 23 juin 2019
‘Nobel Prize in stupidity’: Holocaust survivor wants AOC out of Congress https://t.co/c9OPVjPbW8 pic.twitter.com/QcYbbDMocN
— New York Post (@nypost) 29 juin 2019
« Ça fait mal à de nombreuses personnes. Au camp de concentration, nous n’étions pas libres. Nous avons été forcés d’y aller par les Allemands qui ont exécuté et assassiné les gens – il n’y a pas de comparaison possible », a-t-il déclaré.
M. Mosberg, qui habite dans le New Jersey, a précisé que si la députée finissait par changer d’avis, il lui montrerait l’endroit où plusieurs membres de sa famille ont été tués.
« Je peux lui montrer où ils ont tué ma mère, mes grands-parents et mes cousins afin qu’elle comprenne », dit-il. « Je l’amènerai à l’endroit où ils ont fait des injections d’essence dans le cœur de la mère de ma femme et l’ont mise en feu. »
Les commentaires d’Alexandria Ocasio-Cortez ont suscité la condamnation internationale et au moins une autre invitation à visiter les camps de concentration dirigés par les Nazis.
En effet, un député polonais lui a tendu la main à la mi-juin, l’invitant à aller voir par elle-même l’endroit où les nazis ont tué des millions de Juifs.
« Pendant l’occupation nazie allemande, un certain nombre de camps de concentration ont été installés dans mon pays, la Pologne. Cela a causé une blessure profonde qui persiste dans notre fière histoire polonaise et européenne, avec laquelle nous devons vivre chaque jour. Nous réaffirmons les uns aux autres que cette histoire ne pourra jamais être oubliée, ni se reproduire », a écrit Dominik Tarczynski dans une lettre mise en ligne le 20 juin dernier.
« C’est pourquoi, quand quelqu’un déprécie l’histoire, ou l’utilise pour marquer des points politiques, cela nous inquiète et nous bouleverse. »
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