Alors qu’ils avaient été réintroduits dans la nature à 200 kilomètres l’un de l’autre après avoir été élevés ensemble par des scientifiques, deux tigres de Sibérie ont mal vécu la séparation et se sont retrouvés pour fonder une famille.
Sans mauvais jeu de mots, ils étaient faits l’un pour l’autre… Réintroduits dans la nature à des endroits très différents en Russie après avoir été élevés ensemble, Boris et Sveltaya, deux tigres de Sibérie, ont fini par se retrouver après trois ans sans se voir. Suite à leurs retrouvailles, ils ont fini par donner naissance à une mignonne petite portée six mois plus tard. Le mâle a en effet parcouru pas moins de 200 kilomètres pour rejoindre sa belle.
Alors qu’ils n’étaient encore âgés que de quelques mois, les deux tigres avaient été recueillis par les scientifiques dans les montagnes de Sikhote-Alin, puis élevés ensemble dans l’objectif de sauver les Tigres de Sibérie. Les résultats de leur étude publiée le 18 novembre dernier, menée par des chercheurs russes en collaboration avec l’ONG américaine Wildlife Conservation Society, apportent de sérieux éléments sur les possibilités de préserver cette espèce menacée.
Les scientifiques souhaitaient au départ maximiser leur dispersion pour qu’ils occupent le territoire le plus large possible. Mais le destin en a décidé autrement, et les deux animaux ont probablement eu l’instinct de se retrouver. Il faut dire que Boris a retrouvé la trace de Sveltaya en parcourant « presque une ligne droite », relate The New York Times. Une prouesse fascinante qui laisse songeur.
Des données prometteuses
Au-delà de cette jolie romance digne d’un scénario de film Disney, l’histoire de Boris et Svetlaya est un motif d’espoir pour les chercheurs. Elle confirme en effet que la stratégie consistant à élever puis à relâcher dans la nature des félins sauvages pour rétablir des populations fonctionne. Cette dernière n’avait jamais été testée sur les tigres de Sibérie, bien qu’elle avait déjà montré de bons résultats chez les lynx ibériques en Espagne. À terme, elle pourrait devenir une option viable de réintroduction.
« Les données ont essentiellement démontré que les tigres orphelins, élevés en captivité puis relâchés, étaient aussi doués que les tigres sauvages pour la chasse, ciblant les mêmes types de proies sauvages et tuant très rarement du bétail, explique dans un communiqué Dale Miquelle, l’auteur principal de l’étude. Ce succès démontre que les tigres correctement isolés des humains et ayant la possibilité d’apprendre à chasser peuvent être relâchés avec succès dans la nature. » Il ajoute néanmoins que « ce processus nécessite beaucoup de prudence et d’attention aux détails lors de la préparation des tigres à ce voyage. »
Selon les estimations, entre 485 et 750 individus subsisteraient encore en Russie. Ils sont actuellement classés parmi les espèces « en danger » sur la liste rouge de l’UICN. Toutefois les chercheurs affirment que la zone frontalière entre la Russie et la Chine, y compris la région de Priamour où vivent Boris et Svetlaya, pourrait accueillir des centaines de tigres supplémentaires.
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