« Un truc aussi fort » : Yannick Noah a embrasé la vasque olympique au terme du relais de la flamme dans Paris

Par Epoch Times
15 juillet 2024 11:40 Mis à jour: 15 juillet 2024 11:44

De l’ouest chic au Quartier latin ou celui plus populaire de Belleville, la flamme olympique a illuminé Paris dimanche, passant de relais en relais à travers les différents visages et fiertés de la capitale à moins de deux semaines de la cérémonie d’ouverture. Dernier porteur de la journée, Yannick Noah, « pris par l’émotion », embrase le chaudron sur le parvis de l’Hôtel de Ville.

Pour l’accueillir, un public plus ou moins clairsemé, composé de familles, de sportifs amateurs, ou de touristes « enthousiastes » comme Dina. « On est venue pour la Fête nationale et le défilé. Et la flamme, c’est le bonus », se réjouit cette Américaine de Miami.

La course de la flamme a débuté en fin de matinée avenue Foch, en clôture d’une parade militaire au format réduit pour l’occasion avant d’arpenter les monuments cultes de Paris – à l’exception des sites de compétition (Concorde, Invalides, tour Eiffel), en plein préparatifs. Elle passera la nuit sous les dorures de l’Hôtel de ville où le public préalablement inscrit pourra venir la veiller toute la nuit, de 00h30 à 05h00.

En point d’orgue de ces presque 12 heures de parcours mêlant culture et histoire, le traditionnel spectacle pyrotechnique du 14 juillet.

Conçu cette année comme une série « d’hommages à la capitale et aux valeurs de l’olympisme » selon la mairie, il se fait sans la présence de public, le Trocadéro et le Champ-de-Mars étant en cours de montage pour les Jeux de Paris 2024 qui se tiendront du 26 juillet au 11 août, puis du 28 août au 8 septembre 2024 pour les Paralympiques.

Thierry Henry a démarré le relais

C’est sur la prestigieuse avenue des Champs-Élysées parée du violet du logo Paris 2024 que Thierry Henry a démarré le relais, avec en perspective un grand drapeau français flottant sous l’Arc de Triomphe. « Ce n’est pas quelque chose que l’on refuse, le jour de notre Fête nationale, sur les Champs-Élysées », salue le sélectionneur de l’équipe de France olympique de football. « C’est tout simplement extraordinaire. »

« C’est sympa ! Court mais sympa. C’est le début des Jeux, c’est bien que ce soit Thierry Henry qui soit le premier, il a eu une grosse place en équipe de France », réagit Aude Domino, professeure d’EPS à Paris alors que la flamme partait vers l’Assemblée nationale.

Arrivée le 8 mai à Marseille depuis la Grèce à bord du trois-mâts Belem, la flamme doit en deux jours parcourir à Paris environ 60 kilomètres, portée par quelque 540 relayeurs – 200 dimanche, 340 lundi – et encadrée par 1600 policiers et gendarmes, parmi 18.000 forces de l’ordre mobilisées pour l’événement.

Parmi les relayeurs, des inconnus, éboueur, boulanger, gardienne d’immeuble ou bénévoles associatifs, et de nombreuses personnalités, dont la sprinteuse Marie-José Pérec, l’humoriste Jamel Debbouze, le basketteur Nicolas Batum ou le chanteur et ex-tennisman Yannick Noah, ultime relayeur chargé d’allumer le Chaudron.

À l’entrée du Panthéon, c’est Lassana Bathily, héros franco-malien de la prise d’otages de l’Hyper-Cacher en janvier 2015 qui tenait le flambeau. La torche « représente le vivre ensemble, la paix et la France, qui est un pays d’accueil où tout le monde peut vivre ensemble quelle que soit la religion ou la couleur de peau », dit-il à l’AFP.

Pour Claudine Laslaz, infirmière anesthésiste à l’AP-HP de 57 ans, relayer la flamme là a été « une grosse émotion et une très grande fierté », d’autant plus devant ce monument en hommage aux « gens qui se sont battus pour la démocratie et la liberté ».

Autre symbole devant Notre-Dame-de-Paris avec pour relayeur un pompier qui a lutté en 2019 contre l’incendie de la cathédrale.

Puis près du mémorial de la Shoah, avec Léon Placek, un rescapé du camp de Bergen-Belsen. Il a porté la flamme, qui, témoignera-t-il après, ému, « symbolisait dans cet endroit les 6 millions de personnes déportées et gazées et montées en fumée vers le ciel ».

Après lui, dans le Marais, c’est la drag-queen Minima Gesté, dont la désignation comme porteuse de flamme avait suscité des propos homophobes, qui a repris le flambeau.

À suivi devant le Bataclan un hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, avant que ne s’enflamment près du Louvre des fans de Kim Seok-Jin, chanteur star du groupe de K-pop BTS, ou ceux plus discrets du street-artist JR.

La flamme a ensuite illuminé le marbre de la victoire de Samothrace et la Joconde. « Le temps est suspendu. L’histoire autour de moi, ça donne le tournis. On a réuni tous les ingrédients incroyables qui font que je suis sur une petite planète », a commenté la danseuse Marie-Claude Pietragalla avant quelques pas devant « La liberté guidant le Peuple ».

« J’ai été complètement pris par l’émotion »

C’est le basketteur Nicolas Batum qui en fin de journée transmet la flamme dans la rue Renard à Yannick Noah. Il est plus de 23h lorsque l’artiste se fraye un passage au milieu de la foule amassée sur le parvis de l’Hôtel de Ville, rapporte le Parisien. « Tout sourire », ovationné par le public, il est accueilli par la maire de Paris Anne Hidalgo et Tony Estanguet, patron des Jeux olympiques, qui se tient à ses côtés, relate le journal parisien.

Après le décompte de la foule, à 23h27, Yannick Noah embrase le chaudron. S’ensuit une Marseillaise entonnée en cœur par l’ensemble du public. « J’ai été complètement pris par l’émotion. Pourquoi moi ? J’étais complètement perdu. Je ne m’attendais pas à quelque chose d’aussi beau, un truc aussi fort », confie le chanteur, « très honoré de faire partie des 10 000 passeurs de flamme en France », cite encore le quotidien national.

Ce relais représente un test grandeur nature, à plus d’un titre avant les troisièmes JO d’été parisiens de l’histoire, et en particulier avant la cérémonie d’ouverture sur la Seine qui présentera les mêmes défis : faire vibrer et rassurer sur l’aspect sécuritaire et logistique, dans une capitale qui s’agace déjà des perturbations de circulation.

Lundi matin, le relais s’élancera dès 08h15 de la porte de la Chapelle, où s’élève désormais l’Arena, seul équipement construit pour les JO intra-muros, pour un nouveau tour de Paris, cette fois dans les arrondissements extérieurs.

À Montmartre, après le Sacré-Coeur, les danseuses du Moulin Rouge, qui a retrouvé ses ailes tombées en avril, la salueront d’un inévitable French Cancan.

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