Le 20 septembre, une aide-soignante témoignait à visage découvert dans un épisode d’Envoyé spécial consacré aux Ehpad privés. Elle y dénonçait notamment le manque de moyens de certaines de ces coûteuses maisons de retraite médicalisées, mais aussi le manque de soins et la maltraitance dont sont victimes leurs pensionnaires. Le lendemain, elle était licenciée.
Hella Kherief a perdu son emploi dans un hôpital privé de Marseille. C’est Julie Pichot, l’une des journalistes ayant participé au reportage d’Envoyé spécial consacré aux Ehpad privés, qui a annoncé la mauvaise nouvelle sur son compte Facebook le 2 octobre.
« Le lendemain de la diffusion du reportage, Hella m’a téléphoné. Triste, révoltée. On venait de lui annoncer la fin de sa période d’essai. Comme ça, sur le champ, un matin après une nuit de boulot, sans explication », a écrit Julie Pichot sur sa page Facebook.
Âgée de 29 ans, Hella Kherief venait tout juste de décrocher un emploi stable dans un hôpital privé, « qui n’appartient ni au groupe Korian, ni au groupe Orpea », précise la journaliste en faisant référence aux structures épinglées par le reportage diffusé sur France 2 le 20 septembre.
« Un hôpital au sein duquel elle se sentait bien, avec une équipe solide et des moyens », renchérit Julie Pichot.
Au moment où elle était interviewée par les équipes du magazine d’investigation de France 2, cette jeune maman effectuait des missions d’intérim auprès de différentes structures médicalisées privées.
Elle avait toutefois décroché un emploi dans un hôpital privé de la cité phocéenne une semaine avant la diffusion de l’émission à la télévision.
Même si elle a perdu son emploi au lendemain de la diffusion du reportage d’Envoyé spécial, Hella Kherief « n’a jamais regretté son témoignage » selon la journaliste, qui affirme que la jeune femme serait prête à « le refaire […] avec les mêmes mots, avec les mêmes images ».
Cette aide-soignante avait d’ailleurs déjà dénoncé publiquement le manque d’effectifs, le manque de matériel, les cadences infernales et la maltraitance dont sont victimes les pensionnaires de certains Ehpad privés pendant une conférence de presse tenue en décembre 2016 avec plusieurs collègues.
« Voilà ce qu’il se passe aujourd’hui quand on ose lancer l’alerte. Il faut soutenir les lanceurs d’alerte et soutenir Hella Kherief qui demande simplement à continuer son travail d’aide-soignante », conclut Julie Pichot.
Une pétition en ligne a été lancée pour soutenir Hella Kherief. Le 4 octobre, elle comptait plus de 700 signataires.
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