La gauche a fustigé la réduction de 4000 postes d’enseignants dans le projet de budget pour 2025, présenté jeudi soir en Conseil des ministres, dénonçant des mesures « d’austérité », tandis que le RN a déploré un manque de « rupture ».
« Ce budget est une calamité », a estimé le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, fustigeant en particulier « les 4000 postes en moins dans l’Éducation ». « Après avoir propagé la misère, voici l’organisation de l’ignorance », a-t-il commenté sur le réseau X.
4000 postes en moins dans l’Éducation. Après avoir propagé la misère, voici l’organisation de l’ignorance. Ce budget est une calamité.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 10, 2024
Le budget de l’Éducation nationale, premier poste de dépenses de l’État, prévoit 4000 postes d’enseignants en moins par rapport à 2024, principalement en maternelle et en élémentaire. « Si la classe ou l’école de vos enfants ferme à la rentrée 2025, vous serez qui remercier. Des faussaires et des menteurs », a renchéri le porte-parole du Parti communiste Léon Deffontaines sur X.
La députée écologiste Eva Sas a, de son côté, déploré que les économies pèsent « en particulier sur l’écologie, l’assurance maladie et les collectivités locales » et renvoyé aux dix mesures du Nouveau Front populaire « pour 49 milliards de recettes ».
Un budget « où on prend aux pauvres pour donner aux riches »
Pour l’insoumis Éric Coquerel, président de la Commission des finances, il s’agit d’un « budget de super austérité », qui est « sombre pour les Français, particulièrement les classes moyennes et les classes défavorisées ». Il a salué, dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la « hausse de 2 milliards » des impôts sur les très hauts revenus, mais déploré des taxes « de minimum de 3 milliards sur l’énergie qui va toucher et impacter tous les Français », promettant de « transformer entièrement » le texte en commission.
Un budget qui affaiblit l’Etat et la protection sociale et est très inégalitaire !
C’est plus de 41 milliards d’euros de baisse de dépenses dont 36 milliards, qui vont impacter la vie des classes populaires et moyennes.
Le gouvernement prévoit 3 milliards de recettes via… pic.twitter.com/wKpyFUoxib
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) October 11, 2024
Le député socialiste Philippe Brun, vice-président de la même commission, a lui aussi dénoncé un projet « d’austérité avec des coupes claires dans les budgets les plus importants de nos services publics ». « Il ne faut surtout pas retomber dans la spirale de l’austérité qui va casser la croissance, détruire des emplois, détruire notre économie », a-t-il prévenu. C’est un budget « où en fait on prend aux pauvres pour donner aux riches ».
« L’effort est très mal réparti »
Le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy, estime, de son côté, ne « pas voir de rupture avec la mauvaise gestion des 50 dernières années ». En outre, « l’effort est très mal réparti », selon lui, « puisqu’on identifie au moins 7 milliards d’euros sur les classes moyennes et populaires et seulement 2 milliards d’euros sur les plus privilégiés. Et ça, pour nous, c’est inacceptable ».
Des voix au sein du camp macroniste se sont, elles, de nouveau élevées contre les hausses d’impôts. « Il ne faut pas casser la croissance, il ne faut pas empêcher la création de valeur en France, il ne faut pas revenir sur le plein emploi », a ainsi réagi sur franceinfo le député Sylvain Maillard.
Le groupe des députés MoDem, partenaire du gouvernement, s’est dit lui, dans un communiqué, prêt à s’engager dans le débat budgétaire « avec un esprit constructif ». Mais il a demandé que ces « mesures conjoncturelles » soient « accompagnées » par « davantage de réformes structurelles ».
Le député (Liot) de Guadeloupe Olivier Serva a, enfin, jugé « inenvisageable » une baisse du budget pour les territoires d’outremer. « C’est scandaleux dans une situation où la Martinique est à feu et à sang », a-t-il réagi.
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