La charte du nouveau-né hospitalisé a été dévoilée mercredi afin de remédier à la séparation physique entre les parents et leur nouveau-né lorsqu’il est hospitalisé à la naissance.
C’est à l’hôpital Hautepierre de Strasbourg que cette charte a été dévoilée par le secrétaire d’État à l’Enfance, Adrien Taquet, l’association SOS Prema et la Société Française de Néonatalogie (SFN), à l’occasion de la journée internationale de la prématurité.
« Nous ne voulons plus jamais que l’enfant soit séparé de ses parents à sa naissance », a souligné Charlotte Bouvard, fondatrice de SOS Préma, précisant que cette séparation « est absolument inacceptable et toutes les preuves scientifiques montrent combien (la présence des parents) est essentielle dans la construction du lien parents-enfant et le développement de l’enfant ».
10% des nourrissons hospitalisés
Aujourd’hui, selon le Secrétariat d’État à l’enfance, environ 10% des naissances nécessitent une hospitalisation immédiate du nourrisson, le séparant de ses parents pendant parfois plusieurs jours : sur 740 000 naissances par an, 75 000 sont suivies d’une hospitalisation (dont 60 000 bébés prématurés).
Dans ce cadre, SOS Prema précise que 39 % des mères d’un bébé hospitalisé à la naissance ont rencontré leur enfant plus de 5 heures après l’accouchement, selon une enquête réalisée au dernier trimestre 2020 auprès de 1104 jeunes parents.
Cette proportion peut s’élever jusqu’à 54 % pour les naissances par césarienne.
« Zéro séparation »
Adrien Taquet a ajouté que la « négation du rôle de la mère » observée lors de certaines hospitalisations n’est « supportable, ni individuellement ni collectivement » et relève d’ « une forme de maltraitance ».
La charte a été diffusée auprès de 490 services de néonatalogie en France. Basée sur le principe de « zéro séparation », elle se décline en 10 points, instaurant une « présence continue, 24 heures sur 24, d’au moins l’un des parents » auprès de l’enfant, ou encore autorisant « la participation des parents aux soins » reçus par le bébé… Elle reconnaît ainsi leur « rôle protecteur (…) dans la prise en charge de la douleur » du nourrisson.
Selon Pierre Kuhn, chef du service de néonatologie au CHRU de Strasbourg et membre de la SFN, « les nouveau-nés perçoivent beaucoup de choses de leur environnement, et ont besoin en particulier des stimulations qui proviennent de leurs parents pour bien se développer ».
Dans cette optique, Adrien Taquet a aussi annoncé le lancement d’un appel à projet sur 10 sites, d’ici 2022, visant à permettre la sortie précoce d’un prématuré avec la mise en place d’équipes mobiles pour la prise en charge du nourrisson au domicile de la famille.
Ce dispositif pourra être financé à hauteur de 2,6 millions d’euros pendant trois ans.
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