À Clichy-la-Garenne, la Société Générale qui n’a pas apprécié les critiques postées sur Twitter par une libraire a procédé à la fermeture de tous ses comptes bancaires, ceux de son conjoint et de ses enfants compris.
Le 28 décembre, Julie Goislard, libraire à Clichy-la-Garenne, s’était plainte sur le compte Twitter de sa librairie de la lenteur du service client de sa banque. Elle s’est vue fermer tous ses comptes bancaires ainsi que celui de son conjoint et de sa fille de neuf ans par la Société Générale.
Très active sur les réseaux sociaux, elle avait déjà affiché en septembre et en octobre dernier sur son compte professionnel Twitter son mécontentement face à des dysfonctionnements récurrents de son terminal de paiement électronique (TPE) et à l’absence de réponse du service client correspondant.
Se disant excédée, elle se plaint également du service clients Twitter de la Société Générale. « Piqué au vif, le directeur m’appelait enfin, me menaçant de fermer mes comptes, si je continuais à tweeter », narre-t-elle sur la page Facebook de sa librairie. « Au moins mes tweets m’auront permis d’avoir enfin un interlocuteur au téléphone… un petit miracle en soi », rajoute-t-elle.
Agence de Clichy, le distributeur ne marche pas, pas d’enveloppes pour remise de chèques… La queue qui s’allonge… @SG_etvous pic.twitter.com/69JxXCPO2Q
— Julie Goislard (@juliegoislard) October 2, 2018
Bonsoir @SG_etvous Un jour, il faudra m’expliquer la gestion RH de l’agence de #Clichy où trop svt 1 seule personne au guichet pour une file de clients. Du coup, tout le monde s’énerve. #marre
— Julie Goislard (@juliegoislard) December 21, 2018
« La banque nous mettait dehors, à cause de ces tweets »
Au début du mois de décembre, elle reçoit une première lettre recommandée l’informant de la prochaine fermeture de son contrat dans un délai légal de 60 jours en raison d’un dépassement de découvert non autorisé. La libraire déclare avoir réglé l’ensemble de ses crédits et n’avoir aucun découvert auprès du groupe bancaire, dont elle est cliente depuis 2011.
C’est « un prétexte », affirme Julie Goislard, qui conteste avoir eu ce découvert. « Trois semaines après, dans son bureau, l’actuel directeur, lors d’un entretien agressif et ubuesque, nous expliquait que la banque nous mettait dehors, à cause de ces tweets. Pas de raisons bancaires », explique-t-elle sur sa page Facebook. « J’aurais dû changer de banque mais devant l’aspect complexe d’une telle démarche -quand on a de nombreux fournisseurs- je suis restée », concède la libraire qui déplore également la réaction du directeur de l’agence bancaire.
Contactée par Le Parisien, l’agence bancaire refuse de commenter cette décision. Elle invoque « la confidentialité du secret bancaire » et précise déplorer les tweets de la libraire. « La banque peut fermer un compte bancaire à tout moment en respectant un préavis de 60 jours. La banque n’a pas à motiver sa décision », souligne la Société générale.
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