Depuis le mois de septembre, de grandes taches de pétrole se déversent régulièrement sur des plages du nord-est du Brésil. Plus de 130 plages paradisiaques ont été souillées. L’origine de ces grandes galettes d’hydrocarbures reste encore inconnue à ce jour.
La mystérieuse pollution aux hydrocarbures qui a souillé près de 2 000 kilomètres de côtes dans le nord-est du Brésil a atteint vendredi la plage de Carneiros, considérée comme l’une des plus paradisiaques du pays.
La plage de Carneiros, haut lieu touristique du sud de l’État de Pernambouc, est régulièrement citée comme étant l’une des plus belles du Brésil. Avec ses eaux turquoises et sa végétation exubérante, elle est même apparue en douzième position d’un classement des plus belles plages du monde établi par les internautes du site internet Tripadvisor en 2014.
Les autorités locales craignaient que les nappes de pétrole n’atteignent la cité balnéaire de Porto de Galinhas, l’une des plus fréquentées du Brésil.
There is oil washing up on more than a hundred beaches in Brazil, impacting nearby marine life and the people who live there. Now is the time to end the age of oil. #PeopleVsOil https://t.co/UeWX1g8xYg
— Greenpeace (@Greenpeace) October 7, 2019
D’où provient ce pétrole ?
Les causes de cette pollution n’ont toujours pas été déterminées, même si des analyses de prélèvements ont confirmé que le pétrole était d’origine vénézuélienne.
La compagnie pétrolière vénézuélienne d’État PDVSA a nié être à l’origine de cette catastrophe écologique. Elle a jugé « infondées » les accusations du Brésil.
Les enquêteurs se penchent, entre autres, sur la possibilité d’une fuite provenant d’un « cargo pétrolier fantôme » qui transporterait clandestinement des hydrocarbures en raison de l’embargo pétrolier imposé par les États-Unis au Venezuela.
« Hier, nous avons eu une réunion avec des représentants de divers organes publics comme l’agence environnementale Ibama, le parquet et la Marine et cette hypothèse d’un navire fantôme a été évoquée », explique Maria Christina Araujo, océanographe à l’Université fédérale de Rio Grande do Norte (UFRN), un des États affectés par la catastrophe.
« Il s’agirait d’un cargo qui naviguerait illégalement, suivant des routes maritimes peu connues, et transporterait du pétrole vénézuélien malgré ces sanctions », ajoute-t-elle.
La possibilité d’un « acte criminel » a été évoquée à plusieurs reprises par le président Jair Bolsonaro. Mais la chercheuse considère qu’il est plus probable qu’il s’agisse « d’une fuite accidentelle » et non d’un acte malveillant de déversement du pétrole dans l’océan.
Le site internet d’informations G1 a évoqué vendredi une étude préliminaire de l’université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ) selon laquelle le point de départ de la nappe de pétrole pourrait se situer à 700 km des côtes.
La Marine aurait déclaré dans un communiqué avoir réclamé des « éclaircissements » à « 30 cargos pétroliers de 10 nationalités différentes ».
L’une des plus belles plages du Brésil a été capturée par du pétrole brut, non produit dans notre pays, déjà fabriqué par le centre de recherche de la Marine brésilienne. pic.twitter.com/IReE6X8znb
— Sergio Souza (@seas37) October 21, 2019
#TopCGTN Des volontaires retirent le pétrole déversé sur la plage de Jaua au Brésil. De grandes taches de pétrole sont apparues sur plus de 130 plages du nord-est du Brésil début septembre et s’étendent maintenant sur 2000 km du littoral atlantique.
L’origine demeure un mystère pic.twitter.com/CdiHWYtQH2— CGTN Français (@CGTNFrancais) October 23, 2019
Quel sera l’impact de cette catastrophe ?
Au-delà des plages, les spécialistes s’inquiètent de la pollution des récifs coralliens et de la mangrove, beaucoup plus difficiles à nettoyer. Des procureurs de ces neuf États ont réclamé vendredi une décision judiciaire qui contraindrait le gouvernement fédéral à mettre en place un plan d’urgence au niveau national face au « pire désastre environnemental de l’histoire du littoral » brésilien.
D’après l’agence environnementale publique (Ibama), cette pollution a déjà atteint 187 localités des neuf États du nord-est brésilien. La pollution a également touché des zones de mangrove et des criques rocheuses.
Cette pollution entraîne de graves conséquences pour l’environnement, notamment la faune locale. D’après l’Ibama, au moins 13 tortues marines ont été retrouvées mortes, des ONG rapportent un nombre de cas bien plus important : l’institut Verdeluz a par exemple recensé 21 tortues mortes rien que dans l’État du Ceara.
— acacioacacionas (@acacioacacionas) October 20, 2019
Le projet Tamar, également spécialisé dans la protection des tortues marines, a fait état pour sa part de la mort de dix bébés tortue dans l’État de Bahia.
Cette pollution, qu’il va être quasiment impossible à nettoyer notamment dans les mangroves à la très riche biodiversité, affecte également le tourisme. D’après l’association des commerçants de Praia do Futuro (AEPF), plage emblématique de Fortaleza, capitale du Ceara, les ventes des kiosques ont baissé de 40% le week-end dernier.
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