Profitant d’un début d’émeute, une douzaine de migrants en situation irrégulière se sont enfuis mercredi soir du centre de rétention administrative (CRA) de Metz-Queuleu et étaient toujours recherchés jeudi par les autorités.
« Des mesures sont prises pour rechercher les individus », a indiqué la préfecture.
Une enquête a été ouverte mercredi soir pour « soustraction au placement et au maintien en rétention administrative » et « dégradations », confiée à la Police aux Frontières, a annoncé de son côté le parquet de Metz, joint par l’AFP.
Sur les 12 fuyards, de nationalités algérienne, marocaine et libyenne, un seul a été repris, dès mercredi soir par les forces de l’ordre: blessé, il est actuellement « en observation » à l’hôpital, a précisé le procureur de la République adjoint, Thomas Bernard.
Aucun autre n’a été interpellé pour le moment et des « constatations » ainsi que « l’exploitation de vidéos » sont en cours, a-t-il ajouté.
Une émeute à l’origine de la fuite
Selon une source proche du dossier, un début « d’émeute » avait éclaté mercredi soir dans le centre, semant la pagaille et empêchant les policiers de compter les personnes retenues.
Les gardiens présents se sont alors aperçus de l’absence de certaines personnes, raconte une source policière. Après avoir fouillé le centre et pu faire l’appel grâce à l’arrivée de renforts, ils ont alors constaté aux alentours de 22H00 qu’il en manquait douze.
Les images de vidéosurveillance ont montré que les fuyards avaient dans la soirée ouvert un portillon grâce à un crochet artisanal avant d’escalader le mur d’enceinte, toujours d’après cette source, qui précise que les gendarmes de la caserne voisine ont aussi été alertés.
Parmi les 12 fuyards, trois, un Algérien et deux Marocains, sortaient de prison et attendaient leur expulsion, selon la source proche du dossier.
« Ce n’est pas le Mesnil-Amelot! »
Situé juste à côté de la prison, le centre de rétention administrative de Metz-Queuleu a une capacité d’accueil de 98 personnes.
Les étrangers placés en CRA sont en situation irrégulière et y attendent leur expulsion. Ils peuvent y rester jusqu’à 90 jours.
En 2021, 917 personnes y ont été retenues, selon le rapport annuel sur les CRA publié par plusieurs associations de défense des réfugiés, dont la Cimade et France Terre d’Asile.
Le rapport note aussi que 31 familles comptant 59 enfants avaient été placées au CRA de Metz en 2021: 40% de ces enfants avaient moins de cinq ans, le plus jeune était âgé de seulement deux mois.
Pour Maurice Fafet, intervenant au sein de l’association Réseau Education Sans Frontières (RESF) de Metz, qui s’y rend régulièrement, c’est un CRA qui n’est « pas surchargé » et est « correctement entretenu ».
« Ce n’est pas le Mesnil-Amelot ! C’est quand même beaucoup mieux à Metz qu’à Paris, c’est plus propre et mieux encadré », ajoute-t-il, faisant référence à ce centre de rétention de Seine-et-Marne, le plus grand de France, situé à seulement quelques centaines de mètres des pistes de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
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