Selon une nouvelle étude, l’un des médicaments les plus prescrits pour les personnes âgées est lié à la perte osseuse.
Des chercheurs de l’école de médecine de l’université Johns Hopkins ont découvert dans leur étude que la lévothyroxine, une hormone synthétique souvent utilisée pour traiter l’hypothyroïdie, pouvait être associée à la perte osseuse, une maladie qui affaiblit les os et les rend plus susceptibles de se briser.
Aux États-Unis, 23 millions d’Américains prennent ce médicament quotidiennement, selon un communiqué de presse, publié par la Radiological Society of North America (RSNA), annonçant les résultats de l’étude qui seront présentés lors de la réunion annuelle de la société en décembre. En France, 3 millions de personnes sont concernées.
Aux Etats-Unis, il s’agit du deuxième médicament le plus prescrit aux personnes âgées, selon le communiqué. Un article de la Yale School of Medicine datant de 2023 note également qu’environ 23 millions de personnes prennent de la lévothyroxine, « ce qui en fait l’un des médicaments les plus prescrits aux États-Unis ».
Les auteurs de l’étude Johns Hopkins ont établi un lien entre l’utilisation de la lévothyroxine et un degré plus élevé de perte de densité et de masse osseuses sur une période de plus de six ans, même chez les adultes dont la fonction thyroïdienne est normale.
Les chercheurs ont utilisé l’étude de cohorte Baltimore Longitudinal Study of Aging portant sur des adultes plus âgés. Les personnes âgées de 65 ans et plus ayant subi au moins deux tests de la fonction thyroïdienne ont été incluses dans les données citées par l’étude, selon le communiqué.
Le groupe observé dans l’étude comprenait 81 utilisateurs euthyroïdiens de lévothyroxine et 364 non-utilisateurs, avec un âge médian de 73 ans. D’autres facteurs de risque tels que l’âge, le sexe, la taille, le poids, la race, les autres médicaments et les antécédents de consommation d’alcool et de tabagisme ont également été pris en compte dans la recherche qui a comparé les utilisateurs de lévothyroxine aux non-utilisateurs de lévothyroxine.
Ils présentaient également des taux médians de thyréostimuline (TSH) de 2,35 lors de leur première visite, ont indiqué les auteurs.
Les résultats de l’étude ont révélé que « l’utilisation de la lévothyroxine était associée à une perte plus importante de la masse osseuse totale et de la densité osseuse, même chez les participants dont les taux de TSH se situaient dans la plage normale, au cours d’un suivi médian de 6,3 ans », ont déclaré les auteurs. « Cela est resté vrai après avoir pris en compte le niveau de base de la TSH et d’autres facteurs de risque. »
« Notre étude suggère que même en suivant les directives actuelles, l’utilisation de la lévothyroxine semble être associée à une plus grande perte osseuse chez les adultes plus âgés », a déclaré Shadpour Demehri, M.D., co-auteur de l’étude et professeur de radiologie à Johns Hopkins, selon le communiqué.
L’auteure principale de l’étude, Elena Ghotbi de Johns Hopkins, a noté que leurs données montrent également qu’« une proportion significative des prescriptions d’hormones thyroïdiennes peut être donnée à des adultes plus âgés sans hypothyroïdie, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’excès relatif ultérieur d’hormones thyroïdiennes même lorsque le traitement est ciblé sur des objectifs de référence ».
Les fabricants de Synthroid ont également indiqué sur leur site web que la prise d’une trop grande quantité de lévothyroxine peut entraîner une perte osseuse plus importante, notamment chez les femmes ménopausées.
Le fabricant a déclaré que « la prise d’une quantité trop importante ou trop faible » du médicament peut entraîner « des effets négatifs sur la croissance et le développement, la fonction cardiaque, la santé osseuse, la fonction reproductive, la santé mentale, la fonction digestive et des changements dans le métabolisme de la glycémie et du cholestérol chez les patients adultes ou pédiatriques ».
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.