Il est une figure des jihadistes français, accusé d’avoir été un recruteur du groupe terroriste État islamique (EI) : Kevin Guiavarch est jugé par la cour d’assises spéciale de Paris à partir de lundi avec ses quatre « épouses ».
Parti combattre en zone syro-irakienne dès 2012, bien avant la proclamation du « califat », Kevin Guiavarch, qui vient de fêter en prison ses 29 ans, s’était rendu aux autorités turques quatre ans plus tard, avec ses quatre femmes et leurs six enfants.
Dans une lettre aux autorités françaises, il affirmait alors avoir pris ses distances avec l’EI dès 2014.
Tous les cinq sont poursuivis pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes » et encourent trente ans de réclusion.
Une autre femme, Camélia M., comparaîtra à leurs côtés sous contrôle judiciaire, pour « financement d’entreprise terroriste ».
Elle est accusée d’avoir cherché à faciliter le départ en Syrie d’une mineure française radicalisée en lui payant un billet d’avion et en lui fournissant sa carte bancaire.
Un parcours d’activiste djihadiste engagé
Issu d’une famille chrétienne, Kevin Guiavarch s’est converti à l’islam à l’âge de 13 ans. Il se serait radicalisé lors de l’installation de sa famille à Grenoble à partir de 2009, à l’âge de 16 ans, obligeant notamment sa mère à porter le voile.
Il milite dans les rangs du groupe islamiste radical Forsane Alizza « Les cavaliers de la fierté », aujourd’hui dissous, qui prône le jihad armé et souhaite instaurer un califat en France.
Après un premier mariage et la naissance d’un premier enfant, il épouse en avril 2012, Salma O., de douze ans son aînée, également militante à Forsane Alizza. Le couple rejoint la Syrie à la fin de l’année 2012.
Outre Salma O., Kevin Guiavarch épouse Parveen L. (née en 1994), puis Sally D. (1990) et enfin Sahra R. (1994), toutes originaires de France et recrutées depuis la Syrie via un compte Facebook. Ce sont ces quatre femmes qui comparaissent avec lui devant la cour d’assises.
Kevin a participé à des combats, des tours de garde armés. Il était constamment en possession d’armes de guerre et de ceintures explosives et a formé plusieurs de ses épouses au maniement de ces armes et explosifs, énumère l’accusation.
Après trois tentatives infructueuses, lui et sa famille nombreuse sont parvenus à entrer en Turquie à pied le 6 juin 2016. Rapidement interpellés, ils sont remis à la France en octobre et novembre 2016. Les adultes ont été mis en examen, les enfants placés dans des familles d’accueil.
Deux des six accusés, Kevin Guiavarch et Sahra R., demeurent aujourd’hui en détention provisoire. Les autres, sous contrôle judiciaire, comparaîtront libres.
Le procès est prévu jusqu’au 25 mars.
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