L’armée américaine a annoncé jeudi avoir mené une frappe contre des responsables d’Al-Qaïda dans le nord-ouest de la Syrie, une opération tuant 17 jihadistes selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Cinq civils ont également été tués, précise l’OSDH.
« Les Forces américaines ont mené une frappe contre un groupe de hauts responsables d’Al-Qaïda en Syrie qui s’étaient réunis près d’Idleb », a indiqué le commandant Beth Riordan, porte-parole du commandement central de l’armée américaine (Centcom).
« L’élimination de ces dirigeants d’Al-Qaïda en Syrie va réduire la capacité de l’organisation terroriste à planifier et à mener des attentats menaçant les citoyens américains, nos partenaires et les civils innocents », a-t-elle ajouté dans un communiqué, sans préciser le nombre de morts.
La frappe a visé un rassemblement de jihadistes
Selon l’OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne, la frappe de drone a visé un rassemblement de jihadistes dans le village de Jakara, dans la région de Salqin, tuant 17 d’entre eux, donc 11 commandants.
La frappe a eu lieu dans la province d’Idleb, dernier bastion hostile au régime du président syrien, Bachar al-Assad, et dominée par le Hayat Tahrir al-Cham (HTS), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda.
Une frappe américaine tue 14 jihadistes dans le nord-ouest de la Syrie https://t.co/JAIBmz6OiL pic.twitter.com/Ky3AVWnIDm
— RFI (@RFI) October 23, 2020
Mais d’autres groupes jihadistes évoluent dans la région, notamment le Houras al-Din, groupuscule lié à Al-Qaïda et rival du HTS.
Réunion de commandants opposés au HTS
Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, cinq ressortissants étrangers figuraient parmi les jihadistes tués jeudi mais leur nationalité n’est pas établie.
Les jihadistes « avaient été invités à dîner dans une tente dans une ferme de Jakara », a-t-il ajouté précisant qu’il s’agissait d’une « réunion de commandants opposés au HTS et aux accords russo-turcs » ayant mené à une fragile trêve à Idleb.
Certains des jihadistes présents « étaient proches du Houras al-Din », selon M. Rahman.
En mars, un accord entre Ankara, soutien des rebelles, et Moscou, allié du gouvernement syrien, avait interrompu une offensive gouvernementale meurtrière dans la région de quelque trois millions d’habitants.
Russe de Conflans, en contact avec un jihadiste en Syrie
La frappe de jeudi intervient alors que le Russe de 18 ans d’origine tchétchène ayant décapité un professeur en France pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves était en contact avec un jihadiste russophone en Syrie avant son acte.
L’identité de ce jihadiste n’a pas été établie à ce stade, a indiqué une source proche du dossier.
Mais selon le journal Le Parisien, cette personne localisée grâce à son adresse IP serait basée à Idleb.
Après une série de victoires grâce à l’aide militaire de son allié russe, le régime de Bachar al-Assad a repris le contrôle d’environ 70% du territoire syrien.
Déclenchée en 2011 par la répression d’une révolte populaire contre le pouvoir, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts et poussé à la fuite des millions de personnes.
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