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Une grande figure de la résistance, Georges Loinger, s’est éteint à 108 ans

décembre 31, 2018 12:11, Last Updated: décembre 31, 2018 12:12
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Le grand résistant juif Georges Loinger, qui avait sauvé des centaines d’enfants juifs pendant l’Occupation en France et a été associé à l’épopée de l’Exodus, est décédé à l’âge de 108 ans, a annoncé samedi la Fondation pour la mémoire de la Shoah sur son site.

« Ancien résistant durant la Seconde Guerre mondiale, Georges Loinger nous a quittés vendredi 28 décembre à l’âge de 108 ans. Avec lui s’éteint un homme d’exception dont les combats resteront dans les mémoires », écrit la Fondation dans un communiqué.

Georges Loinger, né à Strasbourg en août 1910 dans une famille juive orthodoxe, commandeur de la Légion d’honneur, titulaire de la médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre, a présidé l’Association de la Résistance juive de France (ARJF).

Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a rendu hommage à « ce combattant qui fait figure d’exemple pour le peuple juif et pour la France ». Son président Francis Kalifat a salué dans un tweet ce « combattant de la mémoire, défenseur acharné du peuple Juif et de l’État d’Israël ». En 2013, il était reçu à l’âge de 102 ans par le président israélien Shimon Peres.

En 1940, alors qu’il est prisonnier de guerre en Bavière, il reçoit une lettre de son épouse qui dirige une maison abritant 125 enfants juifs allemands, dont les parents avaient été arrêtés en 1938 en Allemagne.

Il s’évade et rejoint La Bourboule (Puy-de-Dôme) en zone libre où elle s’est repliée avec les enfants. Comme ils risquent d’être arrêtés, le couple les sauve en les dispersant, d’abord dans des maisons de l’Oeuvre de Secours aux Enfants (OSE) puis dans des familles ou institutions chrétiennes ou laïques.

Par la suite, Georges Loinger fera passer quelque 350 enfants juifs en Suisse, via Annemasse. Certains convois connaîtront des fins tragiques.

Il fait partie du réseau Garel entre 1942 et 1944.

Il choisit avec ses compagnons de résistance le nom d’« Organisation juive de combat » : « Fin 1943, lors d’un parachutage d’armes de Londres, nous avons trouvé dedans un paquet avec un livre qui racontait la révolte du ghetto de Varsovie », avait-il confié à l’Agence France Presse (AFP).

Après la guerre, il œuvrera pour faciliter le passage des rescapés du nazisme en Palestine et jouera un grand rôle dans l’affaire de l’Exodus lorsqu’il fera escale en France.

Celui qui était le doyen de la Résistance juive en France a aussi participé à la création de « la Fraternité d’Abraham » qui prône le rapprochement des trois religions monothéistes.

Interrogé en 2005, alors qu’il recevait les insignes de commandeur de la Légion d’honneur, il avait répondu qu’il estimait avoir fait simplement « ce qu’il avait à faire ».

Il a écrit plusieurs livres racontant son expérience, notamment : Les Résistances juives pendant l’occupation ; L’odyssée d’un résistant : témoignage d’un centenaire, enfant d’Alsace.

D. S avec AFP

 

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