Mgr François-Xavier Bustillo, évêque d’Ajaccio, a déclaré que le pape François – Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom – se rendrait en Corse le 15 décembre prochain.
À l’occasion du colloque sur la piété populaire en Méditerranée, organisé les 14 et 15 décembre par le diocèse de Corse, le pape François se rendra à Ajaccio. Mgr François Bustillo a confirmé la venue du souverain pontife dans un entretien accordé à La Tribune ce dimanche, déclarant sa fierté et sa joie de le recevoir sur l’’île de Beauté, tout en admettant « le poids d’une lourde responsabilité ».
Pourquoi la Corse plutôt que l’inauguration de Notre-Dame ?
La venue prochaine du pape à Ajaccio ne rentrera pas dans le cadre d’une visite officielle mais n’en sera pas moins un grand événement lors duquel le Saint-Père sera accueilli « avec panache ». Ce sera d’ailleurs la troisième fois que le pape se rendra en France de façon non officielle, après Strasbourg en 2014 et Marseille en 2023.
Concernant la question de savoir pourquoi le souverain pontife a accepté cette invitation plutôt que de se rendre à Paris lors de l’inauguration de Notre-Dame, qui aura lieu les 7 et 8 décembre prochain, l’évêque d’Ajaccio a simplement répondu : « Nous préférons juste nous réjouir sans nous poser trop de questions. »
Le cardinal Bustillo, qui a précisé avoir lancé cette invitation « comme le font en réalité tous les évêques », a également souligné que ces deux « événements heureux » seront bien différents. L’« événement historique » de l’inauguration de Notre-Dame se déroulera « en présence d’une bonne centaine de chefs d’État et de gouvernement, de têtes couronnées », alors qu’en Corse, le pape « insistera sur la spiritualité française et sa connaissance pastorale ».
« Il reste proche du peuple et veut justement fêter chez nous cette proximité »
« François est autonome, libre et fort peu influençable. Il aime aussi le côté populaire. Or, en Corse, on a cette habitude notamment de chanter en marchant dans la rue », a souligné Mgr François Bustillo, assurant que « Bergoglio aime ceux qui savent préserver leur identité » et se montre très sensible envers les traditions corses « enracinées dans le passé ». « Cela n’a rien d’un côté incolore de la religion que l’on peut voir désormais aux États-Unis et en Europe, où tout semble souvent pareil dans une sorte de conformisme culturel », a-t-il pointé au passage. « Il reste proche du peuple et veut justement fêter chez nous cette proximité. »
« Il ne s’agit pas de punir les uns pour donner des bonbons aux autres », a-t-il encore défendu, ajoutant qu’en raison de ces deux événements, en Corse et à Paris, « l’Église de France va en quelque sorte prouver sa capacité à fédérer ». Ne sachant pas si Emmanuel Macron va décider de se rendre à Ajaccio ou non lors de la venue du pape mais espérant qu’il le fera, le cardinal a bien insisté sur le fait que les deux hommes « sont très libres ».
« J’espère que la venue de François éveillera un enthousiasme missionnaire »
Bien que la venue du chef d’État du Vatican lui procure fierté et joie, il s’agit néanmoins pour le diocèse d’Ajaccio d’une « lourde responsabilité ». « Nous devons tenir compte de la mobilité du Pape, qui par ailleurs fera, vous vous en doutez, l’objet d’une très haute protection », a-t-il insisté.
Ce voyage sera aussi l’occasion de faire découvrir au souverain pontife le territoire, mais aussi et surtout « des foules enthousiastes et quelque 200 hommes d’Église ». Le cardinal espère d’ailleurs que cet événement « éveillera un enthousiasme missionnaire qui mobilisera l’Église, qu’elle sera un point de repère pour la société incitant entre autres à célébrer davantage de messes, et qui donnera aux uns et aux autres envie de s’informer ».
Dans ce programme chargé, le pape donnera évidemment une messe en fin de colloque. Quant à savoir quelle surprise sera réservée à Jorge Mario Bergoglio qui aura 88 ans le 17 décembre, le cardinal a rétorqué : « N’essayez pas de savoir quel cadeau on va lui faire, c’est une surprise ! » « Il faut cependant le ménager pour qu’il ne soit pas épuisé, car se rendre dix jours avant Noël sur l’Île de Beauté implique qu’il garde des forces pour la fête de la Nativité. C’est ce que l’on qualifie à l’ombre de saint Pierre de visite à l’italienne », a conclu l’évêque d’Ajaccio.
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