Une infirmière en EHPAD, découragée, interpelle la ministre de la Santé. Mathilde Basset a rendu sa blouse d’infirmière après trois mois de services dans un EHPAD, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de l’hôpital du Cheylard en Ardèche.
Le 27 décembre dernier, Mathilde Basset une infirmière de 24 ans épuisée par les conditions de travail difficiles, a posté un message sur Facebook à l’adresse de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
Elle exprime son désarroi, sa fatigue et sa lassitude face aux conditions de travail et de soin dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Partagé plus de 7000 fois, ce message témoigne de l’épuisement des infirmiers face au manque d’effectifs dans de nombreux services.
Aux urgences, Mathilde Basset pouvait se retrouver à gérer seule 35 patients relevant d’une surveillance clinique avec de lourdes charges, accueillir également plusieurs usagers qui arrivent à la chaîne.
« Je m’arrache les cheveux…J’agis comme un robot »
Mathilde Basset décrit l’épuisement face à la surcharge de travail, le manque d’effectifs et l’impuissance de pouvoir effectuer sa mission. Il lui est impossible dans ce cas de créer un relationnel avec les familles et les usagers.
« Je m’arrache les cheveux, au propre comme au figuré. Je bâcle et agis comme un robot en omettant volontairement les transmissions de mes collègues que je considère comme les moins prioritaires pour aller à l’essentiel auprès des 99 vies dont j’ai la responsabilité ».
Une situation critique et jugée intenable pour l’infirmière.
Mathilde Basset a donc décidé de quitter ses fonctions non sans alerter via les réseaux sociaux Agnès Buzyn : « J’ai peur Mme la Ministre. Votre politique gestionnaire ne convient pas à la logique soignante. Ce fossé que vous avez créé, que vous continuez de creuser promet des heures bien sombres au « système de Santé ». Venez voir, rien qu’une fois ».
Le temps presse, il faut aller vite, se montrer productif.
Elle raconte ainsi sa journée du 27 décembre, similaire aux autres. « Je presse les résidents pour finir péniblement ma distribution de médicaments à 10h15 (qui débute à 7h15), je suis stressée donc stressante et à mon sens, maltraitante. » Mathilde « brusque les résidents », elle n’est disponible pour personne. « Je ne travaille pas dans un lieu de vie médicalisé. Je suis dans une usine d’abattage qui broie l’humanité des vies qu’elle abrite, en pyjama ou en blouse blanche. »
Trop de pressions, les contraintes sont trop fortes
Elle affirme pourtant qu’elle aime son métier, donner des soins, établir des relations de confiances, mais ce n’est plus le cas, la pression quotidienne l’empêche d’exercer son métier avec humanité.
Dans le cadre de la réforme des maisons de retraite publiques, une coupe de 200 millions d’euros dans le budget des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics a été actée.
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