Le produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne est en baisse depuis le troisième trimestre 2022, ce qui fait craindre la récession qui aura duré bientôt deux ans. Les agriculteurs allemands protestent ouvertement contre les nouvelles réglementations climatiques qui augmenteraient, en particulier, le prix du gazole indispensable pour les tracteurs et les machines agricoles. Ce mécontentement est partagé par le grand public s’opposant à l’augmentation des coûts de l’énergie qui, de plus, ralentit l’économie. Des sondages récents montrent une évolution importante dans l’opinion publique des Allemands qui s’opposent de plus en plus au gouvernement de coalition dirigé par Olaf Scholz.
En Allemagne, plusieurs partis doivent former une coalition gouvernementale permettant d’atteindre le seuil de majorité requis de 50 + 1%. Actuellement, la coalition est formée par le Parti social-démocrate, l’Alliance 90/Les Verts (les verts) et le Parti libéral-démocrate (les libéraux). Les derniers sondages montrent que tous ces partis obtiennent des résultats bien inférieurs à ceux obtenus lors des élections de 2021, tandis que les partis positionnés plus à droite, tels que l’Union chrétienne-démocrate et l’Alternative pour l’Allemagne, gagnent en popularité.
Le récent ralentissement économique a provoqué un mécontentement politique généralisé, dont la cause principale est une politique énergétique désastreuse.
Au lieu d’œuvrer pour rendre l’énergie abordable, le gouvernement a poursuivi son engagement en faveur de l’« Energiewende » (la « transition énergétique ») – un projet visant à remplacer radicalement les combustibles fossiles par les sources d’énergie renouvelables telles que le solaire et l’éolien. L’un des objectifs déclarés du projet est de porter l’utilisation des sources d’énergie renouvelables à 80% d’ici à 2030 et à 100% d’ici à 2035. L’objectif final est de parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici à 2045.
La fermeture par l’Allemagne de ses centrales nucléaires en avril 2023 a rendu la réalisation des objectifs de zéro émission nette beaucoup plus difficile, étant donné que l’énergie nucléaire est capable de produire des quantités importantes d’électricité sans émissions de carbone. L’effet économique de ces décisions frappe les citoyens ordinaires qui le ressentent chaque mois lorsqu’ils paient leur facture d’énergie.
Les clients résidentiels allemands ont payé pour l’électricité en moyenne 45,19 centimes par kilowattheure déjà au premier semestre 2023. Ce prix a été largement supérieur à la moyenne européenne.
Les coûts énergétiques élevés affectent de nombreux aspects de l’économie, entraînant des pertes considérables de pouvoir d’achat pour les consommateurs et menaçant de rendre la production non rentable pour de nombreuses grandes sociétés. En même temps, les petites entreprises et les agriculteurs, qui dépendent respectivement de l’électricité et des engrais pour fonctionner, ont été très durement touchés par les récentes augmentations de prix.
De plus, le ralentissement du commerce mondial affecte profondément l’économie allemande, axée sur l’exportation, et exacerbe le déclin économique général. Malheureusement pour les Allemands, les récentes prévisions économiques ne donnent pas non plus beaucoup d’espoir. Les économistes prévoient que l’économie allemande ne connaîtra qu’une croissance d’environ 0,2% en 2024.
Les grandes sociétés allemandes s’en sont déjà rendu compte et ont agi en conséquence. Environ 67% d’entre elles ont délocalisé au moins une partie de leurs activités à l’étranger, indiquant les prix élevés de l’énergie et l’inflation comme principales raisons de leur départ. Cette désindustrialisation à grande échelle touche particulièrement les secteurs de la construction mécanique, des biens industriels et de l’automobile, qui constituent l’épine dorsale de l’économie allemande.
Le point de bascule s’est produit en février, lorsque le célèbre fabricant des produits électroménagers Miele a annoncé qu’il supprimerait des milliers d’emplois et délocaliserait sa production en Pologne. Le constructeur de voitures de luxe Porsche avait initialement prévu de construire une nouvelle usine de batteries de voitures en Allemagne, puis a changé de cap en annonçant son intention d’ouvrir cette usine aux États-Unis. Le manque d’investissements futurs et la désindustrialisation créent un effet boule de neige qui aggrave la situation.
Le mécontentement généralisé à l’égard des politiques vertes en Allemagne devrait servir de leçon à l’Occident tout entier. Au cœur du problème se trouve l’incapacité de l’Allemagne à permettre à son secteur énergétique de produire une énergie abordable pour ses citoyens. Pendant des années, les programmes anti-entreprises d’énergies vertes ont aggravé la crise économique, tandis que la réduction des émissions de carbone en Occident a été plus que compensée par leur augmentation en Chine et ailleurs. L’expérience de l’Allemagne montre que les pays occidentaux ont besoin d’une politique énergétique saine, et non des objectifs climatiques arbitraires poursuivis par l’administration.
Reproduit avec l’autorisation de The Daily Signal
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