Mise en examen pour « faux et usage de faux », elle a été placée sous contrôle judiciaire et suspendue de ses fonctions.
Une magistrate du tribunal de Nanterre âgée de 58 ans est soupçonnée de s’être mariée avec son ex-compagnon à l’insu de ce dernier alors qu’ils étaient séparés en fournissant de faux documents. Elle aurait également été aidée par des complices, dont sa fille. Elle a été placée en garde à vue puis mise en examen pour « faux et usage de faux », « faux en écriture publique ou authentique et usage », « obtention indue de documents administratifs » et « usage de faux documents administratifs par personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle a été placée sous contrôle judiciaire et a été suspendue de ses fonctions.
En poste au tribunal d’instance de Colombes dans les Hauts-de-Seine, cette ancienne conseillère avait été nommée en 2012 auprès de la ministre qui serait, selon les informations de Valeurs Actuelles, Mme Najat Vallaud-Belkacem. La juge s’est donc mariée en toute légalité en mars 2019 à Saint-Denis à la Réunion où elle travaillait pour la cour d’appel depuis 2017, en présentant un complice qui s’était fait passer pour son ex-compagnon, a indiqué Europe 1.
Parfois la réalité dépasse vraiment la fiction ?? une magistrate mise en examen pour avoir épousé son ex-compagnon… à son insu ? https://t.co/tQCEIwKdjz
— Muriel KS (@Yodamks) March 11, 2020
Changement de nom suspect
C’est lors de son affectation dans les Hauts-de-Seine et en effectuant des vérifications que la supercherie a été découverte. Le parquet de Nanterre s’est d’abord étonné que cette magistrate, qui a déjà travaillé dans le département il y a plusieurs années, ait entre-temps changé de nom de famille et adopté celui de son ancien compagnon.
Ce dernier, avocat inscrit au barreau des Hauts-de-Seine et en couple avec une consœur, a alors été interrogé par le bâtonnier à la demande du parquet. Il a nié s’être marié avec son ex-compagne et une enquête a été ouverte à Versailles, où l’enquête a été dépaysée. Deux autre personnes, dont la fille de la principale mise en cause, sont soupçonnées de complicité et ont elles aussi été mises en examen. L’une d’elles pour « faux en écriture publique ou authentique » et l’autre, pour « complicité de faux en écriture ».
La magistrate encourt jusqu’à 15 ans de prison et 225 000 euros d’amende aux assises.
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