La mère d’une femme partie en Syrie avec son compagnon jihadiste et ses enfants demande son « rapatriement sanitaire d’urgence », avec ses quatre petits-enfants.
« Ma fille souffre d’un cancer du colon à un stade avancé. Je demande solennellement son rapatriement », a déclaré à l’AFP Pascale Descamps, habitante du Pas-de-Calais.
Sa fille, 32 ans, a quitté la France en 2015 après s’être convertie à l’islam, avec ses trois enfants et son compagnon jihadiste, tué quelques mois plus tard. Remariée à un autre membre du groupe terroriste État islamique (EI), lui aussi tué, elle a eu un quatrième enfant sur place, a indiqué Mme Descamps.
Elle est détenue depuis mars 2019 au camp de Roj 2, contrôlé par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie. « Elle perd beaucoup de sang, fait de nombreux malaises et n’a accès à aucun médicament », s’alarme-t-elle.
« Si elle est opérée sur place, elle a seulement 50% de chance de survivre », ajoute-t-elle, expliquant que sa fille, qui n’a pas de certificat médical, lui envoie des messages vocaux « de façon très irrégulière » via un numéro intermédiaire sur Whatsapp.
« Cela fait plus d’un an qu’on essaie d’obtenir leur retour. Nous avons saisi les responsables politiques et de la justice, jusque là sans aucune réponse », a confié à l’AFP l’un de ses trois avocats, Me Emmanuel Daoud. Il dénonce « un choix délibéré de l’Etat français, alors même qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre cette femme et que les autorités kurdes se disent prêtes à la remettre à la France ».
Mme Descamps assure ne pas vouloir « dédouaner » sa fille mais seulement qu’elle soit « traitée humainement ». « Elle a des comptes à rendre et elle va l’assumer. Si elle survit, elle ira en prison ».
Elle se dit aussi « très inquiète » pour ses quatre petits-enfants – une fille de 11 ans, et trois garçons âgés de 2, 6, et 8 ans. Elle est prête à demander leur garde pour « les élever dans les valeurs de la République ».
Environ 150 adultes et près de 300 enfants français sont détenus en prison ou dans des camps en Syrie et en Irak. La trentaine d’enfants rapatriés jusqu’ici de Syrie sont principalement des orphelins ou des enfants confiés par les rares mères françaises ayant accepté de s’en séparer.
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