Le 8 mars, la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a révélé le processus qui permettra de créer, grâce à l’intelligence artificielle, la nouvelle Marianne qui figurera sur les timbres-poste.
Si jusqu’à présent les différentes Marianne étaient réalisées à partir d’une femme, célèbre ou non, ce modèle est mis aux oubliettes et un nouveau concept, présenté par Marlène Schiappa ce mardi 8 mars, pourrait voir le jour. La nouvelle Marianne qui ornera prochainement les timbres-poste sera créée artificiellement, à partir du mélange de milliers de visages, rapporte l’hebdomadaire Marianne.
« Toutes les personnes qui se sentent femmes peuvent participer »
Baptisé « toutes Marianne », le projet a été présenté à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme et a fait appel au collectif artistique Obvious. Marlène Schiappa n’a pas manqué de préciser que « toutes les personnes qui se sentent femmes peuvent participer », voulant dire par là que les personnes transgenres y ont leur place. « Pourquoi Marianne serait forcément une mannequin blonde ? » a encore lancé la ministre.
Parmi les femmes présentes ce 8 mars se trouvaient notamment la première femme transgenre élue maire, Marie Cau, ainsi que l’artiste Olivia Ciappa, ou encore Aëla Chanel, élue Miss Trans France en 2020 et pour qui ce gouvernement « a beaucoup fait pour la visibilité des personnes trans ». Toutes ont prêté leur visage pour participer à la création de cette nouvelle Marianne. Plusieurs milliers de portraits de femmes ont déjà été récoltés, précise l’hebdomadaire.
Les lobbies trans « extrêmement puissants »
Mais parmi les personnes présentes, certaines n’ont pas approuvé le fait que les personnes transgenres puissent participer à ce projet. C’est le cas de Brigitte Polonovski, présidente du Centre européen du Conseil International des Femmes. « Pour nous cette journée doit être dédiée aux femmes. Je n’ai rien contre les personnes qui changent de sexe, mais biologiquement ce sont des hommes. Le problème c’est qu’aujourd’hui le transactivisme invisibilise notre combat », a-t-elle objecté.
Michèle Vianès, présidente de l’ONG Regards de femmes, a elle aussi vivement réagi. « À l’ONU où je travaille, les lobbies trans sont extrêmement puissants », a-t-elle indiqué avant d’ajouter : « Ils mettent une pression considérable pour que le mot sexe soit remplacé par le mot genre. Excusez-moi mais ça nous révulse, des femmes ont combattu pendant plus de soixante ans pour obtenir les droits que nous avons aujourd’hui. »
Mais étant donné que c’est au président de la République de choisir la nouvelle Marianne en mai 2022, reste à savoir si les valeurs promues par le gouvernement actuel seront portées par celui ou celle qui sera prochainement élu chef de l’État.
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