Une nouvelle menace mondiale émerge alors que les troupes d’élite de la Corée du Nord se battent en Ukraine

Par Alexander Liao et Sean Tseng
13 novembre 2024 16:06 Mis à jour: 23 novembre 2024 15:50

La guerre entre la Russie et l’Ukraine a franchi une nouvelle étape : les troupes d’élite nord-coréennes ont récemment affronté pour la première fois les forces ukrainiennes.

Entre 10.000 et 12.000 soldats nord-coréens, du tristement célèbre « Storm Corps », sont stationnés près de la frontière russo-ukrainienne et participent aux combats contre l’Ukraine. Cette évolution ne fait pas qu’intensifier la guerre russo-ukrainienne, elle la rapproche également d’une guerre multinationale.

Pour la Russie, l’envoi de troupes nord-coréennes constitue un soutien opportun dans un contexte de pénurie de soldats de première ligne. L’économie nord-coréenne en difficulté a besoin des millions de dollars, du pétrole et des denrées alimentaires promis en échange de l’envoi de troupes. Avec une armée permanente de 1,2 million de soldats pour une population d’environ 26 millions d’habitants, le soutien de l’armée est un fardeau énorme pour la Corée du Nord.

Dans une gare de Séoul, capitale de la Corée du Sud, un écran géant diffuse un bulletin d’information avec des images d’un essai de missile nord-coréen, le 12 septembre 2024. (Jung Yeon-je/AFP via Getty Images)

Toutefois, l’alliance Corée du Nord-Russie augmente considérablement les enjeux : d’autres pays, comme l’Iran, la Syrie et même la Pologne, pourraient être entraînés dans les combats. Par conséquent, la guerre régionale actuelle pourrait dégénérer en un conflit mondial beaucoup plus important.

L’histoire se répète-t-elle quelque peu ?

La guerre froide a commencé avec la guerre de Corée de 1950-1953, lorsque la Chine, l’Union soviétique et la Corée du Nord se sont unies contre les puissances occidentales. Aujourd’hui, les trois mêmes acteurs se sont unis, mais avec des rôles différents.

Auparavant, la guerre se déroulait dans la péninsule coréenne. Le Parti communiste chinois (PCC) avait envoyé des troupes en Corée du Nord tout en s’appuyant sur les armes, les pilotes de chasse et l’entraînement militaire de la Russie. Cette fois, dans la guerre actuelle en Ukraine, la Corée du Nord joue un rôle similaire à celui de la Chine, tandis que cette dernière soutient la Russie économiquement et militairement en coulisses.

Néanmoins, la Chine pourrait envoyer des observateurs ou des conseillers militaires pour maintenir son influence sans s’impliquer ouvertement. Les récentes rencontres de haut niveau entre le dirigeant chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine laissent entrevoir des discussions sur le renforcement des liens militaires, mais aucune action concrète ne s’est encore matérialisée.

Entre-temps, les États-Unis ont exhorté la Chine à user de son influence pour limiter les activités nord-coréennes en Russie, mais Pékin n’a pas encore réagi officiellement.

Alors que la guerre s’intensifie, la communauté internationale est confrontée à un défi complexe. L’implication de la Corée du Nord ajoute un élément volatile à une situation déjà tendue. Les leçons du passé nous rappellent qu’une escalade incontrôlée pourrait avoir des conséquences considérables.

Vladimir Poutine et Kim Jong-un portent un toast lors d’une réception à la maison de réception Mongnangwan, à Pyongyang, le 19 juin 2024. (Vladimir Smirnov/POOL/AFP via Getty Images)

En février, la Corée du Nord s’est engagée à envoyer des unités d’ingénierie pour aider la Russie. Toutefois, après la signature d’un traité de défense mutuelle en juin, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a choisi de déployer ses forces spéciales d’élite. Le Storm Corps est connu comme l’unité de forces spéciales la plus redoutable de la Corée du Nord. Leur présence pourrait constituer un nouveau défi de taille pour les forces ukrainiennes, qui sont déjà à bout de souffle.

Le Storm Corps, qui compterait entre 40.000 et 80.000 hommes, a été créé sur la base de la 124e unité des forces spéciales de Pyongyang. Ces soldats ont l’habitude d’entreprendre des missions à haut risque, comme la tentative d’assassinat du président sud-coréen Park Chung-hee en 1968.

Lors de cette mission, 31 commandos nord-coréens ont traversé la zone démilitarisée pour entrer en Corée du Sud, atteignant presque la résidence présidentielle avant d’être interceptés. La fusillade qui s’en est suivie a fait de nombreuses victimes parmi les policiers, les civils et les militaires sud-coréens. Les forces sud-coréennes ont tué ou capturé la plupart des infiltrés, à l’exception d’un seul qui a réussi à retourner en Corée du Nord.

L’incident a aggravé les tensions dans la péninsule coréenne, les Corées du Nord et du Sud restant techniquement toujours en guerre malgré un accord d’armistice.

La Corée du Nord a célébré le raid comme un acte héroïque, et l’unité des forces spéciales est devenue un modèle pour les futures unités militaires.

Bien que ces troupes soient réputées être très entraînées, elles manquent d’expérience du combat moderne, n’ayant pas connu de véritable guerre depuis plus de 70 ans. Leur armement obsolète datant de l’ère soviétique pourrait ne pas correspondre à la technologie avancée utilisée dans les conflits d’aujourd’hui.

Des rapports datant de début novembre indiquent que la majorité de ces soldats d’élite sont encore en train de s’entraîner avec les forces russes. La plupart d’entre eux – dont on pense qu’ils ont la vingtaine – ne se sont entraînés que sur le terrain accidenté de la Corée du Nord et manquent d’expérience sur les vastes champs de bataille plats de l’Ukraine.

Nous verrons bientôt dans quelle mesure les troupes nord-coréennes sont capables de se battre dans des guerres modernes réelles.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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