L’histoire de Marie-Thérèse Massard, une habitante d’Andrézieux-Bouthéon (Loire), est étonnante. Cette passionnée de broderie se prépare au concours de MOF (Meilleur Ouvrier de France), à l’âge de 81 ans.
Dans cette commune d’environ 10.000 âmes située non loin de Saint-Étienne, une octogénaire passe son temps à broder. En raison de son niveau et sur les conseils de sa professeure, Marie-Thérèse Massard, qui brode depuis l’enfance, va présenter le concours de MOF en broderie, rapporte France 3 Auvergne-Rhône-Alpes.
« Je n’ai jamais eu d’élève comme Marie-Thérèse »
Spécialiste de la « peinture à l’aiguille » – une technique de broderie visant à reproduire un dessin, une peinture ou une photo de manière réaliste, sur une toile à broder à l’aide de fils de soie ou de coton – Marie-Thérèse Massard s’entraîne d’arrache-pied pour le concours. « Depuis août, je passe entre 6 et 10 heures par jour à broder », annonce-t-elle à nos confrères.
Frustrée par les stages de broderie déjà effectués par le passé, l’octogénaire avait manifesté son souhait d’apprendre auprès des « meilleurs ». C’est ainsi qu’elle s’était tournée vers Raymonde Faure, déjà MOF dans trois disciplines et enseignant la broderie depuis plus de 30 ans. Marie-Thérèse est d’ailleurs la première élève qu’elle présente au concours de MOF. « Je n’avais jamais eu des personnes qui pouvaient le faire. J’ai d’autres élèves qui font de la peinture à l’aiguille, mais ce n’est pas pareil », mentionne l’enseignante, pour laquelle Marie-Thérèse est une « très bonne élève ».
— linotte (@Malineonline) November 20, 2022
« C’est une personne qui va jusqu’au bout quand elle commence quelque chose » et elle « connaît le travail bien fait », souligne-t-elle encore. Et si Marie-Thérèse a de telles capacités, selon l’enseignante, c’est en raison de son attrait pour la peinture, car il faut savoir utiliser des couleurs « qui se fondent les unes dans les autres », et pour cela, son élève « a l’œil ».
« Si une couleur ne va pas, je la défais avec plaisir »
« Le jour où Raymonde m’a dit que mon travail pouvait être présenté à ce concours, c’était vraiment sensationnel ! » se souvient Marie-Thérèse. Cette dernière indique avoir voulu relever ce « gros défi » par « reconnaissance du travail bien fait avant tout », même si c’est « tardivement ». Depuis neuf ans, l’octogénaire est chapeautée par les ateliers des Meilleurs ouvriers de France (MOF).
« Si ce n’est pas net, je défais pour arriver à cette perfection qu’on essaye de trouver chez les MOF. C’est ce qui compte : toujours faire bien ! » concède aisément Marie-Thérèse Massard pour qui la peinture à l’aiguille, « c’est de la détente ».
Marie-Thérèse aimerait aussi transmettre à la jeune génération son talent. « Je verrais bien des cours dans ce domaine. Mon rêve, un cours le mercredi pour que les scolaires puissent y aller », signifie-t-elle. Et si elle ne se sentait pas légitime pour le faire jusqu’à présent en tant que stagiaire, elle envisagera les choses sous un nouvel angle si elle remporte le concours. « Si j’étais Meilleur Ouvrier de France, je crois que j’aurais plus de poids pour obtenir l’ouverture de ce cours pour les jeunes », conclut-elle.
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