Epoch Times est fier de republier «Une persécution sans précédent : la destruction de la bienveillance humaine» (« An Unprecedented Evil Persecution: A Genocide Against Goodness in Humankind » éd. Dr. Torsten Trey et Theresa Chu. 2016. Clear Insight Publishing). Le livre aide à la compréhension des prélèvements forcés d’organes en Chine en expliquant la cause profonde de cette atrocité: le génocide commis par le régime chinois contre des pratiquants de Falun Gong.
Clive Ansley, Ph.D., diplômé de l’université de Colombie-Britannique, l’université de Windsor et l’université de Londres. Il est avocat des droits humains au Canada et a exercé pendant 14 ans en Chine Continentale. Il maîtrise complètement la langue chinoise à l’oral et à l’écrit. Il a géré plus de 300 litiges dans les Cours de justice chinoise. En qualité d’ancien professeur d’histoire, de civilisation et de droit chinois, il publie des expertises sur le Droit chinois. Monsieur Ansley a enseigné à l’université de Windsor, à l’université de Colombie-Britannique, à la faculté de Droit de l’université Fudan de Shanghai et à la faculté de Droit de l’université de Jiaotong de Shanghai.
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J’ai vécu et travaillé quatorze ans en Chine et de 1999 à 2003, j’ai pu directement observer la sournoise campagne de diffamation et de diabolisation déclenchée par le Parti communiste chinois et son ancien Secrétaire général Jiang Zemin. À l’époque, qui aurait pu envisager les plans diaboliques et hallucinants que Jiang et une petite cabale autour de lui, étaient en train de façonner comme « solution finale » à la menace qu’ils attribuaient aux paisibles pratiquants de Falun Gong.
Aujourd’hui, la réalité des meurtres de masse et des prélèvements abusifs d’organes sur les pratiquants de Falun Gong ne peuvent être remis en question. L’immense quantité de preuves provenant de sources irrécusables nous force à prendre les données du livre The Slaughter comme un fait. Mais revenons en arrière ; qu’y a-t-il dans le système politique chinois qui puisse expliquer le fait que, depuis 1999, une atrocité qui d’une certaine manière minimise les atrocités commises sous le IIIe Reich, se poursuive sans relâche en Chine ?
Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui a rendu cela possible ? Avec du recul, il semble clair que l’incroyable et folle campagne de haine et de vitriol lancée contre le Falun Gong par Jiang Zemin visait à endormir la sensibilité de ceux qui seraient appelés à commettre les atrocités et les tortures les plus cruelles contre leurs semblables, au nom d’une lutte héroïque contre une « secte » (non pas le Parti communiste chinois, mais une autre prétendue « secte » !)
Juxtaposant un trait distinctif propre à la fois à l’Allemagne nazie et à la Chine actuelle – deux sociétés civiles et rationnelles dépassées par un « parti politique impitoyable et suffisamment prudent pour cacher ses activités criminelles à l’attention publique » – le jugement rendu par une Cour ecclésiastique israélienne a souligné la façon étrangement similaire dont ces deux campagnes de persécution ont été perçues par la communauté internationale. [1]
La théorie du « grand mensonge » de Goebbels est trop bien connue, il n’est nul besoin de développer davantage. Répétez-le suffisamment souvent et rendez-le suffisamment gros, le peuple le croira. Ce principe avait été appliqué pleinement sous le IIIe Reich pour diaboliser les Juifs. Ils avaient ainsi réussi à dépeindre les Juifs comme une sorte de sous-espèce à peine humaine et comme une dangereuse menace envers la société allemande. Je peux témoigner de ce que le PCC à infligé au Falun Gong. Cela ne devrait surprendre personne que le modèle de nombreuses politiques et campagnes du PCC provienne de l’Allemagne nazie. Le prétendu Parti communiste de Chine n’a de communiste que son nom. Il répond en réalité parfaitement à la définition classique du fascisme.
La campagne que j’ai vue se dérouler contre le Falun Gong au cours des premières années de la persécution, a été jusqu’à me rappeler chaque jour la diabolisation des Juifs par le régime nazi. Mais je n’aurais jamais pu pressentir les terribles révélations qui allaient venir plus tard.
Ironiquement, à cette époque, la puissante campagne médiatique de diffamation accusait régulièrement à tort les pratiquants de Falun Gong des mêmes crimes inhumains et obscènes que le PCC continue de perpétrer contre les pratiquants de Falun Gong, les défenseurs des droits de l’homme, les dissidents, les chrétiens, les Ouïghours et les Tibétains.
C’est Jiang Zemin qui au tout début de la persécution a collé l’étiquette de « secte » sur le Falun Gong. De façon à attiser la haine à l’encontre de ce nouveau groupe d’une longue série de victimes ciblées par le PCC au cours de son histoire, le Parti a publié des histoires de pratiquants de Falun Gong tuant leurs enfants et a même été jusqu’à déclarer qu’ils mangeaient leurs enfants !
Ces contes et récits d’horreur incendiaires diffusés quotidiennement par les médias écrits et télévisés durant les premières années de la persécution ont donné une forme et un contenu de plus en plus précis à la personnification de cette « secte » et à cette image fabriquée et propagée par le PCC.
Une de ces histoires largement reprise par les médias chinois racontait qu’un individu avait versé de la mort-aux-rats dans le plat de nouilles d’un restaurant populaire de Nanjing. Quarante-deux personnes seraient mortes. Ces meurtres avaient été attribués aux enseignements du Falun Gong. À cette époque, je ne connaissais rien du Falun Gong, mais je n’ai pas cru un seul instant à cette histoire. D’une part, j’avais eu la très forte impression que les autorités chinoises attribuaient au Falun Gong la responsabilité de ces meurtres de masse seulement après coup. Le « procès » du meurtrier présumé avait fait l’objet d’une grande publicité et le Falun Gong n’avait initialement pas été mentionné dans la couverture de cet événement. Ce n’est qu’au moment où le coupable était emmené pour être exécuté que les médias ont semblé ajouter ce message : « Au fait, c’était un pratiquant de Falun Gong. » Je me souviens très bien que les événements s’étaient déjà déroulés bien avant qu’un lien avec le Falun Gong ne soit établi.
Au cours de ces premiers jours de persécution, je pense n’avoir jamais vu un seul article qui ne fut pas rempli d’une haine sauvage dirigée contre le Falun Gong, généralement accompagné de récits de pratiques diaboliques et inhumaines soi-disant provoquées par l’étude du Falun Gong.
Je le répète, au cours des premières années de persécution, je ne connaissais pas le Falun Gong, mais je restais très sceptique envers les accusations portées par le PCC. Les victimes des diffamations répandues par le PCC n’avaient aucune plate-forme pour répondre aux accusations portées contre elles. Mais une longue expérience personnelle m’a appris que la Chine gouvernée par le PCC repose sur les mensonges d’État. On pourrait aller jusqu’à dire que pour les dirigeants du PCC, les organes du Parti et du régime et leurs porte-paroles, le mensonge est pratiquement pathologique. Il leur est impossible de dire la vérité, même si cette vérité ne leur est en rien nuisible. Le PCC ment sur des principes généraux même lorsqu’il n’y a aucune raison de cacher la vérité. Selon une plaisanterie si largement répandue en Chine qu’elle est devenue un cliché, « la seule chose vraie dans le Quotidien du Peuple est sa date de publication ». J’étais donc sceptique.
Comment était-il possible qu’autant de citoyens chinois puissent croire à ce « grand mensonge » du PCC ?
Cette question n’est pas simple, elle est d’autant plus déroutante précisément en raison du manque accablant de crédibilité dont souffre le PCC aux yeux de la plupart des Chinois. Le PCC est largement détesté en Chine pour de nombreuses raisons. Non seulement il est détesté, mais la majorité reconnaît son absence de toute crédibilité. Comment se fait-il alors que le PCC puisse continuellement lancer des mouvements de persécution à l’encontre de prétendus parias et arriver à ce que la population chinoise s’aligne ?
Répéter que la Chine est une société complexe aux multiples facettes est plutôt éculé. Mais il est fondamental de comprendre la contradiction apparemment inexplicable entre d’un côté l’irrespect généralisé et la crainte du PCC, et de l’autre les victoires successives dont ont joui tant de campagnes de propagande du PCC.
Je crois que nous pouvons identifier au moins quelques-uns des facteurs qui nourrissent ces contradictions surprenantes. Tout d’abord, comme tout État fasciste, la Chine profite immensément de son talent pour alimenter le chauvinisme et le nationalisme. Créer des menaces imaginaires à la fois internes et externes envers la nation est une méthode éprouvée. L’histoire des agressions impérialistes et de la prédation des pouvoirs occidentaux sur la Chine a produit une attitude schizoïde envers ces puissances occidentales. Le PCC a remarquablement réussi à exploiter la fierté blessée héritée des victimes des envahisseurs impérialistes au cours des XIXe et XXe siècles.
Les Chinois qui détestent le PCC se rallient régulièrement derrière leurs dirigeants pour soutenir les manifestations anti-américaines ou contre les revendications territoriales au Tibet, à Taïwan et sur pratiquement toutes les îles des mers de Chine orientale et méridionale.
De même, en ce qui concerne les affaires intérieures, j’ai connu de nombreuses personnes qui se moquaient régulièrement des perpétuels mensonges du PCC, mais gobaient sans ciller la moindre directive du Parti sur des questions particulières.
Par exemple, la majorité des citoyens chinois semble soutenir la peine capitale. Lorsque j’émettais un avis contraire, en avançant l’argument que des personnes innocentes sont inévitablement exécutées, je rencontrais presque toujours de l’incrédulité. On me rétorquait généralement qu’aucune personne jugée en Chine pour un crime capital n’était innocente, puisque la police chinoise ne poursuivrait jamais une personne qui ne serait pas coupable. Mais les personnes qui tenaient ce discours étaient souvent les critiques les plus acharnés envers le PCC et le système chinois tout entier ! C’étaient ces mêmes personnes qui attaquaient le plus souvent la crédibilité du PCC, mais le fait que le PCC exerce le pouvoir à la fois sur la police et les tribunaux ne leur est apparemment jamais venu à l’esprit.
Presque tous les avocats avec qui j’ai travaillé en Chine invoquaient régulièrement cette plaisanterie de la date du Quotidien du Peuple. Mais je me souviens très clairement avoir discuté avec un d’entre eux de l’histoire d’une prétendue pratiquante de Falun Gong qui aurait tué ses deux filles. À cette époque, ne sachant rien au sujet du Falun Gong, je n’avais pas argué que cette histoire était forcément fausse. J’avais simplement demandé pourquoi nous devrions y croire étant donné sa source.
Cette discussion avait été provoquée par un commentaire de cet avocat qui avait affirmé que les pratiquants de Falun Gong étaient des « personnes horribles ». Je lui avais demandé pourquoi il était si sûr de cela. Il avait alors cité l’exemple de ce double infanticide commis par une mère pratiquant le Falun Gong. « Mais », lui avais-je alors demandé, « comment savez-vous que cela est vrai, que cela s’est vraiment passé ? » Il m’avait répondu qu’il venait juste de regarder la veille, une émission télévisée au sujet de ce meurtre (je l’avais aussi regardée !). Je lui avais alors rappelé qui contrôle la Télévision centrale de Chine (CCTV). Cette personne avait régulièrement affirmé que personne ne devrait jamais rien croire de ce que les médias du PCC diffusent ; mais maintenant, il insistait sur le fait que le Falun Gong est visiblement diabolique en puisant ses arguments dans une émission de télévision revue par les censeurs de l’Unité centrale de la propagande du PCC, dans une période où le PCC préparait une nouvelle campagne massive contre un nouveau prétendu « ennemi du peuple ».
J’avais eu une conversation semblable avec une autre critique du PCC sur le soi-disant empoisonneur du restaurant de Nanjing. De nouveau, cette dame dénonçait avec rage le Falun Gong après avoir lu dans les journaux et vu à la télévision les déclarations selon lesquelles le condamné à mort était un pratiquant de Falun Gong et qu’il avait commis ces crimes à cause de la pratique.
Lorsque cinq prétendus pratiquants de Falun Gong ont essayé de se donner collectivement la mort par auto-immolation sur la place Tiananmen, les médias écrits et télévisés n’ont plus parlé que de cet événement. C’était très efficace. À cette époque j’ai observé que la plupart des Chinois qui lisaient ou regardaient ces reportages exprimaient un écœurement du Falun Gong.
J’ai moi-même accepté le « fait » que ces auto-immolations avaient eu lieu et que les reportages étaient corrects. À l’inverse de presque toutes les autres infos anti-Falun Gong que j’avais vues, ce reportage comportait des images « live » et j’ai pu assister à cet événement horrible « de mes propres yeux ». Cela ne m’a pas retourné contre le Falun Gong, pour plusieurs raisons, mais à cette époque, je n’ai jamais entretenu le moindre doute envers la réalité de l’événement et l’authenticité de la couverture médiatique. Ce n’est que plusieurs années plus tard que j’ai eu l’occasion de voir des preuves irréfutables que l’événement dans son ensemble était une supercherie mise en scène par la police de Pékin.
Toute personne un tant soit peu informée au sujet de la persécution du Falun Gong sait aujourd’hui ce qu’il s’est réellement passé. Les images en elles-mêmes étaient authentiques, mais ce qu’elles montraient ne l’était pas. Les cinq personnes qui se sont elles-mêmes aspergées d’essence et immolées par le feu n’étaient clairement pas des pratiquants de Falun Gong. Derrière chacun de ces cinq « manifestants » se trouvait un policier avec des extincteurs prêts à être utilisés en quelques secondes. Et les habits de ces cinq personnes étaient visiblement rembourrés avec ce qui semble aujourd’hui avoir été des matériaux ignifuges. Plus tard, je me suis aussi rendu compte qu’en temps normal, les extincteurs les plus proches se seraient trouvés loin du centre de la place Tiananmen. Dix agents de police n’auraient jamais pu arriver sur les lieux avec des extincteurs à temps pour éteindre les flammes, à moins que l’exercice n’ait été mis en scène et planifié à l’avance.
Mais à l’époque, nous n’avions pas pensé à ces choses. Je n’avais donc pas rétorqué que l’événement avait été mis en scène. Mes discussions avec les avocats chinois et d’autres personnes étaient limitées à l’observation que chaque organisation, chaque mouvement attire des extrémistes et que nous ne condamnons pas le christianisme quand une mère déséquilibrée aux États-Unis noie ses cinq enfants dans la baignoire parce que « Jésus a demandé de le faire » ; ensuite, cet acte aurait pu être un reflet du désespoir total ressenti par des personnes poussées au bord du gouffre par la persécution ; enfin, des auto-immolations de moines bouddhistes au Vietnam au début des années 60 et plus récemment au Tibet ont été applaudies comme d’incroyables actes d’héroïsme et de sacrifice de soi.
Il y a une leçon que nous avons tirée de la persécution en Chine et des campagnes médiatiques qui ont facilité cette persécution : même une population qui aurait appris à n’accorder aucun crédit à tout ce qui vient des médias d’État disposant d’un monopole total peut, dans certaines circonstances être trompée et manipulée à répétition. Si le « grand mensonge » est réitéré sans cesse ; si le monopole des médias est si absolu que l’accusé n’a aucun droit de réponse ; si le chauvinisme et la fierté nationale sont sans cesse sollicités ou si les peurs d’ennemis internes ou externes sont exploitées ; alors même une population qui se considère trop sophistiquée pour être bernée par les organes de propagande de l’État sera effectivement manipulée à maintes reprises.
Les Occidentaux doivent essayer de se représenter les effets sur une population lorsque la totalité de ses médias écrits et radio ou télé-diffusés sont soumis à un monopole total de l’information. Les citoyens développent alors un cynisme global et général, mais sont dans le même temps plus enclins à être sans cesse trompés sur des sujets ou des événements spécifiques qui leur sont présentés d’un seul, unique et invariable point de vue. La persécution du Falun Gong au cours de ces quinze dernières années en est un excellent exemple.
Les médias occidentaux sont aussi très vénaux sur différents points. Aux États-Unis et au Canada, certains organes médiatiques représentent des intérêts spéciaux et influencent la couverture des informations pour desservir ces intérêts spécifiques. Mais l’absence d’un monopole absolu sur les médias et surtout l’absence d’un monopole d’État signifie que toute personne victime de diffamation peut trouver un moyen de répondre et d’apporter un point de vue différent au public.
Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir d’une machine de propagande, aussi largement méprisée qu’elle soit, lorsqu’elle est la seule source disponible d’information ou d’opinion. Il y avait sans aucun doute possible des voisins qui savaient que la mère accusée n’était pas une pratiquante de Falun Gong ou même qu’elle n’avait pas tué ses enfants. Tous les pratiquants de Falun Gong auraient rapporté à n’importe quel journaliste que rien dans les enseignements du Falun Gong n’autorise le meurtre en aucune façon. Sans aucun doute, il y avait des gens à Nanjing qui auraient pu présenter des preuves que l’assassin au poison n’avait jamais pratiqué le Falun Gong. Et les pratiquants de Falun Gong auraient facilement pu faire remarquer qu’aucun pratiquant n’adopte la position assise dans laquelle ces personnes se sont immolées sur la place Tiananmen.
Mais qui aurait vraiment fait connaître toutes ces choses ? Qui aurait proposé une théorie alternative au public ? Aucune tribune n’était ouverte. Personne n’a fait publier de lettre adressée à l’éditeur ; personne n’a écrit d’article pour la page d’opinion d’un journal ; personne n’a été invité pour une interview au journal télévisé ; personne n’est allé agiter des pancartes dans des manifestations. Une seule et unique voix se faisait entendre. Lorsque ce point de vue singulier sur un problème particulier est répété ad nauseam jour après jour et qu’aucune voix dissidente ne se fait entendre, qu’aucune réplique ne vient jamais, alors les mêmes personnes qui nous ont conseillé de ne rien croire des médias du PCC commencent à croire à leur message, en dépit d’elles-mêmes. Lorsque les pratiquants de Falun Gong étaient accusés, ils n’avaient aucune tribune pour réagir. Qu’ils aient été coupables des charges qui leur étaient reprochées ou victimes de diffamation, la réaction des pratiquants de Falun Gong n’a jamais atteint le public chinois.
Par ailleurs, dans les premières années de la persécution, les citoyens chinois n’ont pas subi passivement la campagne de haine du PCC contre le Falun Gong. Les nombreux reportages des médias à l’époque des rassemblements de masse pour dénoncer la pratique et publiquement critiquer les pratiquants rappelaient, comme dans un mauvais rêve, des précédents historiques tels que la campagne contre les propriétaires terriens, les campagnes anti-droitistes, la Révolution culturelle, les campagnes anti-Confucius et anti-Lin Biao. Toutes ces campagnes ont toujours été pensées pour aider à transformer les lecteurs et les auditeurs passifs en participants actifs à la vague de haine en cours.
La participation active dans la persécution semble être psychologiquement efficace. Le participant est ainsi amené à un niveau plus élevé d’implication en raison de sa propre complicité. Pendant la Révolution culturelle, il était courant de voir des épouses assister au passage à tabac violent et à la condamnation publique de leur mari, afin de prouver leur loyauté et pureté politique dans le mouvement. Pendant la Révolution culturelle comme au cours de la persécution du Falun Gong, participer au mouvement servait dans une certaine mesure à se protéger et éviter de devenir soi-même une cible de la campagne.
Les dénonciations publiques et les violences policières arbitraires, les confiscations de biens et de comptes bancaires, des employeurs forcés à licencier chaque employé identifié comme pratiquant de Falun Gong, des détentions « administratives » routinières et arbitraires et les incarcérations des pratiquants – toutes ces mesures visaient à renforcer l’acceptation tacite que les pratiquants de Falun Gong n’étaient en quelque sorte « pas vraiment humains » et ne méritaient pas le respect fondamental normalement dû aux êtres humains. Tout cela a participé à encourager les policiers, les paramilitaires, les employés médicaux et les gardiens de prison à commettre des meurtres, des tortures et les crimes les plus horribles contre l’humanité que le monde ait connus depuis l’Holocauste. Je m’en réfère ici aux meurtres de masse commis sur des êtres humains en bonne santé, gardés vivants comme un troupeau de donneurs, attendant d’être abattus sur demande pour que leurs organes puissent être vendus par l’État avec une immense marge de profit.
Il faut se souvenir que la population chinoise dans son ensemble n’a jamais été informée de ces crimes atroces et inhumains commis par le PCC contre les pratiquants de Falun Gong, tout comme les Nazis n’ont jamais reconnu publiquement l’existence des camps de la mort. Le rôle des campagnes de déshumanisation et de diabolisation, qu’elles eussent pour cible les Juifs ou les pratiquants de Falun Gong, n’impliquait en aucun cas la sphère publique ; elles servaient davantage à anesthésier les agents de l’État susceptibles d’être enrôlés pour commettre ces atrocités. Les cris des victimes sont moins pénibles à entendre lorsque les personnes chargées de commettre ces crimes considèrent que les victimes mourantes ne sont, après tout « que des Juifs » ou « que des membres d’une secte ».
La cooptation de la profession médicale représente peut-être le meilleur exemple du succès de cette campagne de déshumanisation des pratiquants de Falun Gong. Hors de la Chine contemporaine et de l’Allemagne nazie, qui aurait jamais pu concevoir un corps médical dont les membres participeraient volontairement au meurtre routinier d’êtres humains en bonne santé, qui n’ont jamais été condamnés par un soi-disant tribunal chinois et encore moins par un véritable tribunal ? Hors de l’Allemagne des années 30 et de la Chine contemporaine, qui pourrait concevoir des « comités du crime », composés à la fois de médecins travaillant pour des hôpitaux spécialisés en transplantation et des juges issus de « cours » pénales chinoises, qui coopèrent dans l’organisation des meurtres de « donneurs » compatibles, avec l’objectif de fournir des organes frais à de riches patients ? Mais telle est bien la réalité de la profession médicale en Chine aujourd’hui. Cela serait-il possible sans cette campagne concertée visant à déshumaniser les pratiquants de Falun Gong ? C’est peu probable.
La Chine, comme toute personne familière du pays pourra en témoigner, n’est pas un État soumis à la « règle du droit ». Le droit n’est rien d’autre que ce que le tyran au pouvoir en décidera. Le Falun Gong a été qualifié de « secte » et rendu possible objet de poursuites grâce à un simple édit de Jiang Zemin. Pourtant, aucun article du Code pénal chinois ne pourra jamais être appliqué contre le Falun Gong. Et s’il en existait un, les tribunaux n’ont jamais été invités à interpréter le droit et écouter des preuves. Le tyran du moment a simplement déclaré tous les pratiquants coupables et a maintenu la persécution.
Certainement l’existence même des meurtres de masse pour les prélèvements d’organes, des atrocités qui se poursuivent encore aujourd’hui, rend absurde toute idée que la Chine puisse être un État de droit. Pourtant depuis 1979, le PCC n’a ménagé aucun effort pour préserver l’apparence d’un système juridique authentique, tout comme l’ont fait les Nazis sous le Troisième Reich. Il est d’une importance cruciale pour les oppresseurs à la tête d’États totalitaires de pouvoir justifier d’une forme apparente de système légal et déclarer que toutes leurs actions sont ancrées dans le droit.
Le fait le plus parlant qui révèle la nature trompeuse de ce « système juridique » chinois est que le PCC interdit aux juridictions chinoises d’accepter toute poursuite déposée par des pratiquants de Falun Gong pour contester la perte de leurs droits constitutionnels et interdit à tous les avocats chinois de représenter légalement les pratiquants de Falun Gong.
La représentation absolument fausse d’une Chine gouvernée par un « État de droit » et de l’indépendance des cours chinoises est devenue un outil essentiel dans le maintien du respect pour la Chine à l’étranger. Cet outil a été largement utilisé à la fois par le PCC lui-même et par ses serviteurs au sein des gouvernements occidentaux attirés de façon malsaine par le PCC.
Deux anciens Premiers ministres canadiens, tous deux amis proches de dirigeants du PCC responsables des pires violations des droits de l’homme en Chine, ont sans cesse fait valoir les soi-disant « réformes judiciaires » qui, selon leurs fausses déclarations aux citoyens canadiens, se déroulaient en Chine. Au cours de la troisième année de la persécution, Jean Chrétien a infailliblement soutenu Jiang Zemin en vantant les « […] immenses progrès en termes de droits de l’homme qui ont pris place ces dix dernières années sous la direction du Président Jiang ». Son successeur Paul Martin, sans en arriver à des extrémités aussi ridicules, a continué d’applaudir les soi-disant progrès de la Chine dans le domaine des droits de l’homme et son dévouement dans l’application de l’État de droit. Aucun d’eux n’a jamais exprimé la vérité fondamentale qu’en théorie, comme en pratique, le PCC se maintient au-dessus du droit et exerce un contrôle total sur tous les organes du système juridique, y compris la police, les procureurs, les Cours de justice et l’interprétation des statuts.
La Chine peut soit avoir un système « juridique » contrôlé par le PCC, soit bénéficier de la règle du droit. Il est conceptuellement impossible qu’elle ait les deux.
Aussi longtemps que le PCC maintiendra une structure et un fonctionnement en dehors d’un système juridique authentique, il permettra à tous les Chrétien et les Martin de l’Occident d’ignorer l’essence de son système et de maintenir les fausses représentations de ses citoyens au sujet des soi-disant progrès réguliers de la Chine dans la construction de son « État de droit ».
Tant que le PCC restera au pouvoir, il est difficile d’imaginer la fin de la persécution et des prélèvements forcés d’organes dans un avenir proche. Mais pour que cela se produise, il est nécessaire de faire connaître entièrement l’existence de ces crimes aux Chinois et au reste du monde.
[1] Judgment of the Ecclesiastical Sanhedrin Court in Jerusalem, July 15, 2008
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