Une cinquantaine d’acteurs de la société civile, fonctionnaires et élus des territoires, dont 25 sont charentais, ont signé une tribune dans le journal Le Monde, en soutien à l’ancienne préfète d’Indre-et-Loire Marie Lajus. Cette dernière a dû quitter ses fonctions précipitamment début décembre. Les signataires estiment qu’il s’agit d’un limogeage. Elle ne fait l’objet d’aucune nouvelle affectation.
Dans une tribune, publiée le 26 décembre dernier dans les colonnes du Monde, une cinquantaine de signataires regrettent le départ injuste et précipité de la préfète d’Indre-et-Loire, Marie Lajus. Un décret l’a démise de ses fonctions le 7 décembre dernier en conseil des ministres. Saluée pour son professionnalisme, elle avait effectué deux ans et demi dans le département.
La préfète Marie Lajus a voulu faire respecter la loi en empêchant un promoteur de bétonner une forêt classée.
✅Modèle de probité et de professionnalisme, la préfète est pour cela virée: inversion totale des valeurs en Macronie. https://t.co/LlMRH8Iz6Q— Philippe Murer ?? (@PhilippeMurer) December 27, 2022
Des pressions exercées par des élus locaux sur le ministre de l’Intérieur
C’est en voulant faire respecter le droit de l’urbanisme dans une affaire immobilière en Indre-et-Loire que Marie Lajus a été congédiée. Des élus locaux étaient en désaccord avec la préfète au sujet d’un incubateur de start-up dont la construction était prévue dans le parc d’un château classé aux monuments historiques, à Reugny. Cette zone étant boisée et non constructible, le projet était par ailleurs en contradiction avec les principes de la loi Climat et résilience de 2021. Les quelques élus concernés souhaitaient faire fi de la loi en voulant rendre le terrain constructible.
De son côté, Marie Lajus avait seulement voulu faire respecter la loi. La préfecture avait donc, via son service des Bâtiments de France, émis des réserves sur l’intérêt d’une telle construction. La préfète avait averti les élus concernés que s’ils parvenaient à rendre ce terrain constructible, la légalité de cette décision serait attaquée par les services de l’État, rapportent nos confrères.
Dans Le Canard enchaîné du 14 décembre on peut lire que des pressions auraient ensuite été exercées par ces élus locaux sur le ministre de l’Intérieur, pour faire relever de ses fonctions Marie Lajus. En conséquence, Gérald Darmanin avait acquiescé à leur requête.
Mon courrier au Ministre de l’Intérieur pour dénoncer le limogeage de la Préfète Marie LAJUS qui n’a eu comme seul tord de faire respecter la loi . #respect #republique #honte pic.twitter.com/l0bfVanQFU
— Nicole Bonnefoy (@bonnefoy_n) December 17, 2022
« Les grandes compétences, le dévouement et le sens de l’État » de Marie Lajus
« Marie Lajus est une préfète dont le professionnalisme est unanimement salué dans les territoires où elle a eu à exercer. À travers son impartialité, sa probité et son humanité, elle incarne ce que la société attend de l’État », ont écrit les signataires dans la tribune, affirmant leur soutien « plein et entier à Marie Lajus ».
Les signataires espèrent que le président de la République entreprendra « de rétablir l’honneur et la cohérence de l’État en prenant les mesures nécessaires ». Parmi les signataires, la sénatrice socialiste du département Nicole Bonnefoy. Elle a quant à elle pointé « les grandes compétences, le dévouement et le sens de l’État » de l’ancienne préfète de Charente, dans un courrier envoyé au ministre de l’Intérieur.
« Vive la presse, vive la presse libre ! »
➡️ Les dessous du limogeage douteux de la préfère d’Indre-et-Loire, Marie Lajus
➡️https://t.co/N6tfldWL3d
➡️ @canardenchaine @bonnefoy_n @PatrickKanner https://t.co/uYwvy3BJLN pic.twitter.com/r93KjFvIso— Vert Naïf (@VertNaif) December 19, 2022
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