Une question de santé publique

5 février 2016 15:00 Mis à jour: 15 août 2016 07:19

« En France et ailleurs, l’obésité est devenue une question de santé publique, une réalité visible à chaque coin de rue. Visible de plus en plus pour le jeune et le très jeune public. »

«  Nous assistons à une progression, une progression continue depuis des années, des situations d’obésité grave. Rien qu’en Île-de-France, le pourcentage d’augmentation est de 106% de 1997 à 2012 », a lancé le professeur Jean-Michel Oppert, comme un cri d’alerte, fin 2015 lors de la première Journée Régionale de l’Obésité en IDF.

Cette augmentation est ahurissante, surtout pour les 16-18 ans et les jeunes en général, l’âge de référence baissant année après année.

La prévention est dépassée. La médecine scolaire est souvent inefficace. Alors que faire, que dire aux parents, mais aussi aux jeunes, qui sont ou seront concernés à un moment de leur vie.

Déjà en 1964, Claude Lévi-Strauss avait déclaré : « L’alimentation doit être bonne à manger. Mais aussi bonne à penser. » Mais aujourd’hui, notre alimentation et notre pensée sont totalement perturbées. Notre pensée, notre mental ou notre cerveau sont embrouillés et s’évaporent presque avec une certaine forme d’alimentation, l’alimentation rapide – vite mangée, vite digérée.

Les professionnels de la médecine font un travail important qui rencontre ses limites. En tant que nutritionniste et naturopathe, cette question de santé publique me préoccupe dans mes actions vers les jeunes, les salariés et… les seniors. L’origine du problème est connue : les décisions sont prises principalement par les industriels de l’agro-alimentaire qui brouillent nos choix raisonnés en matière de santé alimentaire. Les ravages sont perceptibles depuis les années 1980.

Qui sonne le glas de la santé des jeunes ? Qui mobilise contre la solution finale de l’industrie alimentaire, des lobbies du lait, de la viande, du sucre, qui sont présents à outrance à chaque repas ?

Alors, en cherchant des pistes, je me suis tourné vers une association, le Collectif National des Associations d’ Obèses (CNAO). La rencontre avec Anne-Sophie Joly, présidente de cette structure, m’a permis de toucher du doigt cette problématique de façon concrète.

Rencontre avec la CNAO. Comprendre, expliquer, agir.

Madame Joly connaît personnellement ce combat contre le surpoids. Elle a dû avoir recours à l’anneau gastrique et lutter contre ses 160 kilos. Sortir de l’obésité est une lutte sans merci.

Quand on lui demande ce qui est le plus difficile à supporter, elle explique : « Je pense que le regard de l’autre est dur à encaisser face à vos kilos. Puis l’équilibre de vie, la famille, le travail sont aussi bousculés ». Face à son propre constat d’échecs à répétition, Anne-Sophie Joly envisage la pose de son anneau. La chirurgie ne résoud pas tout, mais peut être utile. C’est une première étape dans la solution de changement de vie… alimentaire.

Ensuite, Anne-Sophie Joly décide de militer au CNAO. Elle prend le plateau repas industriel par les cornes pour le mettre hors d’état de nuire dans nos cuisines. Les industriels et les politiques connaissent son acharnement. « Il est temps de vraiment dire les bonnes informations, que tout le monde connaît. Il est temps de bousculer les décideurs », insiste-t-elle.

Les jeunes sont bombardés de publicité alimentaire aux heures de grande écoute. De la publicité pour bien faire grossir. « Il est temps de dire STOP ! », répète-t-elle comme un cri désespéré, lancé dans un désert de décisions à prendre pour la santé publique, alors que les décideurs font l’autruche.

Madame Joly, présidente de la CNAO, en conférence.
Madame Joly, présidente de la CNAO, en conférence.

Heureusement, parfois, certains entendent ce cri. Comme une célèbre marque industrielle de biscuits pour enfants qui a voulu réduire le taux de sucre dans sa recette traditionnelle… mais le consommateur a refusé ce nouveau produit ! Il n’avait plus la même saveur. La marque a fait marche arrière face à la baisse des ventes. Elle continue tout de même sa démarche vers une nutrition plus respectueuse de la santé des petits et… des grands. « Les combats du bien-être sont longs et fatigants pour tout le monde », précise Anne-Sophie Joly.

Pour l’obésité, alors, quelle solution choisir ?

« Tout d’abord, le jeune, les parents, le consommateur doivent changer leur mentalité », indique avec force Anne-Sophie Joly. Changer notre mentalité de croire que les « autres », industriels, lobby pharmaceutique et autres qui interviennent dans notre assiette vont guider le consommateur vers une alimentation raisonnée qui apporte à nos corps et tête ce dont ils ont besoin. Arrêtons de croire à leurs supposées belles actions qui sont inexistantes. J’insiste aussi pour qu’ils annoncent les informations utiles. Les vraies pour nos besoins nutritifs.

Mais, peut-être que le nutritionniste que je suis fait un rêve pour nos enfants et nos jeunes celui de « re-trouver » une alimentation respectueuse du corps et de l’esprit.

Anne-Sophie Joly développe son argument : « Il faut se prendre en main. Une action individuelle doit exister pour une alimentation équilibrée. Puis rajouter d’autres éléments comme l’exercice physique à notre menu. » Notre corps a besoin de bouger. Avez-vous remarqué que l’alimentation industrielle empêche petit à petit de bouger ?

Je dirais même qu’il est temps de retrouver notre souffle, ce deuxième souffle pour mieux respirer après un effort physique qui est de plus en plus difficile à supporter et donc pénible à vivre. Même pour un effort qui semblait banal dans le passé si proche parfois. La malbouffe amène rapidement des complications.

Anne-Sophie Joly poursuit : « Une décision politique doit se mettre en place. La première étape, ne vous surprendra pas venant de moi : l’action politique vers le monde agricole ! » Le monde agricole doit revenir vers une production respectueuse pour une alimentation équilibrée et nutritive pour notre corps, tête comprise.

La solution finale est d’enlever de notre quotidien les produits raffinés comme le sucre, les céréales, la viande, les graisses et les produits laitiers. Des études, comme le rapport Campbell et d’autres, vont tous vers cette même réflexion. Cette action doit s’appliquer au quotidien. La recette est simple. Notre cerveau doit « re-trouver » sa place face à notre estomac. Le démarrage est fastidieux comme lire les ingrédients des recettes avant de les acheter. Démarche indispensable pour connaître les aliments qui arrivent dans notre assiette et après dans notre estomac et qui deviennent le sang qui dynamise notre cerveau. À nous de choisir le bon carburant pour être énergique.

Si c’est le vœu pour ma santé au sens large, alors, je l’applique. Mon capital santé recevra ses dividendes à partir de… 60 ans et plus. J’ai le choix de vivre comme un senior en chaise roulante ou de rester actif et valide. Je connais les deux situations pour le public sénior en maison de retraite pour avoir donné des conseils de nutritionniste et de naturopathe.

Notre choix pour vivre bien et longtemps se décide aujourd’hui

Il faut se prendre en main. Il est agréable de manger équilibré. Ce n’est pas aussi compliqué qu’on le pense communément, pas plus cher malgré ce qui est dit trop souvent. Ma tête et mon corps en seront reconnaissants. Ils me disent l’authentique « merci » pour plus tard, qui arrive si vite. Pour échapper à la solution finale, mettre de l’exercice physique au programme de la semaine, sans excuse. La solution finale sera absente si je dis au revoir définitivement à la malbouffe.

5 fruits et légumes par jour, un premier pas

Alors pour notre corps et notre tête en pleine forme, il est temps de démarrer. Comme pourrait dire Anne-Sophie Joly, s’inscrire à un club de prévention santé est une garantie pour l’avenir qui se conjugue au présent.

À nous de mettre en place notre solution pour « re-découvrir » notre physique et notre mental, léger, dynamique et agréable à porter et à présenter. D’abord à soi et après aux autres. Quel poids logique suis-je sensé porter ? Nos vrais et bons kilos pour une vie en pleine forme. Puisse notre nouveau mode alimentaire être notre voeu de santé.

Jean-François Crételle, nutritionniste et naturopathe, CAP FORM Conseil : contact : capformesplus@gmail.com.

Pour en savoir plus : www.cnao.fr

 

Source OMS :

Un Indice de Masse Corporelle (IMC) égal ou supérieur à 25 indique un surpoids

Un IMC égal ou supérieur à 30 signe l’obésité.

Les chiffres mondiaux :

  • Le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980.
  • En 2014, plus de 1,9 milliard d’adultes – personnes de 18 ans et plus – étaient en surpoids. Sur ce total, plus de 600 millions étaient obèses.
  • 39% des adultes âgés de 20 ans et plus étaient en surpoids et 13% étaient obèses.
  • Le surpoids et l’obésité concernent près de 42 millions d’enfants de moins de 5 ans en 2013.
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