Il n’y a pas si longtemps, la presse n’hésitait pas à dire du bien d’Epoch Times.
En 2010, par exemple, Politico présentait le journal comme un symbole excentrique du quotidien de New York.
L’article se terminait par une comparaison avec le fameux New York Times, symbole vivant de l’establishment progressiste américain, que McGeorge Bundy, un fin connaisseur des arcanes de Washington, aurait décrit comme le « système de notes de service » de la ville.
Mais les attitudes ont changé avec l’ascension de Donald J. Trump.
Avant même son élection en novembre 2016, Jim Rutenberg du New York Times expliquait que M. Trump, ce nouvel et impétueux outsider politique, « mettait à rude épreuve les normes de l’objectivité journalistique ». Et en 2018, la chaîne américaine CBC écrivait sur son site que Trump, désormais président, rendait les journalistes « plus enclins à mélanger les opinions et les faits ».
En 2021, une rédactrice du Nieman Lab de l’université de Harvard, un point nodal clé pour les élites émergentes des médias traditionnels, prédisait que l’objectivité dans le journalisme serait remplacée par une nouvelle valeur de « solidarité », un terme qui, bien qu’il ne soit pas nécessairement de gauche dans la pratique, imprègne plus de cent ans de discours essentiellement très à gauche. Elle expliquait que l’objectivité journalistique conventionnelle était menacée par le fait que, selon elle, le président était un des « moteurs » de la désinformation.
En d’autres termes, les médias avaient déclaré la guerre à Trump.
Mais Epoch Times a tout fait pour garder ses valeurs d’objectivité dans le traitement de l’information. Cela implique de traiter Trump de manière équitable, comme n’importe quel autre président, et non comme l’ennemi public numéro un, car les lecteurs en quête de vérité et de tradition affluent sur Epoch Times.
Tout à coup, le journal anticommuniste fondé par des dissidents chinois, n’était plus si mignon et inoffensif que ça. Même les médias pour lesquels les publications rivales méritent d’être traitées avec une certaine courtoisie se sont alignés sur ces attaques, et dans certains cas, juste avant l’élection présidentielle de 2020. La raison tient au fait qu’Epoch Times est un concurrent dont l’ascension a été fulgurante.
Lentement au début, puis d’un seul coup, une série d’articles contre le journal a été publiée par NBC News, le New York Times, The Atlantic et d’autres.
Mais leurs attaques ont peut-être révélé ce qu’ils cherchaient justement à cacher, à savoir qu’Epoch Times devenait de plus en plus important dans le monde des médias et qu’il devenait difficile de le nier.
Des articles à charge pour contrer la force, la portée et la croissance d’Epoch Times
Prenons par exemple l’article de 2019 de NBC News, qui s’inquiète que le journal « dispose de l’une des plus grandes audiences sur les réseaux sociaux parmi tous les organes de presse ».
L’article précise qu’Epoch Times et sa société sœur, New Tang Dynasty (NTD), « totalisent environ 3 milliards de vues sur Facebook, YouTube et Twitter, ce qui les place au 11e rang des créateurs de vidéos sur toutes les plateformes et devant tous les autres éditeurs de presse traditionnels, selon les données de la société d’analyse des médias sociaux Tubular. »
Le New York Times a avancé des arguments similaires dans un article publié à la fin du mois d’octobre 2020, quelques jours avant l’élection présidentielle.
Le tout premier paragraphe décrit Epoch Times comme « l’un des éditeurs numériques les plus puissants du pays ».
À l’instar de la chaîne NBC, le New York Times a reconnu le fait que la publication avait du succès sur les réseaux sociaux, soulignant qu’elle comptait « des dizaines de millions de followers répartis sur des douzaines de pages ».
De façon intéressante, Nieman Lab, le centre d’accréditation des médias traditionnels mentionné plus haut, a fait l’éloge de cet article à charge du New York Times et a décrit Epoch Times comme « l’aboutissement de tout ce que Facebook a encouragé ».
L’autre grand article à charge a été publié quelques mois plus tard par The Atlantic en janvier 2021, peu après les événements du Capitole du 6 janvier. Bien avant que les tribunaux anti-Trump ne cherchent à imposer l’utilisation du terme « insurrection » pour qualifier ces incidents (et notamment la clause d’insurrection du 14e amendement), le sous-titre de l’article de The Atlantic accusait Epoch Times d’être une « machine de propagande pro-Trump à une époque où sévissent la peste et l’insurrection ».
L’article reconnaît lui-aussi que la popularité de la publication, a, à certains égards, dépassé celle de nombreux médias traditionnels.
« Epoch Times peut actuellement se targuer d’être l’application de presse Apple la plus populaire du pays (le New York Times est numéro 2) », a écrit l’auteur Simon van Zuylen-Wood.
Plus de deux ans plus tard, NBC News lançait une nouvelle attaque.
Cette fois-ci, l’article de Brandy Zadrozny, publié en octobre 2023, qualifie Epoch Times de « l’un des organes de presse conservateurs les plus prospères et les plus influents du pays ».
Son titre concédait que le journal était devenu « grand public ».
« Le groupe de presse », écrit Mme Zadrozny, « est en pleine expansion ». Elle citait en exemple leur nouveau bureau en Californie du Sud, que leur publication avait déjà évoqué le mois précédent.
« Faisons en sorte de devenir numéro un »
Les médias sceptiques ou carrément hostiles à Epoch Times ne sont pas les seuls à reconnaître les signes de croissance visible et continue de la publication.
Lors de sa fête de fin d’année en décembre 2023, le rédacteur en chef d’Epoch Times, Jasper Fakkert, soulignait que les abonnements numériques et papier en faisaient désormais le quatrième plus grand journal des États-Unis.
« Nous devons faire en sorte qu’il devienne le numéro un », a déclaré Jan Jekielek, rédacteur en chef et animateur de l’émission « American Thought Leaders » sur EpochTV, lors de cette même soirée.
Si l’on se fie à ce qui s’est passé ces dernières années, Epoch Times est sur la voie du succès, que l’establishment le veuille ou non.
Mais c’est grâce aux lecteurs et aux téléspectateurs. Sans un public avide de vérité et de tradition, les gardiens des médias traditionnels n’auraient rien à craindre et personne à attaquer.
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