L’idée qu’une lune puisse être bleue paraît bien improbable, pourtant ce mois d’août est sur le point de prouver le contraire.
Le mois d’août nous a déjà gratifiés d’une pleine lune, la lune de l’Esturgeon. Et bientôt il y aura un rappel : une deuxième pleine lune remarquable, connue dans la tradition sous le nom de « lune bleue ». Elle sera d’autant plus belle qu’il s’agira d’une super lune. La plus grande de l’année.
Il ne s’agit ni d’un terme technique, ni d’une lune véritablement bleue, même si elles peuvent l’être. Le terme est plutôt issu de la tradition.
Quant aux super lunes, bien qu’elles semblent plus grandes que nature, elles tiennent leur existence de l’orbite irrégulière de la lune autour de la Terre.
Parlons de ces deux lunes.
Qu’est-ce qu’une lune bleue ?
Le terme « lune bleue » a des définitions différentes, selon la « tradition ».
Tout d’abord, c’est la classification calendaire qui caractérise ce mois. Cette classification n’existait pas avant 1946. Comme leur nom l’indique, les lunes bleues calendaires désignent le mois civil. Lorsque deux pleines lunes se produisent au cours d’un même mois, la seconde est une lune bleue. Cela n’arrive pas tous les mois (ni tous les ans), mais cela arrive.
Deuxièmement, la lune bleue saisonnière est la définition la plus ancienne, et la plus profondément ancrée. C’est aussi celle qui a le plus de poids d’un point de vue historique. Cette définition s’applique lorsque quatre pleines lunes tombent entre le solstice et l’équinoxe d’une année donnée, c’est-à-dire au cours d’une même saison. Il y a généralement trois pleines lunes par saison. Mais lorsqu’une lune bleue saisonnière se produit, il y en a quatre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est la troisième – et non la quatrième – qui est la lune bleue.
Troisièmement, comme il a été dit plus haut, les lunes bleues ne sont pas nécessairement bleues, bien que le terme désigne parfois la couleur. De même, les lunes bleues ne sont pas nécessairement pleines. Ces phénomènes se produisent lorsque de la fumée est présente dans l’atmosphère terrestre. Lorsque les particules de fumée ont une largeur légèrement supérieure à 900 nanomètres, comme c’est le cas lorsqu’un feu de forêt fait rage à proximité, elles peuvent diffuser de la lumière rouge de manière particulièrement visible, ce qui va donner à la lune une teinte froide.
Les lunes bleues sont-elles vraiment rares ?
Il serait exagéré de dire qu’on ne les voit presque jamais. Comme une phase lunaire dure 29,5 jours (de la nouvelle lune à la pleine lune et vice-versa), on peut imaginer comment cela se produit. Dans le cas d’une lune bleue calendaire, la chute d’une pleine lune au début du mois entraînera une deuxième pleine lune, une lune bleue, vers la fin du mois. Les lunes bleues calendaires se produisent une fois tous les 30 mois, soit deux ans et demi. Rare, oui. Mais quasi-inexistante ? Non.
De même, les lunes bleues saisonnières peuvent se produire lorsque les pleines lunes tombent peu après l’équinoxe ou le solstice, ce qui permet d’en insérer une quatrième avant la fin de la saison. Et en effet, c’est la troisième lune qui est la lune bleue saisonnière.
Très semblable à la variété calendaire, la lune bleue saisonnière se produit en moyenne tous les deux ou trois ans.
Une super lune en plus?
Les 30 et 31 août, les yeux seront comblés, car la lune bleue est aussi une super lune et la plus grande pleine lune de l’année.
Qu’est-ce qu’une super lune ? Il s’agit d’une pleine lune qui apparaît à la fois plus grande et plus lumineuse que la normale, car elle est plus proche de la Terre qu’à l’accoutumée.
Ce phénomène est dû au fait que l’orbite de la lune autour de la Terre n’est pas exactement ronde, mais elliptique. La lune est donc parfois plus proche de la Terre qu’à d’autres moments. Le point le plus proche de la Terre est appelé périgée ; le point le plus éloigné est appelé apogée.
En moyenne, la distance entre la Lune et la Terre est de 384.400 km, selon la NASA. Mais lorsque cette pleine lune coïncidera avec son périgée, les 30 et 31 août, sa distance par rapport à la Terre sera de 357.343 km, selon Almanac.com. Officiellement, il s’agira de la plus grande super lune de l’année.
Ce sera la plus grande et la plus brillante des lunes. Cependant, à l’exception des observateurs les plus attentifs, il est probable que personne ne fera attention à sa taille – les super lunes apparaissent 7 % plus grandes, selon la NASA – mais elle semblera sensiblement plus lumineuse pour l’observateur occasionnel, d’environ 16 %.
Comment repérer cette super lune bleue du mois d’août
À l’exception des observateurs de l’Arctique ou de l’Antarctique, les pleines lunes se lèvent toujours à l’est dans la soirée et se couchent à l’ouest à l’aube, car les pleines lunes se produisent précisément parce qu’elles sont opposées au soleil, du point de vue de la Terre.
Le 30 août, les observateurs devraient regarder à l’est vers la constellation du Verseau dans la soirée.
Les tourbillons de la lune bleue calendaire dans la tradition moderne
Avant 1946, les lunes bleues n’avaient aucune référence calendaire. Cependant, comme le veut la tradition populaire, cette notion est apparue accidentellement. Selon EarthSky, un article publié dans le numéro de mars 1946 du magazine Sky and Telescope contenait une description simplifiée à l’extrême du terme « lune bleue ». L’auteur James Hugh Pruett a écrit :
« Sept fois en 19 ans, il y a eu – et il y a toujours – 13 pleines lunes par an. Cela donne 11 mois avec une pleine lune chacun et un mois avec deux pleines lunes. Cette deuxième pleine lune dans le mois, selon mon interprétation, a été appelée lune bleue ».
Il fait référence à l’Almanach des fermiers du Maine de 1937. Pourtant, il faut généralement 13 pleines lunes dans une année civile, pour en avoir deux en un mois. De l’avis général, il n’y a eu que 12 pleines lunes en 1937. M. Pruett s’est donc apparemment trompé, mais son identification des lunes bleues est toujours d’actualité.
Son erreur involontaire, mais compréhensible, a fini par entrer dans l’usage courant et a été reprise par les professionnels. Elle a ensuite été popularisée dans un livre pour enfants de Margaret McLoone-Basta, « L’Almanach mondial des records et des faits pour les enfants », publié à New York par World Almanac Publications en 1985.
Aujourd’hui, la lune bleue du mois calendaire est complètement et fermement acceptée. Pas à 100% correcte, mais 100% traditionnelle, c’est sûr.
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