Une supplémentation personnalisée en vitamine D peut améliorer la santé cardiovasculaire

Des doses ciblées de vitamine D offrent des avantages différents selon les groupes de population

Par George Citroner
12 octobre 2024 16:19 Mis à jour: 11 novembre 2024 22:27

Une étude récente suggère qu’une supplémentation personnalisée en vitamine D pourrait contribuer à améliorer la santé cardiovasculaire. Les chercheurs ont constaté que des doses ciblées, en particulier pour les populations non occidentales, les adultes plus âgés et les personnes dont les niveaux de base sont faibles, peuvent réduire « de manière significative » les risques cardiométaboliques.

Cette approche pourrait modifier les stratégies de prévention des maladies cardiovasculaires, l’un des principaux problèmes de santé dans le monde.

Stratégies personnalisées en matière de vitamine D

Une étude publiée dans la revue Engineering montre les implications des stratégies thérapeutiques personnalisées ciblant les maladies cardiovasculaires et les risques associés par le biais d’une supplémentation en vitamine D. L’étude approfondie a analysé 99 essais contrôlés randomisés impliquant 17.656 participants.

La quantité quotidienne de vitamine D recommandée est de 400 unités internationales (UI) pour les enfants de moins de 12 mois, de 600 UI pour les personnes âgées de 1 à 70 ans et de 800 UI pour les personnes âgées de plus de 70 ans. Cependant, les chercheurs ont constaté que la supplémentation en vitamine D, avec une dose médiane de 3320 UI par jour, était en corrélation avec des changements favorables dans divers facteurs de risque cardiométaboliques.

Les améliorations comprenaient des réductions de la pression artérielle systolique et diastolique, du cholestérol total, de la glycémie à jeun, de la glycémie moyenne sur trois mois et de l’insuline sanguine à jeun.

Les bénéfices de la supplémentation en vitamine D étaient plus prononcés dans des groupes démographiques spécifiques. Les effets les plus importants ont été observés chez :

Les populations non occidentales.

Les personnes dont le taux de base de vitamine D était inférieur à 15 nanogrammes par millilitre.

• Les personnes dont l’indice de masse corporelle est inférieur à 30.

• Les personnes âgées de 50 ans et plus.

Les auteurs de l’étude ont souligné la nécessité de stratégies d’intervention personnalisées en matière de vitamine D qui tiennent compte des caractéristiques individuelles telles que l’origine ethnoculturelle, l’âge, l’indice de masse corporelle et les taux de vitamine D de base. Ils ont également noté que des durées d’intervention plus longues (trois mois ou plus) et des doses plus élevées pourraient optimiser les résultats en matière de santé cardiométabolique dans les populations ciblées.

Ces résultats seraient en mesure de faire progresser la médecine préventive et les sciences de la nutrition et déboucher sur des stratégies de santé publique plus efficaces. En personnalisant la supplémentation en vitamine D en fonction des caractéristiques individuelles, les prestataires de soins de santé seraient capables d’améliorer l’efficacité des interventions visant à réduire la prévalence des maladies cardiométaboliques.

Les chercheurs recommandent la réalisation d’études futures pour étudier les mécanismes à l’origine des effets observés et explorer les bénéfices potentiels d’une supplémentation en vitamine D sur les maladies chroniques. Ils soulignent également l’importance d’examiner les effets à long terme et les risques potentiels associés à une supplémentation à forte dose.

Facteurs de risque

Bien que certaines études d’observation et méta-analyses, comme cette étude, montrent une association entre un faible statut en vitamine D et le risque d’hypertension et d’événements cardiovasculaires, la plupart des essais randomisés n’ont pas montré de bénéfice cardiovasculaire de la supplémentation en vitamine D, a déclaré à Epoch Times le Dr Raj Dasgupta, conseiller médical en chef de Fortune Recommends Health.

« La théorie actuelle est que la vitamine D peut contribuer à la santé cardiaque en réduisant l’inflammation et en contrôlant la tension artérielle, ce qui pourrait réduire l’accumulation de plaque dans les artères », a-t-il déclaré. « Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les raisons de ce phénomène. »

Selon le Dr Dasgupta, outre les niveaux de vitamine D, d’autres facteurs critiques peuvent affecter la santé cardiovasculaire :

• L’hypertension artérielle : elle peut endommager les artères.

• Le déséquilibre du cholestérol : trop de « mauvais » cholestérol (LDL) et trop peu de « bon » cholestérol (HDL) peuvent provoquer une accumulation de plaque, augmentant ainsi le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

• Les choix de mode de vie : il s’agit notamment du tabagisme, du manque d’exercice, d’une mauvaise alimentation et d’une consommation excessive d’alcool.

• Un diabète mal contrôlé : une glycémie élevée peut endommager les vaisseaux sanguins et les nerfs liés au cœur.

• Le surpoids : il peut entraîner une hypertension artérielle, un diabète et un taux de cholestérol élevé.

La supplémentation n’est pas recommandée pour tout le monde

« La prise de suppléments de vitamine D dans le seul but de prévenir les maladies cardiaques n’est généralement pas recommandée pour tout le monde », a précisé le Dr Dasgupta.

« Bien qu’il soit important de maintenir des niveaux de vitamine D dans une fourchette saine pour le bien-être général, en particulier pour la santé des os, il n’y a pas de preuves solides que cela réduit directement le risque de maladie cardiaque. Il est préférable de consulter un professionnel de la santé pour savoir si on a besoin d’un supplément, surtout si l’on est exposé à un risque de carence ou si l’on a d’autres problèmes de santé. »

Il conseille d’adopter une « approche globale » de la santé cardiaque, qui comprend les éléments suivants :

• Maintenir une alimentation saine.

Faire de l’exercice régulièrement.

 La gestion des facteurs de risque tels que l’hypertension artérielle et le cholestérol.

La supplémentation peut être bénéfique pour les personnes ayant un faible taux de vitamine D, mais le Dr Dasgupta a insisté sur le fait que la supplémentation doit être basée sur des besoins de santé spécifiques. Il est important de noter que l’on peut également surdoser ce nutriment essentiel. Il a été démontré que la prise de 60.000 UI de vitamine D par jour pendant plusieurs mois pouvait entraîner une toxicité.

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